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Recycler les masques à usage unique pour préserver l’environnement

Un masque accroché à une branche de bois.

Une entreprise de Burnaby recycle les masques à usage unique de quatre établissements de soins de santé pour éviter qu'ils ne finissent dans des décharges.

Photo : getty images/istockphoto / Natallia Saksonova

Plutôt que de laisser les masques à usage unique finir à la décharge, une entreprise située à Burnaby, dans le Grand Vancouver, leur offre une seconde vie en les transformant en matériaux de construction. Une façon d’éviter que ce moyen de protection contre la COVID-19 n'entraîne un désastre écologique.

Soixante-trois mille tonnes. C’est le nombre de masques à usage unique qui seront utilisés au Canada au cours de la prochaine année et qui pourront contribuer de façon significative à la pollution des décharges et des océans, selon Mikhail Moore, le président de Vitacore.

Les masques à usage unique qui font désormais partie de notre quotidien pourraient être un fléau pour l'environnement. Ils sont composés de polypropylène, une résine plastique que l’on retrouve dans les emballages alimentaires, certains billets de banque ou même dans les pare-chocs de voitures. La dégradation du polypropylène est lente et peut durer des centaines d’années.

Face à ce constat, l’entreprise Vitacore, qui produit elle-même des masques médicaux et des masques N95, a estimé qu'il était de son devoir de s’assurer de boucler la boucle et de penser à l'environnement.

Elle a donc mis sur pied un programme de recyclage, en partenariat avec l’Université de la Colombie-Britannique et le Centre d'excellence en équipement et matériaux de protection (CEPEM) de l'Université McMaster, en Ontario.

Depuis le mois de février, Vitacore a placé des contenants de récupération de masques usagés dans quatre établissements de soins de longue durée et de soins d'urgence de la région de Vancouver.

Nous collectons les équipements de protection individuelle [...] nous les désinfectons, nous les traitons et nous les transformons en pastilles de plastique, explique Mikhail Moore.

Une personne tient un tube à essai dans lequel se trouvent des granulés de plastique.

Les masques sont dématérialisés puis transformés en pastilles de plastique au Centre d'excellence en équipements et matériaux de protection de l'Université McMaster, en Ontario.

Photo : CBC/Craig Chivers

Ces granulés de plastique sont ensuite utilisés comme matériaux de construction, notamment pour le renforcement du béton et des routes.

Plus tard, nous chercherons d'autres utilisations possibles du polypropylène, car il est déjà facilement recyclable, ajoute M. Moore. Mais nous devons faire beaucoup de recherches pour nous assurer qu'il est sûr et efficace.

Étendre le projet dans la communauté

Lors d'une prochaine étape, Vitacore compte récupérer les masques chirurgicaux et les masques N95 usagés d’une vingtaine d'autres établissements de soins de santé, mais aussi de bâtiments gouvernementaux.

Nous sommes en pourparlers avec le gouvernement de la Colombie-Britannique pour les installer un peu partout dans la province, précise Mikhail Moore.

L'entreprise envisage aussi, à long terme, de déployer ces contenants dans la communauté.

Nous aimerions nous associer à diverses organisations qui font déjà de la collecte au sein de la communauté et leur demander d'ajouter cela à leur protocole de collecte, dit Mikhail Moore. Nous avons bon espoir que, dans les semaines et les mois à venir, nous serons en mesure d'étendre cela à tout le Canada.

Des contenants de récupération de masques à usage unique.

L'entreprise Vitacore a disposé des contenants de récupération de masques dans quatre établissements de santé de la région de Vancouver. Elle compte déployer ses contenants dans une vingtaine d'autres établissements de la Colombie-Britannique au cours de la prochaine phase de son projet.

Photo : Vitacore

Est-ce assez?

Agnès Le Rouzic, chargée de campagne Plastique et Océans à Greenpeace Canada, salue cette initiative.

Cependant, selon elle, trop peu d’entreprises au pays se sont penchées sur la question de la revalorisation des masques, même après un an de pandémie.

Ça donne une idée de ce qui se passe avec le reste des emballages plastiques qu’on peut consommer quotidiennement depuis des années, lance-t-elle.

Et, malgré cette nouvelle initiative pour préserver l’environnement, elle estime que la solution gagnante reste de privilégier les masques réutilisables.

Les experts de la santé sont d'accord pour dire que, si on suit les mesures d'hygiène de base, c’est-à-dire que l’on nettoie régulièrement son masque, que l’on nettoie régulièrement ses mains, il n’y a pas plus de danger qu’avec du jetable et ça évite une pollution qui est, selon nous, non nécessaire, explique Agnès Le Rouzic.

Un masque compostable

Une organisation nationale qui fait de la recherche et du développement pour l'ensemble de l'industrie forestière au Canada, FPInnovations, a pour sa part conçu un masque écoresponsable, entièrement biodégradable.

C’est un mélange de fibres de bois et suffisamment de plastiques biodégradables qui nous permettent de développer notre solution, explique Stéphane Renou, président et chef de la direction de l’organisme à but non lucratif.

Deux masques conçus par FPInnovations posés sur une table.

FPInnovations est présent à Vancouver, à Montréal et à Québec. L'organisme a conçu le premier masque biodégradable et écoresponsable.

Photo : FPInnovations.

Le but est de répondre à deux besoins dans le contexte actuel, dit-il.

Premièrement, produire des masques en grande quantité, très rapidement. Ceux-ci peuvent être créés à l’aide d’une machine à papier industrielle, comme celle utilisée pour fabriquer le papier absorbant. Une machine comme celle-là peut produire des millions de masques par jour , indique Stéphane Renou.

L'organisme veut également offrir une solution environnementale basée sur des éléments compostables.

Ce produit n’est pas encore sur le marché, car l’organisme à but non lucratif ne peut le vendre lui-même.

Le procédé de fabrication des masques écoresponsables de FPInnovations n’a pas encore trouvé d’acheteur, mais permettrait, s'il est commercialisé, de jeter les masques usagés non plus dans les ordures, mais dans les bacs de compostage.

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