Budget : le Parti saskatchewanais est « déconnecté » de la réalité, plaide le NPD
Dès le début de la pandémie en mars, Ryan Meili a rapidement mis de la pression sur le premier ministre Scott Moe. (archives)
Photo : La Presse canadienne / Michael Bell
En réponse au dépôt du budget provincial par le gouvernement, le Nouveau Parti démocratique (NPD) de la Saskatchewan reproche au Parti saskatchewanais d’avoir menti lors de la campagne électorale en promettant l’équilibre budgétaire en 2024-2025. Il considère également que le document financier est « déconnecté » des besoins réels des familles et des entreprises de la province.
Scott Moe a laissé tomber la Saskatchewan
, affirme le chef néo-démocrate Ryan Meili dans un communiqué envoyé aux médias. Les gens vivaient des difficultés avant même que la COVID-19 n’arrive. Ce budget suit la même voie que les mesures sanitaires mises en place par ce gouvernement : un travail à moitié fait qui ne suffit pas pour les Saskatchewanais.
Le NPD
aurait d’ailleurs aimé que le Parti saskatchewanais prenne la responsabilité de la deuxième et possible troisième vague de COVID-19 dans la provinceLe porte-parole en matière de finances du parti d’opposition, Trent Wotherspoon, croit pour sa part que les familles et les entreprises paient le prix de l’échec de Scott Moe à protéger l’économie et la province de la COVID-19
.
Il n’y a aucun plan pour l’emploi, et ce malgré les nombreuses opportunités que nous avons pour diversifier et faire croître notre économie
, juge-t-il.
Le NPD
se désole de voir que la Saskatchewan continuera à avoir le plus bas salaire minimum au pays.Il aurait également aimé une suspension de la taxe provinciale de vente sur les repas en restaurant et davantage de financement dans les centres de soins de longue durée et les écoles, deux milieux durement touchés par la pandémie.
Les néo-démocrates reprochent également au gouvernement de ne pas saisir les occasions que présente l’économie verte afin de diversifier l’économie provinciale.
La Fédération du travail de la Saskatchewan déçue
Les mêmes critiques se font entendre du côté de la Fédération du travail de la Saskatchewan. Le syndicat parle d’un rendez-vous manqué avec les travailleurs qui luttent pour retrouver un emploi en ce temps de pandémie.
Comme le NPD
, le syndicat souhaitait une augmentation du salaire minimum à 15 $ de l’heure et de plus importants investissements dans les services publics et dans les sociétés d'État.La présidente du syndicat, Lori Johb, estime que le Parti saskatchewanais n’a pas pris la mesure de la situation des travailleurs de la province. Ce budget laisse les travailleurs dans l’impasse, déplore-t-elle. Il ne répond à aucun besoin en matière de salaire, de chômage, de soins de santé et d’éducation des travailleurs saskatchewanais.
Pas suffisant pour le Syndicat des infirmières de la Saskatchewan
La présidente du syndicat des infirmières de la Saskatchewan, Tracy Zambory, est satisfaite de voir que le gouvernement s’engage en matière de santé mentale et de dépendance aux drogues. Cependant, elle estime que cela n’est pas suffisant.
Elle critique aussi l’embauche de 100 travailleurs uniquement pour gérer la situation des centres de soins de longue durée qui ont été durement frappés par la pandémie.
Un budget raisonnable pour les enseignants
Toutefois, la voix se fait discordante à la Fédération des enseignants de la Saskatchewan. L’organisme représentant les professeurs de la province se félicite du fait que le gouvernement donne la priorité à l’enseignement public.
Le président de la Fédération, Patrick Maze, estime qu’il a toujours la place pour des investissements supplémentaires en éducation cependant, il reconnaît que les temps sont durs.
Un budget est toujours fait de choix difficiles et la pandémie met les finances de la province sous pression, affirme M. Maze. Ce budget maintient les ressources en éducation. Étant donné les circonstances, c’est une approche raisonnable.
Patrick Maze met toutefois en garde le gouvernement sur les défis qui attendent les écoles de la province. Les enjeux que nous avions avant la pandémie sont toujours présents et les divisions scolaires vont devoir faire des sacrifices.
Les chambres de commerce satisfaites
Que ce soit la Chambre de commerce de Saskatoon ou bien celle de Regina, elles se disent satisfaites des annonces du jour.
Le président-directeur général de la Chambre de commerce de Regina, John Hopkins, estime que le gouvernement a tenu ses promesses, notamment au travers du crédit d'impôt sur les rénovations, l’incitatif aux familles actives et le rabais sur la facture de SaskPower.
Un déficit de 2,6 milliards peut sembler beaucoup, mais en réalité si on enlève les aides en réponse à la COVID-19, c’est beaucoup moins que prévu
, plaide John Hopkins.
Le PDG de la Chambre de Saskatoon, Jason Aebig, mentionne que le budget répond aux besoins de l’économie de la ville.
Le budget d’aujourd’hui étend les mesures annoncées lors de la pandémie de COVID-19 pour soutenir les commerces et les entreprises de Saskatoon. Après un an d’incertitude, le budget apporte de la clarté.
Avec les informations de Mercia Mooseely