Gilles Hamel entame la dernière étape de sa vie avec sérénité
Gilles Hamel
Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard
Véritable légende de l’information en Abitibi-Témiscamingue, Gilles Hamel entame la dernière étape de sa vie avec sérénité, mais aussi une grande fierté.
À deux mois de son 75e anniversaire, le Valdorien a reçu un diagnostic de cancer incurable. L’annonce de sa maladie a provoqué une pluie d’hommages au cours des derniers jours, une marque d’affection qui lui va droit au cœur.
Je vis ça avec beaucoup d’émotion, confie-t-il. J’ai été surpris de voir autant de gens communiquer avec moi par téléphone ou par Facebook. C’est incroyable. Ça me fait dire que j’ai fait quelque chose dans ma vie qui les a touchés plus que je le pensais, même si j’étais un passionné.
Le contact humain
Journaliste pendant plus de 40 ans à Radio-Nord, Gilles Hamel estime que sa passion pour les gens aura été au coeur de la recette de son succès.
Mon secret, c’était le contact humain avec les individus, les citoyens, affirme-t-il. Peu importe ce qui arrivait, je pouvais me retrouver à 11h ou minuit le soir chez un maire, un conseiller ou un responsable d’une organisation. Je n’avais pas de stop. J’ai passé ma vie à chercher des nouvelles. J’étais dans ma bulle sept jours par semaine. C’est ça que j’aimais.
Des souvenirs marquants
Au cours de sa longue carrière, Gilles Hamel a été un témoin privilégié des principaux événements qui ont marqué la région. Il dit en conserver plusieurs excellents souvenirs.
J’ai fait plus de 2000 reportages télé, relate-t-il fièrement. J’ai couvert la Baie-James et je suis monté là-bas 37 fois. J’ai eu la chance de rencontrer René Lévesque et Robert Bourassa. Je me souviens aussi très bien de la tragédie de la [mine] Belmoral, ou encore la fermeture de l’usine de Lebel-sur-Quévillon, entre autres. J’ai en mémoire beaucoup de choses.
Savoir s’adapter
D’abord animateur à la radio, Gilles Hamel s’est converti pour le journalisme lors de son passage à La Sarre, où il a pu apprendre aux côtés de Jean-Marie Gilbert.
J’avais à tout apprendre venant de lui et j’ai rapidement commencé à aimer ça. Pour perdurer, il a fallu que je m’adapte toute ma carrière aux nouvelles technologies. Je n’ai jamais eu de gros problèmes avec ça. De m’être habitué à ces changements, c’est ce qui m’a sûrement sauvé plusieurs années en fin de carrière.
Un jour à la fois
Parti à la retraite en 2013, Gilles Hamel a dû composer avec des problèmes de santé au cours des dernières années. Il dit avoir accueilli le dernier diagnostic avec résignation.
Je suis prêt à traverser de l’autre côté, voir ce qu’il y a là. J’accepte ce qui m’arrive et je suis très bien entouré, tant par les services du réseau de la santé que ma famille. Je vais m’éteindre tranquillement, un jour à la fois. Et quand ça sera terminé dans ma maison, j’irai faire un tour à la Maison de la source Gabriel, où mon père est décédé. Je vais demeurer serein jusqu’à ma mort. J’aurai sûrement de l’émotion à l’occasion et ça me rattrape de plus en plus. Mais je ne peux pas deviner l’avenir, on va attendre.
Le Valdorien dit aussi entretenir un dernier souhait.
Ce dont je rêve un peu, c’est qu’un jour la municipalité nomme une rue à mon nom. Il me semble de voir la rue Gilles Hamel à Val-d’Or...
, conclut-il.