Un an de COVID-19 : comment les aînés se sont-ils adaptés?

Les personnes âgées de 60 ans et plus représentent 15 % des cas de COVID-19 répertoriés en Saskatchewan (archives).
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Depuis maintenant un an, la COVID-19 bouleverse la vie de tous. Or, certaines personnes, en raison de leur âge, se retrouvent plus isolées et plus affectées par le virus que les plus jeunes.
C’est le cas notamment de Marie-Jeanne Will, une femme de 71 ans vivant à Saskatoon.

« Ça ne va pas durer éternellement. On va s'en sortir. On y est ensemble et on s’en sortira ensemble. J’ai beaucoup d’espoir », affirme Marie-Jeanne Will.
Photo : Marie-Jeanne Will
Amoureuse de la vie, elle a décidé de ne pas laisser la pandémie l’empêcher d’aider les autres et de rendre le monde meilleur.
Lorsque c’est possible, Marie-Jeanne Will va voir des personnes plus âgées qu’elle – en suivant les mesures sanitaires – ou les appelle pour prendre de leurs nouvelles. Tous ces efforts ont un but : briser leur isolement.
Entendre la voix de quelqu’un d’autre et savoir qu’une personne pense à eux peut les aider à sortir de leur isolement, dit-elle. Et quand on fait ça, on se sent beaucoup mieux.
À lire aussi :
Du côté personnel, Marie-Jeanne Will s’assure de rester active tant physiquement que mentalement.
Régulièrement, elle marche une dizaine de kilomètres le long de la rivière Saskatchewan Sud.
Ça fait du bien à l'âme de se connecter avec la nature, de se garder en forme et en bonne santé.
Elle utilise également la technologie pour suivre des cours d’espagnol.
Malgré les difficultés de la pandémie, elle parvient à demeurer en paix avec la situation.
Avant, on vivait soit dans le passé avec nos regrets et nos manques, soit dans le futur avec ce qu’on voudrait faire. La pandémie nous donne la chance de vivre dans le présent et d'apprécier le moment.
S’entourer pour ne pas sombrer
De son côté, Donald Sirois, un résident du centre de soins Colombian de Regina, est optimiste en ce qui a trait à l’issue de la pandémie. Ça ne l’empêche toutefois pas d'éprouver un peu d’impatience.
L’homme de plus de 80 ans est surtout nostalgique des plaisirs d’avant.
Avant la pandémie, il y avait beaucoup de rencontres, de l'ambiance et de la convivialité qui nous permettaient de vivre avec beaucoup plus d'entrain.
Le café, par exemple, était une occasion de se rencontrer deux fois par jour. On pouvait entendre des éclats de rire. Ça pouvait durer de 30 à 45 minutes, tout simplement pour échanger avec d'autres convives
, se rappelle-t-il.
Les parties de cartes en soirée et la chorale à la messe lui manquent. Mais le pire reste encore de ne plus pouvoir recevoir les visites de sa famille.
Désormais, Donald Sirois pense que les résidents du centre vivent beaucoup plus de solitude et d’isolement.
Plusieurs se réfugient dans leur chambre ou leur appartement par crainte de contracter le virus.
Toutefois, il est hors de question pour lui de se laisser dépérir. Du mieux qu’il peut, il tente de se changer les idées.
J’ai deux ou trois bons amis ici et on se rencontre tous les jours, explique-t-il. Dans un appartement, on va jaser pendant une heure et ça nous tient en éveil. À ce moment-là, c’est mieux pour moi.
Selon Donald Sirois, la force des aînés demeure dans leurs expériences de vie; des expériences qui leur permettent aujourd’hui de voir venir les signaux de la dépression et de s’y préparer pour éviter de sombrer.
Ne rien tenir pour acquis
Monique Ramage, 68 ans, vit toujours dans sa maison de Saskatoon avec son mari.

« Ce qui me manque le plus, c’est la liberté de rendre visite à qui je veux, d’aller au cinéma, au restaurant et de passer du temps avec la famille et les petits-enfants », dit Monique Ramage.
Photo : Monique Ramage
Femme impliquée au sein de la communauté, elle est devenue députée pour l’Assemblée communautaire fransaskoise et faisait du bénévolat avec sa paroisse. Elle aimait voyager, sortir au restaurant, aller au théâtre...
Évidemment, depuis un an, tout ça a bien changé. Pourtant, l’optimisme ne l’a pas quittée.
Je me trouve chanceuse, car on habite dans notre propre maison. On est confortables, on a une voiture, on a la santé, alors je ne peux pas me plaindre.
On vit avec les restrictions du mieux qu’on peut.
Bien que la technologie soit là pour empêcher le sentiment d’isolement, c’est surtout de la liberté d’avant dont elle s’ennuie le plus.
Je ne dirais pas que je suis forte tous les jours. Par contre, il faut avoir à l’esprit ce qu’on peut faire au lieu de ce qu’on ne peut pas faire, et ce qu'on a au lieu de ce qu’on n’a pas
, dit-elle avec philosophie.
Selon Monique Ramage, les derniers mois ont été une occasion de se rappeler qu’il ne faut rien tenir pour acquis.
Je suis assez optimiste; on va passer à travers et, éventuellement, on pourra avoir des vaccins pour tout le monde et reprendre la vie d’avant, faire des visites, être capable de voir notre parenté à l’extérieur de la province et reprendre nos activités.
Avec les informations de Charles Le Bourgeois