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Confusion et déception autour des Rendez-vous pour la réussite éducative

Des intervenants du milieu de l'éducation dénoncent le choix du ministre Jean-François Roberge de tenir les échanges à huis clos.

Jean-François Roberge en conférence de presse.

Le ministre de l'Éducation du Québec, Jean-François Roberge

Photo : Ivanoh Demers

La Presse canadienne
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Discussions fermées en petits groupes, députées de l'opposition confinées, les Rendez-vous pour la réussite éducative prennent soudainement une tout autre allure que ce à quoi s'attendaient les participants.

Ceux qui s'imaginaient une grand-messe pour discuter de problèmes en éducation et préparer la rentrée scolaire 2021-2022 ont déchanté lorsqu'ils ont appris que le ministre de l'Éducation décrétait le huis clos.

Jean-François Roberge a expliqué que certains étaient mal à l'aise de s'exprimer en public. Il rencontrera donc en privé, les 31 mars et 1er avril, environ 60 personnes, divisées en quatre groupes séparés.

La Fédération autonome de l'enseignement (FAE) parle aujourd'hui de cette consultation virtuelle comme d'une mascarade, et au moins une députée songe à boycotter l'événement.

Le ministre se garde le droit de déterminer ce que constituera le consensus. [...] Il va tenir salon en s'assurant que les portes vont rester closes, a déploré le président de la FAE, Sylvain Mallette.

Il a dit que c'est en posant des questions qu'il a compris que le forum auquel il s'attendait ne serait qu'une opération politicienne orchestrée pour sauver la tête du ministre.

« Pas la formule gagnante »

Par ailleurs, si des individus ne veulent pas faire leurs propositions en public, c'est peut-être parce qu'elles ne sont pas bonnes, tranche M. Mallette, s'expliquant mal le huis clos.

« Il faut bien se comprendre : on n'est pas en train de parler d'une opération militaire au Proche-Orient, là. On parle de la réussite des élèves au Québec, notamment ceux du réseau des écoles publiques, qui est financé à même les impôts. »

— Une citation de  Sylvain Mallette, président de la FAE

Vendredi, la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE) s'est dite tout aussi déçue du format, qui l'empêchera, selon elle, d'entendre les propos des intervenants des autres groupes.

Sa présidente, Josée Scalabrini, souligne que chaque intervenant n'aura que trois minutes pour faire sa présentation. Elle craint l'absence d'échanges et de débats qui permettraient d'atteindre un vrai consensus.

On n'est pas à la recherche de solutions ensemble, constate-t-elle. On vient exprimer notre opinion sur les besoins qu'on a.

La formule, selon nous, n'est pas la formule gagnante pour le niveau de difficulté qu'on a à affronter dans les prochains mois et les prochaines années.

Consultations chirurgicales

Trois thèmes seront abordés de façon chirurgicale, explique Jean-François Del Torchio, l'attaché de presse du ministre.

Il s'agit de la réussite éducative et du rattrapage, de l'évaluation et des encadrements psychologiques, ainsi que de la santé mentale et du bien-être à l'école.

Ce n'est pas un show du gouvernement, ce n'est pas un show de l'opposition, c'est vraiment une rencontre pour les enfants et qu'est-ce qu'on peut faire rapidement, a-t-il affirmé.

L'objectif, selon lui, est de déposer un plan d'action dès la fin avril.

Stupéfaction et déception

De son côté, la députée Christine Labrie, de Québec solidaire (QS), affirme dans une lettre au ministre avoir réalisé avec stupéfaction et déception que la consultation ne serait pas publique.

On lui a confirmé cette semaine que la seule rencontre à laquelle les députées pourront participer est celle regroupant les députées.

« La consultation [...] était déjà décevante [...], mais le fait qu'elle se déroule en privé est la goutte qui fait déborder le vase, au point où je remets sérieusement en question ma participation. »

— Une citation de  Christine Labrie, députée de Québec solidaire

Mme Labrie demande à Jean-François Roberge de s'engager à rendre publiques toutes les rencontres organisées dans le cadre des Rendez-vous, ainsi que l'ensemble des mémoires, et ce, dès leur réception.

Elle dit souhaiter que l'opposition, les médias et la population puissent prendre connaissance des propos des participants, afin d'enrichir leur propre réflexion, comme c'est généralement le cas lors d'une véritable consultation.

Les dernières consultations (régionales) sur la réussite éducative remontent à 2016, quand le libéral François Blais était ministre de l'Éducation.

Elles avaient débouché sur une politique de réussite éducative, présentée en juin 2017 par son successeur, Sébastien Proulx.

En 2015, le Parti libéral du Québec (PLQ) avait tenu un forum des idées sur l'éducation, dont le coût d'inscription était de 150 $.

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