L'Ontario en confinement à la veille de Pâques

Les nouvelles mesures visent à endiguer la pandémie et particulièrement la propagation des variants.
Photo : CBC/Evan Mitsui
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement ontarien annonce une série de mesures restrictives qui entreront en vigueur dans la nuit de vendredi à samedi à 0 h 01 pour contrer la propagation du coronavirus.
Les mesures s'appliqueront pour au moins 28 jours.
« Nous sommes dans une situation grave et des mesures draconiennes s'imposent pour freiner la propagation rapide du virus, particulièrement celle des variants inquiétants. »
Les commerces considérés comme essentiels pourront accueillir la moitié du nombre habituel maximal de clients. Les autres seront limités au quart des consommateurs qui peuvent autrement s'y trouver.
Les services personnels, comme les salons de coiffure, seront fermés.
Les restaurants ne pourront offrir que des mets à emporter, des livraisons ou le service à l'auto.
La grande majorité des installations sportives et d'exercice physique, intérieures comme extérieures, seront fermées.
Pour les mariages, les funérailles et les cérémonies religieuses, seulement 15 % des places pourront être occupées à l’intérieur d’un lieu et, à l'extérieur, la distance de deux mètres devra être maintenue entre chacun des participants.
Le gouvernement, qui s’appuie sur les recommandations du médecin hygiéniste en chef, demande aux Ontariens de rester à la maison, sauf pour combler des besoins essentiels, comme faire l’épicerie, se rendre à un rendez-vous médical ou faire de l’exercice en plein air.
Les employeurs sont priés de laisser le plus possible leurs employés travailler à la maison.
Une partie des mesures annoncées jeudi avaient déjà fait l'objet de fuites dans plusieurs médias mercredi soir.
Le gouvernement soutient qu'il ne s'agit pas, à proprement parler, d'un confinement, mais qu'il applique plutôt un frein d'urgence
. Dans les faits, la différence est mince, particulièrement dans les zones chaudes qui étaient déjà assujetties à de nombreuses restrictions.
L'Ontario a recensé 2557 nouveaux cas jeudi, après une semaine de plus de 2300 cas en moyenne par jour. Les variants représentent les deux tiers des nouveaux cas, selon le groupe d'experts qui conseille la province.
Les hospitalisations attribuables à la COVID ont augmenté de plus de 40 % en deux semaines.
Le premier ministre Doug Ford avait déclaré lundi qu'il était très inquiet de l'augmentation des cas et des hospitalisations aux soins intensifs, notamment chez les plus jeunes.
Il avait dit qu'il n'hésiterait pas à imposer un confinement, si nécessaire.
Le maire de Toronto approuve le fait que les restrictions s'appliqueront à l'ensemble de la province.
« Notre ville est confinée depuis des mois. Nous ne vivons pas en vase clos; nous ne pouvons contenir la progression de la COVID-19 seuls. »
John Tory comprend que les gens soient las et frustrés, mais il leur demande de ne pas abandonner la lutte maintenant.
La chef de l’opposition, de son côté, accuse Doug Ford d’avoir ignoré les recommandations de ceux qui le pressaient, en février, de prendre des mesures décisives.
Nous n’avions pas à en arriver là
, a déploré Andrea Horwath. Les commerces devront à nouveau fermer; certains ne rouvriront pas, prédit-elle. Les familles sont épuisées.
Trop peu, trop tard, comme l’ensemble de la réponse du gouvernement Ford depuis le début de la pandémie
, rétorque pour sa part le chef libéral Steven Del Duca.
Il demande au gouvernement de revoir sa stratégie de vaccination.
Il croit qu’il faut donner la priorité aux travailleurs qui sont en contact avec le public, comme les enseignants ou les employés d’épicerie, et à ceux qui sont dans des milieux où le risque d’infection est élevé, comme les abattoirs et les entrepôts.