Un accident de motoneige à Gatineau soulève des questions de sécurité

Le reportage de Rémi Authier.
Photo : Hugo Bélanger
La collision entre un motoneigiste et une voiture, survenue dimanche sur l'autoroute 50, à Gatineau, soulève des questions sur la sécurité et la formation des motoneigistes. D'autant que ce sport a la cote en ces temps de confinement.
Peu après 17 h, dimanche, un motoneigiste a été gravement blessé sur l’autoroute 50, en direction est, tout juste avant la sortie de la rue Georges, dans le secteur Masson-Angers.
Selon les informations relayées, le conducteur de la motoneige aurait tenté de traverser la voie avant d'être heurté par une voiture.
L’homme dans la vingtaine a évité le pire. Il a subi de graves blessures, mais on ne craint pas pour sa vie.
Comportement téméraire, selon des experts
Selon les policiers, une manœuvre illégale de la part du conducteur de la motoneige pourrait être en cause.
Minimalement, la personne ne devrait pas traverser l’autoroute. Est-ce qu’il y a eu une action imprudente ? C’est l’enquête policière qui va le déterminer
, a indiqué Marc Tessier, le porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ) en Outaouais.
Pierre Tremblay, le premier vice-président de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ) est, pour sa part, convaincu que des décisions risquées et un comportement téméraire sont à l’origine de l’accident de dimanche.
Il n’y a aucun sentier qui se dirige vers une autoroute. Ça veut donc dire que la personne est sortie en dehors du sentier et a pris l’initiative de traverser l'autoroute
, croit M. Tremblay.
La FCMQ
note qu’il y a eu un engouement important pour la pratique de la motoneige en raison de la pandémie. De nouveaux adeptes ont sillonné les sentiers de la province pour la première fois cette saison.La SQ
rapporte trois collisions mortelles sur le territoire de l’Outaouais et des Laurentides, cette saison.Du côté de la capitale fédérale, l'Unité marine, de plongée et de sentiers (UMPS) du Service de police d’Ottawa (SPO) a enregistré deux collisions impliquant des motoneiges cet hiver, mais il s’agit encore de données préliminaires.
Il est toutefois difficile de savoir si ce sont des conducteurs expérimentés ou non qui ont été impliqués dans les accidents rapportés cette année.
À lire aussi :
Pressions pour une formation pratique obligatoire
La FCMQ
dit vouloir discuter avec le gouvernement de la possibilité d’imposer une formation pratique aux nouveaux conducteurs. Actuellement, seuls les conducteurs de 16 et 17 ans doivent suivre une formation et elle est donnée sous forme théorique.La propriétaire de l’école de conduite, Janet Conduipro, voit d’un bon œil cette proposition.
Les techniques de conduite sont enseignées en théorie, mais il n’y a rien de mieux que de les mettre en pratique. Je pense que ce serait une très bonne idée
, croit Rachel Robison.
L’hiver dernier, 24 personnes ont perdu la vie en motoneige sur les sentiers du Québec. Cette année, on compte 13 décès depuis le début de la saison, mais celle-ci a démarré plus tard que les saisons précédentes.
La FCMQ
attend la fin de la saison pour dresser un bilan complet. L’organisation pourra à ce moment-là déterminer s’il y a eu plus d'accidents en cette saison marquée par davantage d'engouement.Avec les informations de Rémi Authier