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Des centaines de personnes manifestent contre la violence conjugale à Rouyn-Noranda

Une dizaine de personnes tient un carton sur lequel figure le nom d'une femme victime de violence conjugale.

Un hommage a été rendu aux femmes victimes de féminicide au Québec lors des derniers mois.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Des centaines de personnes ont marché dans les rues de Rouyn-Noranda vendredi midi afin de manifester contre la violence conjugale.

La manifestation s’est amorcée quelques heures après qu’un 8e féminicide ait été confirmé au Québec depuis le début de l’année.

Une centaine de personnes marchent dans la rue, les premières tenant une affiche «Féminicides #cestassez».

Les manifestants ont marché dans les rues du centre-ville de Rouyn-Noranda.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Selon Cathy Allen, coordonnatrice de la maison d’hébergement Alternative pour Elles de Rouyn-Noranda, la situation entourant la violence conjugale au Québec est devenue très préoccupante.

On est rendu à huit femmes assassinées par un conjoint en contexte de violence conjugale ou un ex-conjoint, en l’espace de huit semaines. C’est extrêmement préoccupant. Et ça indique qu’on a besoin de changements majeurs pour soutenir les femmes victimes de violence conjugale et pour cesser ces féminicides-là qui ont laissé 20 enfants orphelins , souligne-t-elle.

L’isolement, le pire ennemi

D’après Mme Allen, la pandémie crée de l’isolement pour plusieurs femmes, qui n’ont ainsi plus les mêmes moyens de demander de l’aide.

L’isolement, c’est le pire ennemi pour les femmes victimes de violence conjugale. Les femmes ont moins de contacts avec leur famille, avec leurs proches ou leurs collègues de travail. C’est clair que la pandémie a permis aux partenaires contrôlants de resserrer l’étau sur leurs victimes. On le voit, les femmes communiquent avec nous davantage par messages textes ou sur internet. On a même eu des employeurs qui ont reçu des appels à l’aide et qui nous ont sollicités. C’est clair que les femmes ont plus de difficulté à nous rejoindre , assure la coordonnatrice de la maison d’hébergement Alternative pour Elles de Rouyn-Noranda.

Pour Cathy Allen, il est important de tendre la main lorsque l’on constate qu’un proche se trouve dans une situation de violence conjugale, peu importe de quel côté il se trouve.

C’est important comme ami ou comme collègue de tendre la main. C’est un sujet délicat à aborder. Martin Matte l’a fait avec intelligence [dans un épisode de l’émission Les beaux malaises], dans le sens où ils ont été deux amis à prendre position et à suggérer à leur ami d’aller consulter. C’est ce qu’il faut faire, il faut s’entourer, il faut faire des suivis. On peut même accompagner un ami dans les services d’aide. Même chose pour les femmes. Ce n’est pas rare qu’on accueile une femme qui est accompagnée d’une soeur, d’une travailleuse sociale ou d’un policier. Que ce soit du côté des hommes ou des femmes, il faut être là pour l’autre, il faut tendre la main , insiste-elle.

Des centaines de personnes sont réunies devant l'Hôtel de Ville de Rouyn-Noranda.

Quelque 300 personnes se sont réunies pour la cause.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Un changement de structure

Questionnée à savoir si elle avait un message à lancer au gouvernement afin de faire évoluer la situation rapidement, Mme Allen a déclaré qu’un changement structurel s’impose.

Ça passe par la mise en œuvre rapide des recommandations du comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale. Ça prend aussi une réponse au comité d’examen des décès liés à la violence conjugale qui ont des recommandations spécifiques en lien avec les homicides en contexte conjugal. Ce sont là des ingrédients nécessaires pour une transformation profonde et une prise en charge collective sur la violence conjugale , précise Mme Allen.

Les femmes montrent des pancartes visant à sensibiliser contre la violence conjugale et les nombreux féminicides.

Intervenante à la maison Mikana d'Amos, Alisée Lemire-Lemay (à droite) est venue marcher avec ses partenaires en soutien à la cause.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

De son côté, Alizée Lemire-Lemay, intervenante à la maison Mikana d’Amos, est d’avis que les citoyens et la société doivent se mobiliser pour faire cesser les violences faites aux femmes.

Elle croit que les sommes accordées par le gouvernement du Québec dans son dernier budget pour endiguer la violence conjugale sont insuffisantes.

C’est vraiment des miettes ce qui nous a été données dans le budget cette année. C’est moins de 10% de ce qu’on revendiquait, donc ce n’est vraiment pas suffisant pour les besoins qu’on a en maison d’hébergement. On peut à peine consolider nos services, donc encore moins axer sur la sensibilisation, qui est la façon d’amener le changement social et éradiquer le phénomène. Pour le moment, on n’a pas les ressources nécessaires, on éteint des petits feux, lance-t-elle.

À travers le Québec, des manifestations contre la violence conjugale ont également eu lieu dans plusieurs villes, dont Gatineau, Montréal, Sherbrooke et Québec.

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