Deux conseillers municipaux de Winnipeg veulent réduire l’utilisation du gaz naturel
Selon le conseiller Brian Mayes, certaines initiatives pourraient être irréalisables ou ne pas relever de la compétence de la Ville, mais il est utile de savoir ce qui est possible (archives).
Photo : Fournie par Lana Siman
Les conseillers municipaux Brian Mayes (Saint-Vital) et Jason Schreyer (Elmwood-East Kildonan) demandent l’élaboration d’un rapport sur les solutions de rechange au gaz naturel.
Ils présenteront cette motion lors de la prochaine réunion de la Commission de l'eau, des déchets et de l'environnement de Winnipeg.
La façon dont nous chauffons nos bâtiments est problématique au vu des objectifs ambitieux de notre plan de lutte contre le changement climatique
, explique à CBC M. Mayes, qui préside également la Commission.
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Les objectifs actuels de Winnipeg en matière d'émissions de gaz à effet de serre comprennent une réduction de 20 % d'ici 2030 et une réduction de 80 % d'ici 2050 (par rapport aux émissions totales de la ville en 2011).
Nous avons fixé ces objectifs, nous devons faire des efforts pour les atteindre. Je ne suis donc pas un expert, mais le conseiller Schreyer et moi-même allons soulever quelques questions
, ajoute-t-il.
Les deux hommes souhaitent savoir s’il est possible d’arrêter l’expansion des infrastructures de gaz naturel et de favoriser l’utilisation de l’électricité.
Leur motion définit trois périodes de faisabilité :
Une date réalisable pour l'arrêt de l'expansion des infrastructures de gaz naturel dans la ville de Winnipeg.
Une date pour l'arrêt de l'utilisation du gaz naturel dans les zones nouvellement construites de la ville déjà desservies par des infrastructures de gaz naturel.
Une date à partir de laquelle la Ville pourrait exclure l'utilisation du gaz naturel dans tous les appels d'offres liés à la construction de nouveaux bâtiments municipaux, ainsi qu’un plan pour le faire.
Selon le directeur des projets de Climate Change Connection au Manitoba, Curtis Hull, il était temps de s’intéresser au problème. Si nous voulons nous attaquer à la crise climatique, la première étape est d'arrêter de l'aggraver
, déclare-t-il. Nous devons arrêter d'étendre le système de distribution de gaz naturel.
Climate Change Connection a récemment publié un plan d'action pour que la province atteigne ses objectifs en matière d'émissions, qui appelle à un moratoire sur l'utilisation du gaz naturel.
M. Hull affirme qu'une plus grande utilisation des systèmes géothermiques, en particulier d'un système de chauffage urbain qui alimente plusieurs bâtiments, pourrait aider à réduire la dépendance au gaz et être abordable.
Si ces mesures sont combinées à la modernisation des bâtiments pour améliorer leur efficacité énergétique et à l'utilisation de meilleurs matériaux dans les nouvelles constructions, le Manitoba pourrait nettement réduire ses émissions de gaz, selon Curtis Hull.
Le gaz doit répondre à la demande
Selon la société d'État Hydro Manitoba, malgré l’importance de la production hydroélectrique dans la province, une transition complète n’est pas réalisable.
Hydro Manitoba n'a pas actuellement la capacité de production nécessaire pour soutenir un passage massif du gaz naturel à l'électricité pour le chauffage domestique
, écrit dans un courriel son porte-parole, Bruce Owen.
Pour que notre réseau puisse répondre à une demande d'énergie de cette importance sans gaz naturel, il faudrait presque doubler notre capacité de production actuelle
, ajoute-t-il. Cela nécessiterait de construire de nouvelles infrastructures de transmission et d'améliorer considérablement notre infrastructure de distribution existante.
L'entreprise affirme également que, sur la base des tarifs actuels, le chauffage au gaz naturel devrait continuer à être moins cher que l’électricité au Manitoba, même si la taxe fédérale sur le carbone passe à 170 $ par tonne d'ici 2030, comme Ottawa l'a récemment annoncé.
M. Mayes reconnaît que certaines solutions sont peut-être irréalisables, mais il estime que cela vaut la peine d'examiner les possibilités. Peut-être que nous ne pourrons réaliser qu’une toute petite partie de ces objectifs, peut-être plus
, précise-t-il.
Je veux regarder la ville dans son ensemble et voir ce que cela signifierait vraiment si nous nous engagions dans cette voie
, indique le conseiller municipal.
Avec les informations de Sean Kavanagh