Patinage extrême à l’île d’Orléans

Des amateurs de patinage extrême ont bâti une piste sur mesure à l'île d'Orléans.
Photo : Radio-Canada
Des adeptes de patinage de descente extrême ont pris les grands moyens pour continuer de pratiquer leur sport favori durant la pandémie. Ils ont construit leur propre parcours dans le décor enchanteur de l’île d’Orléans. Une façon pour eux de garder la forme et de passer le temps tout en faisant découvrir leur discipline aux plus jeunes.
Gabriel Renaud est un habitué des compétitions internationales de patinage extrême. Il y a un an, l’athlète se préparait à se rendre à Moscou, en Russie, pour prendre part à la finale du Championnat du monde Red Bull Crashed Ice. L’événement a toutefois été annulé à la dernière minute en raison de la COVID-19.
Ça fait mal au cœur. Ç'aurait été ma première fois en Russie. Les billets d'avion étaient achetés, l'hébergement était acheté puis finalement, on a tout cancellé
, raconte Gabriel en entrevue à Radio-Canada.
Privé de compétition depuis un an, celui qui occupe le 33e rang au classement mondial a eu l’idée de construire un parcours de descente.
C'est une histoire de famille. Ma sœur, Clémence, est mariée à un athlète, Luca [Dallago], qui est troisième au monde. Au début du mois de février, on s'est [demandé] comment on pouvait s'adapter à [la pandémie] puis se réinventer et se créer notre propre terrain de jeu pour s'entraîner
, explique Gabriel.
Ç’a été vraiment un travail d'équipe. Sans l'aide de la communauté puis de tout le monde, ça n'aurait pas été possible.
L’athlète a convaincu sans trop de mal son ami Steven Cox, 13e patineur extrême au monde, et la copine de ce dernier, Chantal Caron, d’embarquer dans le projet. Il ne restait plus au groupe de passionnés qu’à trouver un terrain suffisamment vaste ayant une pente au bon dénivelé (entre 4 et 8 %) et un accès à l’eau, pour faciliter l’arrosage.
L’agriculteur de Saint-Pierre-de-l'Île-d'Orléans François Boily les a invités à construire leur piste sur ses terres. Armés de pelles, de râteaux et de peaux de phoques, notamment, ils ont réussi à construire une piste à rouleaux
d’une longueur de près de 200 m en 3 semaines.
Avec la COVID, il y a moins d'activités à faire. Moi, j'aime pelleter, faire des shapes, c'est ma façon de peinturer de l'art. C'est une opportunité pour s'entraîner. On est capable de promouvoir notre sport
, confie Steven, qui construisait des parcours de descente extrême avant de devenir un adepte du sport.
Contrairement à d’autres nations, le Canada n’a pas de fédération de patinage extrême. Steven espère que le parcours que ses amis et lui ont construit va donner la piqûre aux jeunes et aider à en faire un vrai sport
au pays.
Avec les informations de Pascal Poinlane