COVID-19 : 20 000 tests par semaine au laboratoire de la Cité-de-la-Santé

Le laboratoire de dépistage de la COVID-19 de la Cité-de-la-Santé, à Laval.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Les techniciens du laboratoire de l'Hôpital de la Cité-de-la-Santé, à Laval, réalisent maintenant chaque semaine plus de 20 000 tests de dépistage de la COVID-19. Ce laboratoire, l'un des plus importants du Québec, vient de s’équiper pour identifier les variants par criblage.
Un texte de Normand Grondin et Alizée Dagort
Nous sommes actuellement sur une mer calme, sur un plateau, pas trop de vagues, mais en dessous il y a des requins, puis ces requins-là, ce sont les variants
, illustrait mardi le Dr Horacio Arruda, directeur national de santé publique.
Dans la région de Montréal, les laboratoires redoublent d’efforts pour dépister rapidement les variants plus contagieux de la COVID-19. Début mars, 1000 cas suspects étaient criblés dans la région de Montréal.
Lors de notre passage au laboratoire de l'Hôpital de la Cité-de-la-Santé, à Laval, le 24 février, l’équipe du microbiologiste-infectiologue Marco Andrés Bergevin réalisait ses premières analyses par criblage.
Rapidement, on s'équipe. On remet de nouveaux protocoles en place. On est prêts à tester en ce moment
, a expliqué le Dr Bergevin.
Il a dit partager les préoccupations du Dr Arruda tout en restant positif. C’est un peu inquiétant
, a-t-il convenu. Toutefois, on n’est pas encore à 50 %, 60 % de variants comme en Grande-Bretagne, alors je pense qu’on est dans une fenêtre d'opportunité où on peut agir
.
À ce jour, selon la santé publique de Montréal, jusqu’à 16 % des nouveaux cas de COVID-19 de la ville sont liés à un variant.
3000 tests par jour
Chaque jour, les échantillons prélevés sur des centaines de résidents de la banlieue nord de Montréal sont envoyés à la Cité-de-la-Santé.
Au laboratoire lavallois, les employés se relaient jour et nuit, sept jours sur sept. Pour la coordinatrice technique du laboratoire de microbiologie de l’hôpital, Guylaine Robert, le défi est d’apporter un résultat en 24 heures.
Habituellement, on y arrive
, a-t-elle noté.
Lors des premières semaines de la pandémie, il fallait attendre plusieurs jours avant d’obtenir un résultat. Actuellement, il faut à la fois répondre aux besoins courants de l'hôpital et à ceux découlant de la pandémie, et réaliser chaque jour des milliers de tests PCR
pour le dépistage de la COVID-19.Au début, la première fois qu'on s'est rendu à 1000 [tests], on était très fiers de nous. Aujourd'hui, une journée de 1000, c'est trop tranquille. J'ai une équipe de 45 personnes, quand même.
Le laboratoire réalise maintenant 3000 tests de COVID par jour, soit près de 10 % des besoins de la province.
Pour ce faire, l’hôpital a dû rapidement s’adapter et doubler son personnel. Le Dr Marco Andrés Bergevin a expliqué que son équipe a presque mis en place un deuxième laboratoire parallèle à notre laboratoire de microbiologie standard
.
De nouveaux équipements
Juste avant la pandémie, l'hôpital avait pratiquement abandonné la technique d'analyse des tests PCR
et jeté une partie de son vieil équipement, considéré comme trop coûteux et pas assez performant.C'était vraiment un rush en début de pandémie pour se rééquiper. On était continuellement dans les approvisionnements. Et il en manquait parce que la planète au complet essayait de s'équiper pour faire du PCR
en même temps.
L'hôpital s’est alors tourné vers la Corée du Sud pour acheter de l’équipement.
On a misé sur une plateforme qui n'était pas très implantée en Amérique du Nord. Ça a été finalement un très bon choix
, a affirmé le directeur clinico-administratif du projet Optilab LLL au CISSS de Laval, Dany Aubry.
Si l'ancien équipement ne permettait de réaliser qu'un seul test à la fois, le nouveau, lui, est largement plus efficace. Ainsi, d'un bout à l'autre du processus, il faut en moyenne 4 h 30 pour obtenir un résultat, positif ou négatif.
Cela a toutefois un coût. Il faut compter une trentaine de dollars par test de COVID.
Pour les régions de Laval, des Laurentides et de Lanaudière, actuellement, on fait en moyenne entre 40 000 et 45 000 tests par semaine. Faites le calcul, ça fait beaucoup de sous
, a fait valoir M. Aubry.