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Plus de 1000 signatures pour un manifeste pour la sécurité des femmes à Sherbrooke

Une femme triste laisse reposer sa tête sur ses mains.

Un manifeste pour la sécurité des femmes à Sherbrooke a recueilli plus de 1000 signatures.

Photo : iStock

Radio-Canada

Un manifeste pour la sécurité des femmes déposé lundi au conseil municipal par une Sherbrookoise a obtenu 1102 signatures. Ce texte signé par Guylaine Cliche a été lu au conseil municipal, la semaine dernière. Il met en lumière des situations de violence et d’insécurité vécues par des femmes sherbrookoises.

Guylaine Cliche dit avoir vécu elle-même une expérience traumatisante, l’été dernier. Alors que je marchais sur ma rue, à Sherbrooke, j’ai été pourchassée par trois individus. Il était 22 h 30, le soir. Les trois hommes sont descendus de voiture. Un qui marchait vers moi, deux qui ont essayé de passer par derrière, relate-t-elle à Radio-Canada Estrie. La Sherbrookoise a finalement réussi à se mettre à l’abri. Je suis rentrée dans une maison que je ne connaissais pas. Il y a eu une opération policière par la suite, ajoute-t-elle.

En rentrant chez elle, elle décide de raconter son expérience sur sa page Facebook. C’était avant de me coucher. Il était peut-être minuit. Je [me suis adressée] aux femmes pour leur dire de faire attention à Sherbrooke [en leur racontant] ce qui venait de m’arriver, explique-t-elle.

Le lendemain matin en me réveillant, j’ai été inondée de commentaires et de témoignages de femmes qui avaient vécu des choses similaires.

Une citation de Guylaine Cliche, instigatrice du manifeste pour la sécurité des femmes à Sherbrooke

Pas de rapport de police

En voulant consulter le rapport de police, la Sherbrookoise s’est rendue compte qu’il n’y en avait pas puisqu'elle n'avait pas été touchée, il n’y avait pas eu de crime de commis. Elle dit avoir été surprise par cette situation. Je ne comprenais pas comment ça ne pouvait rien donner, alors que j’avais été pourchassée, dit-elle. Il semblerait que ces individus avaient rendez-vous avec quelqu'un sur la rue, ajoute-elle, perplexe.

C’est de là que lui est venue l’idée de rédiger ce manifeste. J’ai fait une promesse à toutes ces femmes de monter un dossier et de le déposer auprès des autorités pour qu’ils prennent conscience de l’ampleur de la situation, souligne Guylaine Cliche.

Dans ce manifeste, cette dernière demande à ce que les comités sur la sécurité publique de la Ville de Sherbrooke prennent rapidement les choses en main et mettent en place des mesures dissuasives à l’égard des oppresseurs, car l’exemption de conséquences vis-à-vis leurs comportements inadmissibles laisse croire que ceux-ci sont indûment acceptables et encourage les oppresseurs à continuer, peut-on lire.

Le Service de police de Sherbrooke indique que lors de tels événements, les policiers qui se déplacent sur les lieux ont soit l'option de rédiger une carte d'appel qui résume les faits et qui sera enregistrée dans leur système, ou soit l'option de rédiger un rapport dans le but d'ouvrir d'une enquête.

On a déjà vu des événements où y'avait une carte d'appel, puis avec d'autres informations, on a pu amorcer une enquête. C'est jamais fermé. Y'a toujours possibilité de reprendre le dossier.

Une citation de Martin Carrier, relationniste du Service de police de Sherbrooke

Un sondage lancé par Danielle Berthold

D’ailleurs, la conseillère Danielle Berthold, également présidente du comité de la sécurité publique à la Ville de Sherbrooke, dit avoir pris acte du cri du cœur de Guylaine Cliche et des 1102 signataires de ce manifeste. La conseillère a par ailleurs lancé un sondage non scientifique sur sa page Facebook ayant pour objectif de connaître les endroits qui poseraient un problème de sécurité sur le territoire de Sherbrooke afin que les femmes puissent y circuler de façon sécuritaire.

À date, avec les réponses que j’ai obtenues, avec 45 personnes qui ont répondu, 85% des personnes qui ont donné leur opinion ne portent pas plainte à la police. Comme je l’ai dit la semaine dernière, un premier pas c’est évidemment de porter plainte pour que l’on puisse vous accompagner, [...] préparer un dossier et ensuite le soumettre au DPCP, lance-t-elle.

Danielle Berthold concède que la situation soulevée par Mme Cliche est préoccupante. Le sondage sera remis au comité de sécurité publique. On verra à moyen terme ce qu’on pourra mettre en application pour faire en sorte que toutes et tous [...] puissent circuler dans les rues de Sherbrooke, conclut-elle.

Le maire de Sherbrooke, Steve Lussier, se dit sensible à la cause. On a été à l'ouverture de certaines demandes des femmes l'an passé. Au niveau de l'éclairage dans les rues, on a remédié à cette situation-là à quelques endroits. Est-ce qu'on peut en faire plus? Certainement. , ajoute-t-il.

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