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Violence conjugale : les ressources débordées après un dur hiver

Une femme est assise sur un lit et regarde la fenêtre.

Le confinement des derniers mois a exacerbé les problèmes à la maison, selon diverses ressources d'aide pour les femmes victimes de violence conjugale.

Photo : Shutterstock

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Alors que la province est secouée par un sixième féminicide en deux mois, les ressources d'aide de la grande région de Québec sont débordées et témoignent des effets pervers du confinement sur les femmes qui subissent de la violence conjugale.

La vague de féminicides que connaît la province ces dernières semaines inquiète Michelle Paré, directrice générale de la Fondation Jonction pour Elle, à Lévis. À son avis, il y a des bombes à retardement ailleurs au Québec en raison du contexte particulier provoqué par la pandémie.

Règle générale, le problème principal, c'est la prise de contrôle de l'homme violent sur la femme violentée, souligne-t-elle. Avec les mesures sanitaires mises en place dans les derniers mois pour contre la COVID-19, en particulier cet hiver, cette prise de contrôle a été facilitée, selon Michelle Paré. Le confinement est venu exacerber les problèmes.

« Ce n'est pas facile de s'évader ou d'appeler à l'aide quand le conjoint épie ton téléphone, tes courriels, te suit pas à pas.  »

— Une citation de  Michelle Paré, directrice générale, Fondation jonction pour elle
Une femme sur une civière dans une ambulance.

Une femme de 29 ans en arrêt cardio-respiratoire a été transportée à l’hôpital par ambulance après avoir été victime de voie de fait par son conjoint vers 6 h 50 samedi à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Mathieu Wagner

Elle rappelle que la violence conjugale touche toutes les classes sociales. Les pertes d'emploi, le stress financier et l'anxiété généralisée qui accompagnent la pandémie ont donc pu jouer un rôle dans tous les milieux. Ces tensions supplémentaires, selon Mme Paré, ajoutent à la pression. Le moindre geste peut finir par une violence quelconque, violence psychologique.

Dur réveil

Signe que l'hiver a été long pour plusieurs femmes, diverses ressources d'aide de la région ont connu une augmentation des appels à l'aide dans les dernières semaines, avec le passage en zone orange. Après le déconfinement, il y a une vague d'appels dans les maisons d'hébergement, affirme Michelle Paré.

La maison d'hébergement de la fondation peut accueillir jusqu'à une vingtaine de femmes. Actuellement, on en refuse cinq par semaine. Même avec l'apport d'une seconde maison, l'organisme n'arrive pas à subvenir aux besoins.

Même son de cloche dans Charlevoix, à la maison d'hébergement La Montée. On a dû limiter exclusivement à la clientèle de notre région pour répondre à la demande, explique sa directrice générale, Diane Néron. Et même à ça, on doit raccourcir des séjours.

Elle confirme qu'avec le confinement, plusieurs femmes subissant déjà de la violence conjugale se sont retrouvées encore plus isolées. La violence s'est intensifiée à tous les niveaux : psychologique, physique et économique.

La funeste série de féminicides survient à peine quelques semaines après le dépôt d'un plan gouvernemental visant à lutter contre la violence conjugale. Présenté par la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, ce plan doit être accompagné d'un investissement de 180 millions de dollars.

Avec les informations de Kassandra Nadeau-Lamarche

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