Des scientifiques veulent créer un havre pour le hareng au coeur de Vancouver

Plus de 1,5 million d'oeufs ont été déversés dans les eaux portuaires.
Photo : Offerte par Squamish Streamkeepers
Des scientifiques tentent de ramener le hareng dans les eaux de Coal Harbour, un quartier portuaire de Vancouver, en y déversant 1,5 million d'oeufs.
L’endroit est occupé par de nombreux bateaux, survolé par des hydravions bruyants, et des égouts pluviaux se déversent dans ses eaux salées. Qu’à cela ne tienne, le biologiste marin Doug Swanston estime que Coal Harbour a le potentiel de redevenir un foyer pour le hareng.
Par le passé, nous avions un frai ici dans les années 1800, et c'était une source de nourriture pour les communautés des Premières Nations
, raconte-t-il pendant qu'il déverse environ 1,5 million d'œufs dans le port.
Il faudra attendre au moins trois ans pour connaître les résultats, car les petits œufs doivent d'abord éclore et parvenir jusqu'à maturité en mer.
Un poisson important
Le hareng est une partie vitale du réseau alimentaire marin, en particulier pour le saumon, qui est en voie de disparition, explique Jonn Matsen, responsable de l'amélioration des stocks de harengs pour les Squamish Streamkeepers, un groupe de bénévoles qui se consacre à la restauration de l'habitat du poisson.
Son équipe a participé à la restauration du hareng dans les eaux de False Creek, un autre quartier portuaire de Vancouver.
La première chose qu'un saumon recherche quand il sort de la rivière, c'est de la nourriture. S'il y a des harengs dans cette zone, c'est tout simplement parfait.
Pendant des décennies, ce petit poisson a été considéré comme une ressource presque inépuisable. Or, les dernières estimations gouvernementales montrent que la masse totale de harengs du Pacifique dans le détroit de Georgia est passée de 130 000 tonnes métriques à environ 54 000 tonnes métriques en moins de 4 ans.
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Source de nourriture pour les premiers peuples
La chef de la Première Nation Tsleil-Waututh, Leah George-Wilson, se souvient que ses grands-parents racontaient qu'ils mangeaient du hareng sauvage prélevé dans les eaux voisines. Pour sa génération, cependant, le hareng est principalement un élément de l'histoire orale et des connaissances traditionnelles.
Pendant des milliers d'années, ce poisson était une source de nourriture importante
pour les Tsleil-Waututh, dit-elle.
En s'associant avec des scientifiques, les Tsleil-Waututh et d'autres groupes autochtones s'efforcent de ramener le poisson le long de la côte.
Cette année, certains groupes ont réclamé la suspension de la pêche au hareng, ce que n'entend pas faire le ministère des Pêches et des Océans. Il dit plutôt employer une approche de précaution pour assurer la viabilité à long terme du hareng pour les écosystèmes océaniques
.
Avec les informations de Greg Rasmussen