Jour de grève dans plusieurs cégeps du Québec

Plusieurs enseignants et membres du personnel de soutien de cégeps du Québec sont en grève aujourd'hui.
Photo : Radio-Canada / Hadi Hassin
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Environ 10 000 enseignants et membres du personnel de soutien de cégeps du Québec sont en grève mardi pour protester contre la lenteur des négociations avec le gouvernement Legault.
Les membres affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) réclament notamment de meilleurs salaires et une hausse de 3 % de l'enveloppe budgétaire consacrée aux cégeps.
La convention collective des enseignants est échue depuis près d'un an et les négociations traînent en longueur, déplorent les syndiqués.
« Un mur d'indifférence »
On veut sonner l'alarme, il y a vraiment une urgence à régler cette situation-là. On veut mettre ces négociations derrière nous pour se consacrer à la réussite étudiante
, souligne Lucie Piché, présidente de la Fédération des enseignantes et enseignants de Cégep à la CSQ, à l'émission matinale Tout un matin.
Les membres de la CSQ dans le secteur de l'éducation (niveaux collégial, primaire et secondaire réunis) avaient déjà voté à 73 % en faveur d'un mandat de cinq jours de grève.
Avant de débrayer pour une première journée, les syndiqués avaient donné un délai de dix jours au gouvernement pour faire une offre, mais « il n'y a rien eu », affirme Mme Piché.
« On a l'impression que nous sommes devant un mur d'indifférence. »
On est de plus en plus devant des populations étudiantes fragilisées en raison de la pandémie, on veut se consacrer à l'essentiel et on a besoin de ressources pour ça
, ajoute Mme Piché.
L'embauche de nouveaux enseignants et les incitatifs pour les retenir sont également au coeur des revendications des grévistes, explique la présidente du syndicat des enseignants du Cégep Sainte-Foy, Amélie-Elsa Ferland-Raymond.
Depuis 10 ans, le nombre d'étudiants à besoins particuliers a augmenté de 700 % et, en pourcentage, le nombre de profs a augmenté de 0 % . Donc, les besoins sont là, nos classes sont pleines et ce n'est pas pareil d'avoir 40 étudiants dans une classe qui n'ont pas de besoins particuliers et 40 étudiants [dans une classe] où 25 ou 50 % ont des besoins particuliers
, a-t-elle raconté lors d'une manifestation à Québec.
Des cégeps ferment pour la journée
En entrevue lundi, Valérie Fontaine, présidente de la Fédération du personnel de soutien de l'enseignement supérieur à la CSQ, a pour sa part précisé que ce sont 29 cégeps qui seront touchés par le débrayage, qu'il s'agisse des enseignants, des professionnels ou des employés de soutien.
Du côté de Québec, la direction du Cégep Garneau a par exemple pris la décision de fermer ses services administratifs, y compris la bibliothèque, le Centre sportif et les cliniques, pour la journée et la soirée. Tous les cours et les activités, qu'ils soient en présentiel ou à distance, ont également été annulés mardi.
La question salariale fait partie des enjeux, mais le syndicat demande surtout une hausse de 3 pour cent de l'enveloppe budgétaire consacrée aux cégeps, notamment pour embaucher de nouveaux enseignants.
La présidente du syndicat des enseignants du Cégep Sainte-Foy, Amélie-Elsa Ferland-Raymond.
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Convoqués par le Trésor
Mme Fontaine voit un lien entre cette première journée de grève touchant des syndicats du secteur public et le fait que les principales organisations syndicales aient été convoquées, vendredi dernier, à une rencontre avec la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, mardi soir.
On est content que le gouvernement annonce un possible mouvement – on ne va pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué – mais on se désole quand même qu'il ait attendu qu'il y ait ce premier mouvement de grève. Mais c'est sûr que c'est directement en lien avec la grève annoncée que le gouvernement a enfin décidé de nous mettre quelque chose sur la table
, a commenté Mme Fontaine.
« C'est un cri du cœur pour que le gouvernement bouge. »
Elle rapporte que plusieurs travailleurs désertent le secteur public au profit du privé et que plusieurs postes ne sont même pas pourvus, à cause des conditions de travail.
Avec les informations de La Presse canadienne et de Hadi Hassin