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Creux historique pour les quotas de crabe des neiges de l’estuaire du fleuve

Le derrière d'un bateau rempli de casiers de crabe.

La saison de pêche au crabe sera lancée mercredi matin. Les crabiers de la zone 17 pourront pêcher un quota presque semblable à celui de l'an dernier.

Photo : Radio-Canada / Joane Bérubé

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les crabiers de la zone 17 s’apprêtent à partir en mer mercredi matin tandis que ceux de la zone 16 s'exécuteront la semaine prochaine pour une autre saison sous le signe des mesures sanitaires contre la COVID-19 et de la diminution des quotas.

Les pêcheurs des deux principales zones de l’estuaire du Saint-Laurent encaissent cette année une légère baisse de quotas de leur total autorisé de capture (TAC). C'est la troisième baisse de suite.

Quotas des zones de l’estuaire pour 2021 :

Zone 17 : 1213 t (39 permis)

Zone 16 : 1951,4 t (59 permis)

Zone 12a : 69,1 t (9 permis)

Pour la zone 17, dans l’estuaire, le TAC demeure donc presque le même que l’an dernier. Les pêcheurs de la zone 16, le long de la Côte-Nord, et ceux de la zone 12a, située à la pointe de la péninsule gaspésienne, doivent composer avec une baisse d’environ 15 %.

Un cycle de vie

Cédric Juillet, biologiste et responsable de sciences benthiques à l’Institut Maurice-Lamontagne pour Pêches et Océans Canada, rappelle que le cycle de vie du stock de crabes des neiges s’étale sur une période de 8 à 10 ans, avec des hauts et des bas.

Les stocks de l’estuaire et du nord du golfe sont donc dans la phase baissière du cycle, poursuit le biologiste. C’est naturel, dit-il. Cette baisse s’est amorcée en 2019.

Présentement dans les zones de l’estuaire, les rendements ont atteint des creux historiques en regard des données compilées au cours des 25 dernières années.

À titre d’exemple, le TAC a diminué de 15 % entre 2018 et 2019 à 2230 t, et il n’a pas été atteint. Les débarquements de la zone 17 ont totalisé 1702 t en 2019. C’était plus de 40 % de moins qu’en 2018.

Le président de l’Association des crabiers de l’estuaire, René Landry, qui pêche depuis plus de 50 ans, en a toutefois vu d’autres. Il y a de bonnes années, il y en a des moyennes et des moins bonnes, commente M. Landry avec philosophie.

Des bateaux de pêche remplis de casiers accostés au port de Matane.

La plupart des pêcheurs ont profité du beau temps des derniers jours pour terminer les préparatifs.

Photo : Radio-Canada / Joane Bérubé

Les crabiers profitent d’ailleurs du bon temps pour préparer leur bateau et leurs casiers. Au quai de Matane, mardi, plusieurs crabiers étaient déjà prêts pour le lancement de la saison.

Vers un rétablissement des stocks?

Globalement, les observations permettent de croire que le point le plus bas a été atteint, note le biologiste de Pêches et Océans Canada.

L’enjeu est de savoir si cette tendance à la baisse se poursuivra, dit Cédric Juillet.

Des données font état d’une forte abondance des femelles primipares (qui mettent bas pour la première fois), ce qui invite aussi à des prélèvements plus prudents afin de protéger la ressource pour l'avenir. Il faut conserver suffisamment de grands mâles pour maximiser la reproduction, explique Cédric Juillet. Si on veut se donner une chance par rapport à ce qui est incertain, ça passe par essayer de faire des cohortes qui sont fortes et ça passe par la reproduction.

D’autres observations, notamment une stabilisation de la pêche et la biomasse disponible laissent entrevoir une reprise à la hausse en 2023 ou 2024.

Reste que la température de l’eau du Saint-Laurent demeure un facteur important pour la ressource. Les grands mâles vivent des eaux froides entre -1 et -3 degrés Celsius.

Ces superficies sont en diminution dans la zone 17 de l’estuaire. Ces pertes de l’habitat thermique du crabe des neiges sont sous haute surveillance et sont de plus en plus documentées, notamment lors des relevés scientifiques. L’accumulation de données permettra de faire le lien entre le réchauffement des eaux du golfe et de l’estuaire et le stock de crabes des neiges.

Avec la collaboration de Julie Tremblay

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