La Saskatchewan refuse de financer un centre d’injection supervisée

Le centre Prairie Harm Reduction est le premier du genre en Saskatchewan. (Archives)
Photo : Radio-Canada / Trevor A Bothorel
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement de la Saskatchewan ne financera finalement pas le premier centre d'injection supervisée de la province situé à Saskatoon pour prioriser d’autres formes de support médical, comme la thérapie.
L’organisme Prairie Harm Reduction cherchait à obtenir 1,4 million de dollars de financement provincial par an pour pouvoir fonctionner 7 jours sur 7. Le centre a déjà ouvert en octobre dernier grâce à une collecte de fonds, mais ne fonctionne qu'à certaines heures pour le moment.
Il est impossible de dire que nous n’avons pas besoin de ce genre de centre en Saskatchewan
, décrit le directeur général de l’organisme, Jason Mercredi.
Il ajoute que ces programmes permettent d’empêcher des morts et réduisent le nombre d’infections causées par les injections. Depuis 2017, au Canada, les centres d’injection supervisée ont évité que 4600 cas de surdoses se terminent en décès.
Le ministre de la Santé mentale et des Dépendances, Everett Hindley, déclare que les centres d’injection supervisée sont un moyen de lutter contre les surdoses, mais qu’il existe aussi d'autres options.
La Saskatchewan finance déjà différents programmes de réduction des méfaits et cherche à élargir l'accès aux trousses de naloxone gratuites, qui inversent les effets d'une surdose d'opioïdes.
Il y a une stigmatisation associée à la consommation de drogues et nous travaillons dur pour essayer de changer cette tendance
, assure le ministre.
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Jason Mercredi indique que 120 personnes en moyenne utilisent les services du centre Prairie Harm Reduction chaque semaine.
Le centre est ouvert seulement quelques heures dans la journée, alors que, selon M. Mercredi, il y a aussi des besoins en fin de semaine et en soirée.
Le service des coroners de la Saskatchewan a récemment indiqué que l’année 2020 a été la plus meurtrière pour les surdoses de drogues. En 2021, il y a déjà eu 75 décès les deux premiers mois de l’année.
La population est beaucoup plus consciente de la crise qui existe maintenant. Avec 350 personnes mortes l'année dernière, cela fait beaucoup de familles et de cercles d'amis endeuillés.
M. Mercredi espère que la province reviendra sur sa décision de financer le centre, car la demande et les besoins se font de plus en plus urgents.
Avec les informations de La Presse canadienne