À 14 ans, Aarushi Bhargava rêve de la Silicon Valley

Aarushi Bhargava rêve d'utiliser sa créativité pour travailler un jour pour Google.
Photo : Gracieuseté : Technovation Montréal
Accompagner des jeunes filles dans le développement d’une application mobile pour la défendre auprès de géants de la techno, c’est la mission que remplit le concours mondial Technovation. Et pour une deuxième année, le volet montréalais peut compter sur Aarushi Bhargava, 14 ans, qui espère attirer l’attention de la Silicon Valley avec son application sur la santé mentale.
Quand la jeune férue de techno a un projet en tête, elle le mène à 200 %. La Montréalaise l’a prouvé l’an dernier : son application mobile Oquatic, qui géolocalise les plans d’eau propres à la baignade, s’est hissée jusqu’en demi-finale mondiale du concours Technovation.
Vers la fin du projet, on commençait à travailler vers 6 h le matin, et on finissait très tard le soir. J’avais l’école et le travail
, raconte Aarushi Bhargava.
Depuis 2015, Technovation Montréal fait appel à des spécialistes – surtout des femmes – des industries de la technologie pour agir comme mentores pour les filles de 10 à 18. Ces dernières sont accompagnées dans chacune des étapes de l’élaboration d’un prototype d’application mobile, de l’idéation du projet aux études de marché.
« On veut que les filles aient un modèle féminin dans lequel se projeter. L’objectif est vraiment de diminuer l’écart, le fossé qui existe entre les hommes et les femmes dans [les industries de] la technologie. »
Répéter l’expérience
Après s’être rendue aussi loin dans le processus en 2020, Aarushi Bhargava répète l’expérience cette année, cette fois-ci avec sa coéquipière Valeria M. Piza, mais aussi sa petite sœur de 10 ans, Aahna, qui a beaucoup à apprendre
en participant à ce concours, selon l’aînée.
« J’étais très timide de donner des "pitches" devant tout le monde. Et quand je parlais, mes idées n’étaient pas structurées. Avec le temps, j’ai appris à ce que mon idée se rende au public, et ça m’a donné confiance. J’ai voulu que ma sœur apprenne ça aussi. »
Le trio a choisi de s’attaquer au thème de la santé mentale en lien avec la pandémie de COVID-19 pour leur prototype d’application mobile.
Ce qui a motivé leur choix? Aarushi a elle-même expérimenté des épisodes plus difficiles en raison de la crise sanitaire.
Les profs nous donnaient beaucoup de devoirs [au début de la pandémie], et ça a augmenté le niveau de stress chez moi et mes camarades de classe. [...] C’était difficile de gérer le temps
, indique-t-elle.
« Cette année, j’ai appris à gérer mon anxiété, et les trucs que j’ai utilisés pour y arriver, je veux les partager. »
Pour parvenir à aider la population à garder le cap, les sœurs et Valeria ont pensé à quelques fonctionnalités à intégrer à leur application en construction : Ça peut être de recommander des livres ou encore des articles aux gens pour les motiver et les aider à se trouver des objectifs.
Le trio peut compter sur les conseils de Claudine Begarin, qui travaille à titre d'agente de contrôle de projets dans le département des technologies de l'information pour la Banque du Développement du Canada (BDC), pour l'aider à développer leur projet.
Se permettre de rêver
Et ce projet est une grande source de motivation pour Aarushi Bhargava, qui rêve d’entrer par la grande porte à Google : Je souhaiterais coder des applications pour eux, j’aime le côté créatif.
Ce qui l'attire avec la technologie, c'est l'univers de possibilités créatives. « On peut utiliser notre créativité dans nos applications pour l’interface utilisateur, et on peut utiliser notre intelligence sur le plan business, pour faire en sorte que notre application existe sur le marché », ajoute-t-elle.
Maintenant à mi-parcours dans le processus, les deux sœurs et Valeria remettront leur prototype d’application mobile entre les mains des juges le 19 avril prochain. Il ne reste plus qu’à attendre juillet pour savoir si l’équipe sortira vainqueure de la finale et recevra une bourse de 10 000 $ pour mener le projet à terme.
« La technologie, c'est l’avenir. Et si on l'utilise pour régler les problèmes du monde, c’est gagnant-gagnant. »
Mais peu importe le verdict, Aarushi, qui suit aussi des cours de code Python, HMTL et Java Script, compte renouveler son expérience avec Technovation Montréal l’année prochaine.
J’aime vraiment comment l’équipe de Technovation nous soutient et nous encourage à ne pas lâcher
, insiste-t-elle.