Internet dans le Nord de l’Ontario : un député tente de réduire la facture

La facture Internet des résidents du nord de la province est en augmentation, selon le député Michael Mantha. (archives)
Photo : Photo fournie par SSi Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La facture Internet des Nord-Ontariens explose depuis le début de la pandémie, affirme le député d'Algoma-Manitoulin, Michael Mantha. Celui-ci a d’ailleurs tenté de remédier au problème, lundi, en présentant une motion à l'Assemblée législative de l'Ontario.
La motion de Michael Mantha a été battue avec un compte de 36 voix contre et 18 voix pour.
Dans sa motion, le député demandait une réduction de 8 % de la facture totale des résidents du Nord de l'Ontario en plus de retirer une portion de la taxe de vente harmonisée de l'Ontario (TVH) pour les particuliers et les petites entreprises afin de les aider à payer ces factures.
Un usage accru de l'Internet
En chambre, M. Mantha a fait valoir que la pandémie a obligé plusieurs familles à se tourner vers l'Internet pour le télétravail notamment, mais aussi pour l'éducation des enfants.
Dans certaines parties de l'Ontario, on voit des tarifs à 70 dollars par mois. Dans le Nord de l'Ontario, c'est tout simplement un rêve impossible! [...] J'ai vu les factures [de mes électeurs], et c'est complètement fou!
8 % de réduction des tarifs via la TVH
Selon les calculs de M. Mantha, le gouvernement devrait puiser dans la portion provinciale de la taxe de vente harmonisée (TVH) de l'Ontario afin d'offrir un allègement tarifaire qui représenterait une réduction de 8 % de la facture Internet.
Le gouvernement pourrait offrir cet allègement tarifaire aussi tôt que demain s'il le voulait. Considérant que l'Internet est un service essentiel, nous considérons que cette idée n’est pas farfelue.
Problème de juridiction
C’est Dave Smith, député des progressistes-conservateurs et l'adjoint parlementaire au ministre de l'Énergie, du Développement du Nord et des Mines qui a répondu pour le gouvernement.

Le député progressiste-conservateur, Dave Smith, estime que la motion de Michael Mantha ne relève pas de la juridiction provinciale (archives).
Photo : Radio-Canada
Selon M. Smith, les demandes du député d'Algoma-Manitoulin sont hors de la juridiction du gouvernement provincial.
Nous savons tous que c'est le CRTC, l'agence fédérale qui contrôle l'Internet, le téléphone, la télévision et les tarifs de l'Internet haut débit.
Lancer la balle au fédéral
En guise de réponse, M. Mantha a accusé le gouvernement progressiste-conservateur de systématiquement passer ses responsabilités au gouvernement fédéral.
Nous voulons élaborer une stratégie pour créer des allègements tarifaires pour l'Internet. Ça, nous pouvons faire ça! [...] La seule chose qui manque, c'est la volonté.
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Un problème bien réel, affirme le NPD
D'autres membres du NPD ont joint leurs voix à celle du député d'Algoma en faveur de la motion. John Vanthof, député de Timiskaming-Cochrane, a rappelé que certains enfants n’ont pas accès à l’éducation si leurs parents ne peuvent se permettre un abonnement Internet.
Peu importe votre niveau de revenus, vous devriez pouvoir vous offrir l'Internet sinon, vous restez toujours un citoyen de seconde classe.
Quant à lui, Sol Mamakwa, député de Kiiwetinoong a souligné que l'Internet devrait être un service essentiel et non un privilège
.

Pour Sol Mamakwa, l'Internet est un service essentiel et non un privilège (archives).
Photo : La Presse canadienne / Chris Young
Je crois que cette motion est une belle opportunité de montrer l'engagement du gouvernement pour assurer l'Internet dans les Premières Nations.
Selon M. Mamakwa, la réussite le succès des écoles, du système de santé et des petites entreprises a besoin de l'accès Internet
.
Des factures salées
France Gélinas, membre du NPD et députée de Nickel Belt, s'est quant à elle présentée en chambre avec sa propre facture Internet, afin d'illustrer à quel point elles pouvaient augmenter rapidement.
Selon ses documents, un plan de 25 gigabits de données coûte 69 dollars par mois. Elle a aussi obtenu un extra de 40 gigabits pour la somme de cinq dollars.
Cependant, Mme Gélinas explique que si sa consommation dépasse la limite, les frais deviennent astronomiques.
Que Dieu me protège de dépasser la limite, car Bell me charge alors quatre dollars par "gig" de données. [...] Durant le confinement au mois de janvier, cela m'a coûté un supplément de 97,84 dollars [...], soit 4 dollars du "gig".
Selon Mme Gélinas, il lui en a coûté quelque 189,60 dollars d'Internet auprès de Bell pour le mois de janvier, et ce, sans regarder Netflix souligne-t-elle.
Le premier ministre avait abordé la question d'arrêter les frais abusifs (gouging)! Voilà ici Bell qui abuse de tous les Nord-Ontariens.