Une statue de Greta Thunberg crée des remous dans une université britannique

La statue de bronze est l'oeuvre de l'artiste Christine Charlesworth.
Photo : University of Winchester
L'inauguration mardi d'une statue de la figure du mouvement contre le réchauffement climatique Greta Thunberg dans une université britannique a suscité une polémique au sujet des fonds qui lui ont été consacrés.
Baptisée Make a difference, l'oeuvre en bronze, première statue en taille réelle de Greta Thunberg dans le monde à la connaissance de l'Université de Winchester, située dans le sud de l'Angleterre, a été réalisée par l'artiste Christine Charlesworth.
Fier
de rendre ainsi hommage à la Suédoise de 18 ans, l'établissement reconnaît qu'il s'agit pour beaucoup d'un personnage controversé
et accueille débat raisonnés et conversations critiques
, a déclaré dans un communiqué sa vice-chancelière, Joy Carter.
Tout en exprimant son admiration pour Greta Thunberg, le syndicat des étudiants a dénoncé dans un communiqué le montant consacré à la statue, près de 24 000 livres sterling (41 000 $ CA), demandant que la même somme soit allouée aux services de soutien aux étudiants.
Nous sommes dans une année COVID, beaucoup d'étudiants n'ont pas vraiment eu accès au campus, beaucoup d'entre eux essaient de suivre leurs études en ligne et ont vraiment besoin de soutien
, a déclaré à la BBC Megan Ball, présidente du syndicat des étudiants.
Le syndicat de l'université a quant à lui dénoncé la vanité
du projet, critiquant lui aussi le montant investi, qui aurait pu être utilisé pour éviter licenciements et coupes budgétaires.
La vice-chancelière a rétorqué que la statue a été financée par des fonds qui ne pouvaient qu'être consacrés au bâtiment devant lequel elle se trouve, et qu'aucun financement n'a été dévié du soutien aux étudiants ou de la dotation du personnel pour financer le projet
.
Sa présentation correspond à l'ouverture d'un nouveau bâtiment phare de l'université, l'un des plus verts
de la ville, avec récupération des eaux de pluie et panneaux photovoltaïques.
La statue est un symbole de notre engagement pour combattre l'urgence écologique et climatique dans l'élan
de la COP26, prévue en novembre à Glasgow, en Écosse, souligne l'Université.
En 2019, l'établissement avait déclaré l'urgence écologique et climatique et s'est fixé pour objectif la neutralité carbone d'ici à 2025.