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L'Ukraine presse l'OTAN d'accélérer son adhésion pour envoyer un signal à la Russie

Un soldat marche tête baissée dans une tranchée.

Un soldat ukrainien surveille la ligne de front dans une tranchée près de la ville de Donetsk.

Photo : Reuters / SERHIY TAKHMAZOV

Agence France-Presse

Le président ukrainien a appelé mardi l'OTAN à accélérer l'adhésion de son pays afin d'envoyer un « vrai signal » à la Russie, qui a aussitôt protesté sur fond de tensions croissantes autour de l'est séparatiste de l'Ukraine.

Une entrée de l'Ukraine dans l'Alliance atlantique, considérée comme un adversaire stratégique par Moscou, est depuis des années un chiffon rouge pour le Kremlin qui considère l'élargissement à l'est de l'alliance comme une menace.

L'OTAN, c'est la seule voie vers la fin de la guerre dans le Donbass, territoire de l'est ukrainien en proie à un conflit avec des séparatistes prorusses, a écrit le président Volodymyr Zelensky dans un tweet adressé au secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, après leur entretien téléphonique.

Cet échange intervient alors que l'armée ukrainienne a annoncé mardi la mort de quatre soldats après une succession de heurts sur le front ces dernières 48 heures.

M. Zelensky a promis d'engager les réformes de l'armée réclamées par l'OTAN, mais a souligné que les réformes seules n'arrêteront pas la Russie.

Le plan d'action pour l'adhésion [MAP] sera un vrai signal à la Russie.

Une citation de Le président ukrainien Volodymyr Zelensky

Quelques minutes plus tard, le Kremlin a jugé qu'une telle démarche aggraverait le conflit avec les séparatistes, dont la Russie, malgré ses dénégations, est considérée comme le parrain.

De notre point de vue, cela fera encore empirer la situation, a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

M. Stoltenberg a exprimé de son côté sur Twitter sa vive préoccupation concernant les activités militaires de la Russie en Ukraine, ce qui fait écho aux déclarations des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Union européenne.

Nous appelons la Russie à rendre ses intentions plus claires quant à toute cette masse de forces le long de la frontière, a déclaré ainsi mardi le porte-parole du Pentagone, John Kirby, lors d'un point de presse.

Mais un responsable de l'Alliance atlantique a douché les espoirs ukrainiens d'une accession accélérée, car il a dit à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, que Kiev devait se concentrer sur [ses] réformes et renforcer ses capacités de défense conformément aux normes de l'OTAN.

Un point de vue partagé par les États-Unis. Nous continuons à appeler le gouvernement ukrainien à mettre en place dans un délai raisonnable les réformes profondes et généralisées nécessaires pour construire un pays plus stable, démocratique, prospère et libre, a dit le porte-parole du département d'État, Ned Price.

Il a toutefois souligné que le gouvernement américain soutenait la politique de la porte ouverte de l'OTAN et le droit de chaque pays souverain de choisir d'intégrer l'Alliance.

Les propos de M. Zelensky interviennent en pleine tension russo-ukrainienne, Kiev accusant la Russie de masser des soldats et du matériel à ses frontières, ainsi que dans la péninsule de Crimée annexée par Moscou en 2014.

Les autorités russes affirment que ces mouvements de troupes n'ont rien de menaçant et accusent Kiev d'être responsable du regain des heurts sur le front.

Ces échanges verbaux musclés et la multiplication des affrontements cette année avec les séparatistes prorusses ont mis fin à une trêve qui avait été relativement respectée durant la deuxième moitié de 2020.

Désormais, observateurs et diplomates disent craindre une escalade du conflit qui a débuté en 2014, l'Ukraine annonçant des pertes humaines quasi quotidiennement ces derniers temps.

Rien que depuis le 26 mars, nous avons perdu huit de nos soldats, a ainsi écrit mardi sur Twitter M. Zelensky, alors que pour l'ensemble de l'année précédente, l'Ukraine en avait perdu 50.

Sur les positions ukrainiennes près d'Avdiïvka, à quelques kilomètres de la ville séparatiste de Donetsk, des militaires ukrainiens ont déclaré à l'AFP être prêts à riposter en cas d'attaque.

On les défoncera. Reculer n'est pas une option, a fait remarquer le sergent Vitaly – nom de guerre Mahmoud –, un homme barbu de 35 ans.

Pour lui, les Occidentaux doivent être vigilants face au président russe Vladimir Poutine qui veut restaurer l'URSS, l'Ukraine seule ne lui suffira pas.

Avant, ça ne tirait presque pas, maintenant, ils tentent systématiquement de détruire nos positions avec des bombardements pour nous démoraliser, nous intimider, commente son camarade Volodymyr, 26 ans.

Équilibre fragile

L'Ukraine et la Géorgie, deux ex-républiques soviétiques qui souhaitent adhérer à l'OTAN, espéraient déjà rejoindre le MAP lors d'un sommet de l'Alliance en 2008 à Bucarest, mais plusieurs capitales occidentales, notamment Paris et Berlin, ont préféré ne pas soutenir cette idée pour ménager la Russie.

Trois mois plus tard, une guerre éclair, qui a éclaté entre la Géorgie et la Russie, s'est soldée par une défaite de Tbilissi.

En 2014, Moscou a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée, après une révolution prooccidentale en Ukraine.

Quelques semaines plus tard, l'est du pays s'est retrouvé en proie à la guerre avec des séparatistes prorusses, qui a fait depuis plus de 13 000 morts et près de 1,5 million de déplacés.

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