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Le Canada aura 5 distributeurs d'opioïdes : un moyen de plus de s'attaquer à la crise

Derick Walker et la distributrice de comprimés d'hydromorphone qui a la taille d'une distributrice de boissons gazeuses.

Derick Walker scanne sa main pour recevoir les comprimés d'hydromorphone prescrits par son médecin et préemballés par une pharmacie.

Photo : Radio-Canada

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Depuis l’installation d’un premier distributeur automatique d'opioïdes à Vancouver en 2019, quatre nouvelles machines du projet MySafe ont fait leur apparition au Canada : deux en Colombie-Britannique, une en Nouvelle-Écosse et une en Ontario. Plus tôt cette semaine, Ottawa a annoncé un financement de 3,5 millions de dollars pour appuyer l’expansion du projet.

Alors que la pandémie aggrave la crise des surdoses et des décès aux opioïdes, les moyens se multiplient pour distribuer des opioïdes sûrs à ceux qui souffrent de dépendance.

Les distributrices d'opioïdes qui fonctionnent comme des guichets bancaires automatiques comportent plusieurs avantages, selon le Dr Derek Chang, médecin spécialiste en toxicomanie à Vancouver et enseignant clinique à l'Université de la Colombie-Britannique.

D’abord, l’accessibilité des produits : C’est un guichet qui est là, il y a une plus grande flexibilité des horaires, dit-il.

Par ailleurs, il permet, en temps de pandémie, un meilleur respect des mesures de distanciation physique et moins de contacts avec d’autres personnes.

Limiter la stigmatisation

Le spécialiste en toxicomanie ajoute que les distributrices aident aussi au respect de la vie privée des patients. Le modèle actuel c’est que si je prescris ce médicament pour un patient, il faut qu’il aille à la pharmacie tous les jours. Pour certaines personnes, c’est difficile de toujours interagir avec plus de personnes, explique-t-il.

La stigmatisation est un obstacle pour les toxicomanes, qui, pour l'éviter, hésitent ou ne vont tout simplement pas chercher l’aide dont ils ont besoin. Ça n’a pas commencé avec la COVID[-19], c’est là depuis la nuit des temps, c’est un jugement moral au lieu de penser que c’est un problème de santé mentale, déplore le Dr Derek Chang.

Pour obtenir leur dose d'opioïdes du distributeur, les utilisateurs doivent scanner leur paume pour confirmer leur identification par biométrie. La dose d'hydromorphone prescrite par leur médecin est alors libérée en quelques secondes par le distributeur automatique MySafe.

L’installation de ces distributeurs doit néanmoins s’accompagner d’une éducation de la population générale, estime le Dr Chang.

« C’est important de faire comprendre aux gens que ce n’est pas une distributrice automatique, mais un guichet, ce n’est pas n’importe qui qui y a accès. »

— Une citation de  Derek Chang, médecin spécialiste en toxicomanie à Vancouver et enseignant clinique à l'Université de la Colombie-Britannique

De l’aide d’Ottawa

Cette semaine, le gouvernement fédéral a annoncé un financement de 3,5 millions de dollars pour soutenir le projet de distributeurs automatiques d'opioïdes de MySafe.

Au distributeur déjà en place depuis 2019 dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver, s'en est ajouté deux autres en Colombie-Britannique : à Vancouver et à Victoria. Un en Nouvelle-Écosse, à Dartmouth, la ville qui fait face à Halifax. Le cinquième distributeur a été installé en Ontario, dans la ville de London.

Selon Santé Canada, chaque distributrice MySafe peut fournir des médicaments à 48 personnes ayant un trouble lié à l'usage d'opioïdes. À l'échelle nationale, 240 personnes pourront obtenir ces services.

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