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Les provinces exigent d'Ottawa une augmentation « immédiate » des transferts en santé

Un « problème d'équité » point à l'horizon : une fois la pandémie passée, le déficit fédéral pourra être résorbé, mais ceux des provinces s'accumuleront, selon les premiers ministres.

François Legault est assis derrière une table. Autour de lui, des téléviseurs diffusent l'image de ses homologues provinciaux : John Horgan, Jason Kenney, Scott Moe, Brian Pallister, Doug Ford et Blaine Higgs.

François Legault, premier ministre du Québec et président du Conseil de la fédération, a porté le message des provinces. En raison de la pandémie, les autres premiers ministres ont participé à la conférence de presse à distance.

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

D’une même voix, les provinces et territoires, dont les systèmes de santé sont durement éprouvés par la pandémie, demandent à Ottawa de faire de l'augmentation des transferts en santé une priorité. « Maintenant, plus que jamais », il est nécessaire de faire gonfler cette enveloppe afin d’assurer aux Canadiens un accès rapide et fiable aux soins, affirment-ils.

Les premiers ministres provinciaux, qui paient l'essentiel des coûts des soins de santé, font front commun depuis des mois pour que leur cause soit entendue par le gouvernement fédéral.

Leur demande est la suivante : que la contribution d'Ottawa en la matière passe de 22 % à 35 % des dépenses effectuées par les provinces et territoires en santé lors du dépôt du prochain budget fédéral.

Cela signifie que la part du gouvernement fédéral passerait de 42 à 70 milliards de dollars – une augmentation de 28 milliards, immédiate et sans conditions.

Les provinces et territoires s'attendent ensuite à ce que cette hausse se maintienne à un taux de croissance annuel minimal de 5 %.

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Une représentation du coronavirus.

Cette demande, les premiers ministres l'avaient déjà formulée lors d'une rencontre à Ottawa en septembre 2020, peu de temps avant le discours du Trône. Le gouvernement Trudeau avait par la suite proposé, lors de la publication de son énoncé économique, que l'augmentation des transferts se situe plutôt à 3 % par année.

Année après année, la proportion des dépenses assumée par le fédéral diminue, a déploré jeudi le premier ministre du Québec, François Legault, qui agit aussi à titre de président du Conseil de la fédération.

Des pressions accentuées par la pandémie

Les premiers ministres reviennent maintenant à la charge, en affirmant qu'il y a un urgent besoin que le gouvernement fédéral procède à un investissement immédiat et à long terme permettant d’assurer la pérennité de nos systèmes de soins de santé pour l’avenir.

Maintenant plus que jamais, soulignent-ils encore, les Canadiens ont besoin de compter sur des systèmes de soins de santé [...] financés de manière adéquate. Outre la pandémie, ceux-ci faisaient déjà l'objet de pressions financières importantes, rappellent-ils.

La capacité des provinces et des territoires à fournir ces services a été affaiblie par le désengagement financier dont a fait preuve le gouvernement fédéral au fil du temps.

Une citation de Extrait du communiqué des premiers ministres des provinces et territoires

Si le premier ministre canadien Justin Trudeau a indiqué qu'il souhaitait endiguer la progression de la COVID-19 au pays avant de s'attaquer à la question des transferts en santé, les provinces ne voient pas les choses du même œil.

On n'est pas d'accord avec lui. Au contraire, des décisions importantes doivent être prises maintenant, a insisté François Legault, soulignant que les gouvernements provinciaux et territoriaux déposeront bientôt leurs budgets.

L'analyse des projections des ministres des Finances des provinces et des territoires ainsi que du Conference Board du Canada permet de mettre en lumière un problème d'équité, selon M. Legault.

« Un problème d'équité »

À court terme, le gouvernement fédéral fera certes face à un déficit important – il est évalué à 381,6 milliards de dollars pour 2020 – mais la majeure partie de ce déficit est attribuable à des dépenses non récurrentes durant la pandémie, a-t-il poursuivi.

Si le statu quo en matière de transferts en santé prévaut, le gouvernement fédéral éliminera donc son déficit, tandis que les provinces, elles, accumuleront de leur côté des centaines de milliards de déficits annuels, a soutenu le premier ministre québécois.

En augmentant le Transfert canadien en matière de santé (TCS) dans son prochain budget, le fédéral donnerait la latitude nécessaire aux provinces afin qu'elles assurent à leurs citoyens des soins primaires de haute qualité et des technologies de pointe, tout en permettant de rattraper les retards au niveau des chirurgies, des traitements et des diagnostics qui ont été causés par la pandémie, font valoir les premiers ministres.

Aux problèmes engendrés par la pandémie s'ajoute le vieillissement de la population, n'a pas manqué de souligner le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, qui participait à la conférence de presse à distance.

Qui dit population vieillissante dit augmentation du nombre de personnes nécessitant des soins de santé, a-t-il rappelé.

Il en va, de surcroît, du respect des champs de compétences, a rappelé de son côté le président du Conseil de la fédération. La santé relève avant tout des provinces et territoires, a-t-il justifié. C’est important de ne pas centraliser et créer des problèmes de gestion dans la fédération canadienne.

Le premier ministre Legault a fait savoir qu'il avait eu des conversations avec les partis d'opposition à cet égard.

Le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique soutiennent la demande des provinces. Pour sa part, le chef du Parti conservateur, Erin O'Toole, a indiqué sur Twitter qu'un gouvernement conservateur tiendrait dans ses 100 premiers jours une rencontre avec les provinces sur la question des transferts en santé, sans imposer de conditions. Il n'a toutefois pas avancé quelle devrait en être le montant, a précisé M. Legault.

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