Les jeunes libéraux demandent la gratuité des produits hygiéniques féminins au Québec

Les jeunes du PLQ réclament la gratuité des produits d'hygiène féminine dans les écoles, les prisons, les refuges et les bureaux du gouvernement.
Photo : Getty Images / LOIC VENANCE
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec (CJPLQ) réclame à son tour la distribution sans frais de tampons, de serviettes hygiéniques et de leurs alternatives écologiques dans les établissements d'enseignement, les prisons, les refuges et les locaux gouvernementaux.
Une résolution à cet effet a été votée en assemblée générale samedi dernier, a appris Radio-Canada. Elle s'ajoute à une motion similaire adoptée à l'unisson par les parlementaires de l'Assemblée nationale, il y a quelques mois.
La présidente des jeunes libéraux, Frédérique Lavoie-Gamache, espère que cette prise de position finira de convaincre le gouvernement de fournir gratuitement des produits hygiéniques féminins dans certaines institutions publiques du Québec.
Les dépenses en hygiène menstruelle, affirme-t-elle, peuvent représenter jusqu'à 5 % du budget d'une femme.
On pense que ça peut amener une certaine équité entre l'homme et la femme. Parce que ce sont les femmes qui doivent payer – parfois très cher! – pour les produits d'hygiène féminins.
Mme Lavoie-Gamache, qui est entrée en poste en septembre 2020, souhaite notamment venir en aide aux itinérantes, qui n'ont pas toujours les moyens de se procurer les produits menstruels dont elles ont besoin.
Elle aspire en outre à ce que la démarche de la CJPLQ contribue à endiguer le fléau
du « choc toxique » – un syndrome potentiellement mortel pouvant s'abattre sur celles qui, par manque de ressources, s'astreignent à porter le même tampon plus de huit heures d'affilée, ce qui est fortement déconseillé.
Une distribution gratuite et anonyme
La résolution adoptée samedi propose de rendre obligatoire l'accès gratuit aux produits d'hygiène féminine
dans quatre secteurs, soit : les écoles primaires et secondaires, les cégeps ainsi que les universités, au public comme au privé; les établissements de détention; les refuges pour itinérantes; et les locaux gouvernementaux.
Des tampons et des serviettes hygiéniques, mais aussi des alternatives écologiques et réutilisables, comme les coupes menstruelles et les serviettes lavables
, devraient être distribués sans frais dans ces établissements, selon les jeunes libéraux.
Ceux-ci plaident par ailleurs pour une distribution anonyme des produits d'hygiène féminine afin, explique Mme Lavoie-Gamache, de respecter la gêne que cette question peut provoquer chez les personnes transgenres qui ont des menstruations.
L'exemple écossais
La résolution votée par la Commission-Jeunesse sera soumise à la Commission politique du Parti libéral dans l'espoir qu'elle se retrouve dans la plateforme électorale que défendra sa cheffe Dominique Anglade en 2022.
Elle fait écho à une motion adoptée en décembre 2020 par les élus du Parlement, qui – à l'invitation de la députée indépendante Catherine Fournier – ont demandé au gouvernement d'étudier la possibilité de rendre les produits hygiéniques féminins accessibles gratuitement dans l'ensemble des institutions publiques, dont les écoles
.

La députée indépendante Catherine Fournier.
Photo : Radio-Canada / Vincent Desjardins
Cette démarche était elle-même inspirée de l'Écosse qui, le 24 novembre dernier, a adopté à l'unanimité une loi visant à garantir le droit d'accès aux produits menstruels, et ce, gratuitement.
De la même manière, la Colombie-Britannique est devenue la première province canadienne, au printemps 2019, à offrir sans frais des tampons et serviettes hygiéniques dans les écoles publiques.
Au Québec, plusieurs municipalités ont instauré des programmes de subvention visant à encourager l'achat de produits menstruels réutilisables et durables. C'est également le cas de huit arrondissements de la ville de Montréal.