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L'UE place ses exportations de vaccins contre la COVID-19 sous haute surveillance

Des flacons de vaccins contre la COVID-19.

L’Union européenne veut empêcher la fuite de doses de vaccin vers d'autres pays.

Photo : Getty Images / OLIVER BUNIC

Agence France-Presse
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

L'Union européenne (UE) a placé mercredi sous haute surveillance les exportations de vaccins contre la COVID-19 produits sur son sol, afin d'empêcher la fuite vers d'autres pays, en particulier le Royaume-Uni, des doses nécessaires aux Européens confrontés à la troisième vague de la pandémie. Les Vingt-Sept et le Royaume-Uni disent travailler à une « solution mutuellement bénéfique ».

L'UE fait face à une très grave situation épidémiologique et continue d'exporter des volumes importants vers des pays produisant leurs propres vaccins ou vers des pays où la vaccination est plus avancée, a déclaré le vice-président de l'exécutif européen Valdis Dombrovskis.

Nous avons donc adopté deux ajustements au mécanisme actuel de contrôle des exportations pour résoudre ces déséquilibres et pour garantir les approvisionnements des Vingt-Sept, a-t-il annoncé lors d'une conférence de presse.

Un dispositif en place par Bruxelles fin janvier prévoyait déjà, avant toute exportation de vaccins, l'obtention du feu vert de l'État membre d'où partent les doses et de la Commission.

Quelque 300 autorisations ont été délivrées depuis, pour envoyer 40 millions de doses vers 33 pays – avec un unique refus, pour une livraison d'AstraZeneca à destination de l'Australie, depuis l'Italie.

Qu'en dit le Canada?

Une source gouvernementale confie à Radio-Canada qu'elle ne s'attend pas à ce que les livraisons vers le Canada soient affectées :

« Nous sommes bien conscients que l'Europe a fait mention de ses politiques d'exportation la semaine dernière. Nous avons été en contact avec nos homologues européens et le sommes toujours. 

À l'heure actuelle, nous n'avons aucune raison de croire que les expéditions seront affectées, et nous sommes encouragés par le fait que les livraisons ont lieu cette semaine. »

Un homme reçoit une dose du vaccin.

Un homme reçoit une dose du vaccin contre la COVID-19 au stade Wanda Metropolitano de Madrid, le 24 mars 2021.

Photo : Getty Images / GABRIEL BOUYS

L'UE et le Royaume-Uni en quête de compromis

L'exécutif européen entend durcir les conditions d'exportation vers les pays qui produisent eux-mêmes des vaccins contre la COVID-19 sans en envoyer en retour vers l'UE.

Dans son texte de règlement révisé, la Commission constate que certains pays tiers bloquent les exportations de doses vers l'UE soit par la loi, soit par des arrangements contractuels ou autres, conclus avec des fabricants de vaccins.

L'UE a exporté quelque 10 millions de doses, tous vaccins confondus, vers le Royaume-Uni entre le 1er février et la mi-mars, mais à l'inverse, elle n'a reçu aucune dose produite sur le sol britannique – alors que le contrat signé par AstraZeneca prévoyait la livraison de doses produites dans deux usines au Royaume-Uni.

L'entreprise avait expliqué que son contrat avec Londres l'obligeait à honorer en priorité les commandes britanniques.

Bruxelles et Londres ont annoncé à ce sujet travailler à une solution mutuellement bénéfique pour résoudre leurs vives tensions sur l'approvisionnement en vaccins contre la COVID-19, après le durcissement du contrôle des exportations de doses produites dans l'UE.

Étant donné nos interdépendances dans la production de vaccins, nous travaillons sur des mesures spécifiques [...] à court, moyen et long terme, pour arriver à une situation mutuellement bénéfique et accroître l'approvisionnement en vaccins pour nos citoyens, indiquent Londres et Bruxelles dans un communiqué commun.

D'intenses discussions sont en cours pour trouver un compromis, notamment sur les débouchés d'une usine produisant le vaccin AstraZeneca aux Pays-Bas, et sur le point d'être homologuée par le régulateur européen pour pouvoir approvisionner l'UE.

Boris Johnson.

Le premier ministre Boris Johnson.

Photo : Getty Images

Dans ce pays, nous ne croyons pas aux blocages de vaccins ou de composants de vaccins, quels qu'ils soient, avait réagi mardi le premier ministre britannique Boris Johnson.

De même, l'UE continue d'envoyer des doses vers des pays ne produisant pas de vaccins, mais dont les populations sont déjà largement vaccinées ou bénéficient d'une meilleure situation épidémiologique, observe la Commission.

Dans ce cas, les États membres devront donc refuser les exportations en conséquence, selon le règlement révisé.

Et alors que le mécanisme de contrôle prévoyait jusqu'alors des exceptions pour des dizaines de destinations (pays à bas revenus, certains États voisins de l'UE), toutes ces exemptions sont suspendues, en dehors d'une poignée de micro-États comme Saint-Marin, Andorre et les îles Féroé.

Le dispositif révisé impose un examen de la quasi-totalité des exportations, pour éviter qu'une entreprise contourne une interdiction en faisant transiter par un autre pays les doses bloquées par l'UE, a précisé une source européenne.

De quoi renforcer la pression sur AstraZeneca : la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avait menacé samedi de bloquer les exportations du laboratoire suédo-britannique si l'UE ne recevait pas d'abord les approvisionnements promis.

AstraZeneca prévoit livrer au deuxième trimestre 70 millions de doses aux Européens, contre 180 millions prévues dans le contrat signé avec l'UE, après n'avoir assuré qu'un tiers des livraisons promises au premier trimestre.

Or, la presse italienne rapportait mardi la découverte récente d'un stock de 29 millions de doses d'AstraZeneca sur un site de finition en Italie, de quoi alimenter la défiance des Européens.

Le durcissement du contrôle divise les Vingt-Sept

La France et l'Allemagne y sont favorables, comme l'Italie de Mario Draghi qui a appelé mercredi à utiliser pleinement le mécanisme et à exiger des laboratoires qu'ils honorent en totalité leurs engagements contractuels.

À l'inverse, la Belgique et les Pays-Bas, où l'industrie pharmaceutique est très présente, s'alarment de possibles mesures de rétorsion ailleurs dans le monde, susceptibles d'entraver les chaînes d'approvisionnement pour la production de vaccins.

De son côté, Dublin s'est dit farouchement opposé à tout blocage complet des exportations.

Paris accuse AstraZeneca de ne pas avoir tenu ses promesses

Le laboratoire AstraZeneca a tenu en quasi-intégralité ses engagements avec la Grande-Bretagne, mais pas avec l'Union européenne en matière de livraison de vaccins. C'est une situation totalement inacceptable, a dénoncé mercredi le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal.

L'Union européenne ne sera pas le dindon de la farce de la vaccination, a-t-il insisté à l'issue du Conseil des ministres, rappelant qu'un stock de près de 30 millions de doses a été identifié à l'occasion d'une inspection en Italie.

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