4 millions de dollars pour reconnaître les qualifications des immigrants au Québec
Le gouvernement veut aider ceux qui occupent un emploi ne correspondant pas à leurs compétences réelles.
Le ministre québécois du Travail, Jean Boulet, voit la reconnaissance des compétences comme une manière d'aider les immigrants à mieux s'intégrer à la société québécoise.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Certains immigrants doivent effectuer un véritable parcours du combattant pour faire reconnaître leurs compétences professionnelles au Québec.
Afin de les aider dans leurs démarches et de combler la pénurie de main-d'œuvre dans des secteurs névralgiques, le gouvernement de François Legault investit 4 millions de dollars sur quatre ans.
« On prend souvent l'exemple de l'ingénieur qui conduit un taxi à Montréal ou qui fait un travail incompatible avec ses compétences. [...] Il y a beaucoup, chez les personnes immigrantes, de ce qu'on appelle un taux de surqualification. »
Selon les données de son ministère, 43,3 % des immigrants établis au Québec sont surqualifiés pour le travail qu'ils exécutent, alors que ce taux oscille autour de 28 % pour les personnes nées au Canada.
Par exemple, un vétérinaire français, dont la formation n'est pas reconnue par l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec, finira souvent par travailler en technique animalière, se désole le ministre du Travail, Jean Boulet.
Le nouveau programme de Prêts pour la reconnaissance des titres de compétences étrangers (PRTCE) entrera en vigueur le 1er avril et sera offert par l'entremise de la plateforme Services Québec.
Le coup de pouce gouvernemental permettra notamment de financer des démarches administratives qui peuvent s'avérer coûteuses.
Par exemple, Québec paiera les frais d'examens conditionnels à une accréditation, la formation d'appoint exigée par un ordre professionnel, ou encore des livres et du matériel de cours. De plus, si une cotisation professionnelle est exigée par un organisme de réglementation, le gouvernement la remboursera pour la première année.
Combler la pénurie de main-d'œuvre
L'accompagnement des immigrants pour reconnaître leurs compétences professionnelles existait déjà, mais le ministre estime que le soutien financier n'était pas au rendez-vous.
« On va les soutenir financièrement et personnellement pour leur permettre de réintégrer le marché de l'emploi et de répondre à nos besoins dans des secteurs stratégiques où il y a une pénurie de main-d'œuvre, malgré la pandémie. »
Jean Boulet donne plusieurs exemples d'emplois disponibles : des infirmières, des travailleurs de la construction, des pharmaciens, des ingénieurs, des informaticiens, etc. Selon lui, il n'y a pas d'exclusion pour ceux qui souhaitent que leur formation soit pleinement reconnue.
Avec un montant total de 4 millions de dollars, le ministère du Travail calcule qu'une soixantaine de garanties de prêt par année pourront être accordées sur quatre ans.
Toutefois, Jean Boulet estime qu'il s'agit bien plus que d'une aide financière. D'après lui, le programme contribuera à une relance économique inclusive et à la lutte contre le racisme, en plus d'aider les immigrants à mieux s'intégrer à la société québécoise en mettant leur éducation à profit.
Pour être admissibles, les participants doivent être résidents permanents, citoyens canadiens, travailleurs étrangers temporaires ou réfugiés.