La PN de Pikangikum expulse la PPO en raison d’allégations d'agressions sexuelles

Le chef de la Première Nation de Pikangikum Dean Owen et son conseil de bande ont expulsé les agents de la Police provincial de l'Ontario de son territoire.
Photo : CBC/Jeff Walters
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le chef et le conseil de la Première Nation de Pikangikum ont expulsé tous les membres de la Police provinciale de l'Ontario (PPO) de la communauté en raison d'allégations d'incidents impliquant des agents.
Le Bureau des enquêtes spéciales de la PPO indique avoir reçu vendredi deux plaintes dans lesquelles il était allégué que des femmes avaient été agressées sexuellement par des membres de la PPO sur la Première Nation de Pikangikum.

La Première Nation Pikangikum se situe à deux heures de vol de Thunder Bay et n’est pas accessible par la route.
Photo : Google Earth
La Première Nation indique par voie de communiqué dimanche que les incidents présumés se sont produits pendant de nombreuses années
, et que la confiance entre la communauté et la PPO a été rompue, ce qui provoque une situation dangereuse au sein de Pikangikum qui peut facilement s'aggraver
.
Présentement, les services de police sont assurés par six agents, qui sont employés par la Première Nation.
« C'est comme un double bris du lien de confiance »
La décision d'expulser la Police provinciale de l'Ontario a un effet sur les soins de santé à Pikangikum, puisque le personnel infirmier n'est plus autorisé à rester au sein de la communauté durant la nuit, selon la Première Nation.
Elle indique que tous les infirmiers sont transportés par avion hors de Pikangikum chaque soir.
Avec une réduction importante de la présence policière au sein de la collectivité [et] pour des raisons de sécurité, les praticiens des soins primaires de Services aux Autochtones Canada ont été évacués le soir du 20 mars
, confirme par écrit le ministère des Services aux Autochtones Canada.
Désormais, le personnel infirmier sera présent sur le territoire de la Première Nation seulement durant la journée. Le ministère assure cependant que des plans sont en place afin d’assurer la prestation de services de santé dans la collectivité pendant la nuit
.
Le ministère cite en exemple des services de télésanté ou par téléphone avec un établissement de santé voisin ou du transport en cas d’urgence vers l’établissement de santé le plus proche.
Le député Sol Mamakwa, qui est porte-parole de l'opposition en matière de Relation avec les Autochtones, s'insurge de la situation.
Imaginez essayer d'enlever les services de santé de Toronto. Ce serait inacceptable! [...] Qui va veiller sur la communauté durant la nuit?
Il qualifie les évènements de double bris du lien de confiance
pour Pikangikum - d'abord avec la PPO, puis avec le gouvernement fédéral.

Le député néo-démocrate Sol Mamakwa.
Photo : Radio-Canada
Mathew Hoppe, directeur général de l'Independant First Nation Alliance et porte-parole de Pinkagikum, dit que la communauté s’attend à recevoir plus d’informations de la part du gouvernement.
Ce que la communauté recherche, c'est la possibilité d'entendre le gouvernement sur les options et les prochaines étapes concernant certaines de ces allégations et la situation à venir
, a-t-il déclaré.
Il demande également du soutien afin de pouvoir répondre aux besoins immédiats de la communauté, maintenant que la PPO a quitté son territoire.
Dans un communiqué diffusé dimanche, la Police provinciale de l’Ontario confirme que ses dix membres ont été retirés de la Première Nation à la suite d’une résolution adoptée par le conseil de bande.
Toute décision quant au retour des membres de la Police provinciale pour soutenir la sécurité communautaire à Pikangikum incombe en dernier ressort au chef et au conseil de bande
, écrit la PPO.
La Police provinciale de l'Ontario a toujours été présente à Pikangikum de manière positive et respectueuse, notamment en soutenant et en défendant sans réserve les services de police autochtones autonomes pour les communautés autochtones. Les allégations contre nos membres sont prises au sérieux, et la sûreté et la sécurité de tous les Ontariens demeurent notre priorité
.
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Avec les informations de CBC et Zacharie Routhier