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L'Ontario devrait-il reporter ou annuler la semaine de relâche?

Une jeune élève portant un masque à l'école.

En Ontario, les élèves doivent porter un masque à l'école, même en classe, à partir de la 1re année.

Photo : Halfpoint/Shutterstock

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Pas moins de 409 nouveaux cas de COVID-19 ont été recensés dans les écoles en Ontario mardi, un record depuis le début de la pandémie.

En février, le ministre de l'Éducation, Stephen Lecce, avait annoncé le report de la semaine de relâche de la mi-mars à la mi-avril pour minimiser, disait-il, les déplacements et la propagation du coronavirus et des variants plus contagieux.

Malgré l'augmentation des infections depuis dans la province, y compris dans les écoles, le ministre Lecce garde le cap sur un congé scolaire du 12 au 16 avril. Le congé d'avril va avoir lieu comme prévu, selon l'approbation médicale et les conseils reçus jusqu'à maintenant, affirmait son bureau à Radio-Canada mardi.

La présidente de l'Association des enseignants franco-ontariens (AEFO), Anne Vinet-Roy, est d'avis que ses membres et les familles ont besoin d'une pause. Le congé ne doit pas être annulé, dit-elle.

Cela dit, elle presse la province d'en faire beaucoup plus pour assurer que les écoles soient sécuritaires.

« Le gouvernement Ford et son ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, doivent mettre en place des mesures robustes pour contrer l'augmentation des cas dans les écoles et prendre des décisions non pas pour des fins politiques, mais pour assurer la santé et la sécurité des élèves et des travailleuses et travailleurs de l’éducation. »

— Une citation de  Anne Vinet-Roy, présidente de l'AEFO

Tout comme son homologue de l'AEFO, le président de la Fédération des enseignants de l'élémentaire (FEEO), Sam Hammond, affirme qu'il faut maintenir la semaine de relâche, mais tout en prenant des mesures supplémentaires pour limiter les infections dans les écoles, comme réduire le nombre d'élèves par classe, améliorer la ventilation et bonifier le dépistage.

Même son de cloche de la part du président de la Fédération des enseignants des écoles secondaires (FEESO), Harvey Bischof.

« Compte tenu du nombre de cas dans les écoles, le ministre Lecce devrait finalement cesser ses jeux politiques et mettre en place les ressources nécessaires. »

— Une citation de  Harvey Bischof, président de la FEESO

Il ajoute toutefois ceci pour ce qui est d'un possible recours aux cours en ligne après le congé d'avril : C'est clair que la priorité de ce gouvernement n'a pas été de garder les écoles ouvertes, alors il pourrait être nécessaire à nouveau [de fermer les écoles d'urgence et] de poursuivre l'apprentissage en ligne pour assurer la sécurité des élèves, des éducateurs et des familles.

Des experts partagés

La professeure à l'Université d'Ottawa et experte en modélisation Stacey Smith? (le point d'interrogation fait partie de son nom) pense qu'il faut annuler la semaine de relâche et fermer les écoles immédiatement.

« En temps de pandémie, les écoles devraient être la première chose à fermer et la dernière à rouvrir. L'année scolaire est un désastre depuis septembre. »

— Une citation de  Stacey Smith?, professeure à l'Université d'Ottawa
David Fisman en entrevue dans sa maison.

L'épidémiologiste et professeur à l'Université de Toronto, David Fisman

Photo : CBC

Le professeur en épidémiologie à l'Université de Toronto David N. Fisman note que le dépistage asymptomatique dans les écoles a été « anémique » jusqu'à maintenant. Or, ajoute-t-il, les écoles peuvent être un élément important dans la propagation du coronavirus.

Thunder Bay a eu une résurgence des infections, qui semble être en train de s'estomper avec la fermeture des écoles, dit-il. À Regina, en Saskatchewan, le nombre de cas est en pleine augmentation, et le variant B.1.1.7 dans les écoles semble être en cause.

Cela dit, il pense que pour garder les écoles ouvertes et permettre aux enfants de continuer à se côtoyer, l'Ontario devrait privilégier l'enseignement à l'extérieur le plus possible. Avec le temps qui se réchauffe, ça pourrait être une façon rapide et économique de contourner le problème des vieux systèmes de ventilation [dans les écoles] et de garder les enfants ensemble, en train d'apprendre et de s'amuser, dit-il.

Le Dr Hugues Loemba en entrevue.

Le Dr Hugues Loemba est virologue à l'Hôpital Montfort et professeur à l'Université d'Ottawa.

Photo : Radio-Canada

Le virologue Hugues Loemba, chercheur et clinicien à l'Hôpital Montfort d'Ottawa, note que les élèves contaminés peuvent aussi être une grosse source de transmission communautaire auprès de leurs proches, auprès de leurs parents et leurs grands-parents.

Néanmoins, il ne croit pas non plus que la solution soit de fermer les écoles.

« Procéder à un nouveau report de la période de relâche scolaire ou bien à l'annulation de cette semaine de repos tant réclamée par les enseignants et certains élèves pourrait être contre-productif et surtout qu’il ne pourrait probablement pas générer les résultats épidémiologiques escomptés. Ceci pourrait ressembler davantage à mettre le couvercle sur une marmite en pleine ébullition. »

— Une citation de  Hugues Loemba, virologue

Pour lui, le gouvernement Ford devrait faire plus de dépistage asymptomatique dans les écoles afin de limiter les éclosions.

Le professeur en épidémiologie Timothy Sly de l'Université Ryerson de Toronto souligne que l'Ontario est sur la pente ascendante d'une troisième vague alimentée par les variants, surtout le B.1.1.7 (variant britannique).

On ne sait jusqu'où la courbe va monter, parce que les données que nous avons sont toujours en retard sur la réalité, mais ça va continuer à monter avant de s'aplatir et de redescendre, dit-il.

Selon lui, la vaccination ne procède pas assez rapidement au Canada comparativement aux États-Unis, notamment. Les épidémiologistes sont inquiets, dit-il. Plusieurs régions en Europe imposent à nouveau des restrictions sévères.

Photo officielle de Nafissa Ismail.

La professeure Nafissa Ismail de l'Université d'Ottawa pense que les enfants ont besoin d'une semaine de relâche.

Photo : Avec l'aimable autorisation de Nafissa Ismaïl

De son côté, la professeure à l'École de psychologie de l'Université d'Ottawa Nafissa Ismail affirme que les enfants ont besoin de leur semaine de relâche. Elle incite les familles à respecter les consignes sanitaires pour limiter la propagation de la COVID-19.

« Les familles ont besoin de se reposer et de passer du temps ensemble. C’est si important pour le bien-être et la santé mentale de tous. »

— Une citation de  Nafissa Ismail, professeure en psychologie

Le directeur de l'éducation du Conseil scolaire du Grand Nord, Marc Gauthier, est du même avis. Il faut maintenir le congé - les gens ont besoin d'une pause, dit-il.

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