L'Université Laurentienne espère avoir une vision claire de son avenir d’ici le 15 avril
L'Université Laurentienne s'est déclarée insolvable le 1er février.
Photo : Radio-Canada / Yvon Theriault
L’Université Laurentienne espère parvenir à des accords clés avec ses partenaires de négociation avant le 15 avril. C’est le souhait qu'émet le recteur Robert Haché dans une lettre publiée lundi.
L’établissement, qui s’est déclaré insolvable le 1er février, est en processus de restructuration sous supervision judiciaire jusqu’au 30 avril, en vertue de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).
D’ici là, l'administration est en médiation à huis clos avec des syndicats et des représentants de sa communauté, notamment.
Au chapitre des dossiers pressants, le recteur Robert Haché évoque la manière dont les programmes d’enseignement seront structurés en vue du semestre d’automne.
La forme que pourrait prendre l’entente avec les trois établissements fédérés du campus — l’Université de Sudbury, l’Université Huntington et l’Université Thorneloe — est aussi au sommet des priorités.
Si les parties parviennent à nouer des accords sur ces sujets clés
avant le 15 avril, ils seront en mesure d'établir des prévisions financières raisonnables
pour l’Université Laurentienne avant la fin de son processus de médiation, selon le recteur.
Les éléments phares du processus de restructuration, selon la Laurentienne
- Réexaminer les offres de programmes d’enseignement
- Réévaluer le modèle des universités fédérées
- Réduire les dépenses prohibitives, surtout en matière de salaires
- Trouver de nouvelles sources de revenus
- Envisager tous les moyens de régler l’endettement actuel et à long terme
Il espère qu’en mai, la Laurentienne pourra dresser un plan officiel d’arrangements qui indiquera les conditions de son émergence [...] et la fera progresser vers la viabilité financière.
Nous avons encore beaucoup de travail à faire. Nous espérons que la restructuration, un chapitre difficile de l’histoire de la Laurentienne, produira une université revitalisée qui non seulement survivra, mais prospérera.
C’est en tant que communauté que nous produirons une nouvelle Laurentienne
, poursuit le recteur Robert Haché.
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Les professeurs rétorquent
De son côté, l'Association des professeures et professeurs de l'Université Laurentienne (APPUL) remet en question la voie privilégiée par l'administration pour définir sa nouvelle Laurentienne.
Elle soutient que recourir à la LACCsans précédent de la part d'une institution publique
.
Cette démarche est totalement inappropriée et menace l'avenir même de l'Université. Bien que les parties concernées pourront faire valoir leurs positions, ce n'est pas le meilleur forum.
L'APPULsituation financière critique
de leur convention collective.
Il s'agit d'un processus négocié et adopté par les deux parties visant à maintenir l'établissement à flot advenant le cas où des déficits substantiels et répétés qui menacent la solvabilité à long terme de l'Université dans son ensemble
.
Selon Karl Bélanger, celui-ci permet de préserver la nature et la mission de l'institution.
L'Union des Associations des Professeurs des Universités de l'Ontario s'en mêle
Dans un communiqué publié mardi, l'Union des Associations des Professeurs des Universités de l'Ontario (UAPUO) tire elle aussi à boulets rouges sur l'administration de l'Université Laurentienne.
L'UAPUO
craint que le processus de restructuration de l'établissement ne vienne pas à bout de ses démons.Elle pointe plutôt du doigt une approche secrète et non consultative
de la part de l'administration lors de la prise de décisions financières importantes.
À cela s'ajoute, selon elle, un sous-financement de l'éducation postsecondaire en Ontario.
Il est honteux qu'en tant que ministre des Collèges et Universités et député du Nord de l'Ontario, Ross Romano reste en retrait alors qu'une université publique est démantelée.
Interpellé par Radio-Canada, le cabinet du ministre des Collèges et Universités de l'Ontario n'a souhaité répondre, référant plutôt à sa déclaration du 1er février.
L'Université Laurentienne n'accorde pas d'entrevues à Radio-Canada pendant sa restructuration.