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La Nation Nishnawbe Aski demande un engagement concret du fédéral pour l’eau potable

Une affiche dans la communauté de Neskantaga sur laquelle on peut lire : « Nous voulons des actes. Les mots, ça suffit. Plus de promesses rompues. L'eau c'est la vie ».

Une affiche dans la communauté de Neskantaga sur laquelle on peut lire : « Nous voulons des actes. Les mots, ça suffit. Plus de promesses rompues. L'eau c'est la vie ». (archives)

Photo :  CBC / Olivia Stefanovich

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le grand chef de la Nation Nishnawbe Aski, Alvin Fiddler, demande au gouvernement fédéral d’en faire plus pour tenir son engagement à ce que les Premières Nations aient accès à l’eau potable.

La vérificatrice générale Karen Hogan a publié vendredi un rapport (Nouvelle fenêtre) concluant que le ministère des Services aux Autochtones n'a pas fourni suffisamment de soutien pour garantir aux Premières Nations un accès continu à l'eau potable.

Le gouvernement fédéral a accepté toutes les recommandations du rapport de Mme Hogan et s'est de nouveau engagé à travailler avec les Premières Nations et à assurer un financement adéquat pour résoudre les problèmes d’eau potable.

Mais selon Alvin Fiddler, qui représente 49 communautés des Premières Nations du Nord de l'Ontario, les plans du gouvernement demeurent vagues, sans objectifs précis ni dates butoirs.

Alvin Fiddler sur un pont.

Alvin Fiddler est le chef la Nation Nishnawbe Aski représentant 49 communautés des Premières Nations des zones des traités 9 et 5 du Nord de l'Ontario. (archives)

Photo : CBC/Dave Rae

Échéancier manqué

En 2015, le gouvernement fédéral s’était engagé à mettre un terme à tous les avis à long terme d’ébullition dans les réseaux publics d'alimentation en eau des Premières Nations d'ici le 31 mars 2021.

Le rapport de la vérificatrice générale note que même si 100 avis ont été levés en novembre 2020, 60 demeurent, dont la moitié sont en place depuis plus de 10 ans.

Parmi les 100 avis levés, 15 ne bénéficient que de mesures temporaires, et des solutions permanentes ne seront pas mises en place avant 2022.

Le rapport de Karen Hogan souligne également que ces retards dans la réalisation de l'objectif de mars 2021 étaient présents avant la pandémie de COVID-19.

L’état des réseaux d’alimentation en eau dans les collectivités des Premières Nations, mesuré par des évaluations annuelles des risques, ne [s’est] pas amélioré entre [2015 et 2020], peut-on lire dans le rapport.

Près de la moitié des 699 réseaux d'eau évalués pour l'exercice 2014-2015 ont été jugés à risque élevé ou moyen. Cinq ans plus tard, 306 des 718 systèmes d'eau ont reçu la même évaluation.

Un opérateur près de pompes à eaux.

Plus de 15 des communautés soumises à un avis d’ébullition de l’eau se trouvent dans le nord-ouest de l'Ontario, notamment à Neskantaga - dont les membres de la Première Nation avaient dû être évacués à la fin de l'année dernière en raison de nouveaux problèmes d'approvisionnement en eau. (archives)

Photo :  CBC / Olivia Stefanovich

Si le Canada est vraiment déterminé à mettre fin à cette crise de l'eau, il doit établir de nouvelles politiques claires pour s'assurer que les structures de financement des nouvelles usines, des améliorations, du fonctionnement et de l'entretien répondent vraiment aux besoins de nos communautés, déclare le chef Alvin Fiddler.

Financement insuffisant

Le gouvernement utilise depuis 30 ans la même formule de financement des systèmes d'eau des Premières Nations. De fait, le rapport estime qu'il n'y a eu aucun moyen de s'assurer que le financement accordé aux Premières Nations réponde réellement à son objectif déclaré de financer 80 % des coûts d'entretien et de fonctionnement.

« Les efforts de Services aux Autochtones Canada ont été limités, [...] notamment par une politique et une formule de financement désuètes pour assurer le fonctionnement et l’entretien des infrastructures d’approvisionnement en eau. »

— Une citation de  Extrait du rapport « Accès à une eau potable salubre dans les collectivités des Premières Nations »

Dans son financement, le gouvernement a ajouté chaque année l'inflation, mais il n'a pas pris en compte les changements technologiques ni l'augmentation réelle des coûts d'entretien et d'exploitation des infrastructures.

La formule du gouvernement n'a également jamais pris en compte l'état des infrastructures tel que déterminé par son évaluation annuelle des risques, il n'y a donc aucune garantie que les systèmes d'eau nécessitant un entretien supplémentaire reçoivent réellement des fonds suffisants, conclut le rapport.

Selon Alvin Fiddler, le financement fédéral assume moins de 50 % des coûts réels pour la plupart de nos communautés.

Même si plusieurs communautés autochtones ont tout de même reçu 80 % de financement, certaines ont eu du mal à payer les 20 % supplémentaires, note le rapport.

Le gouvernement a engagé des fonds supplémentaires à l'automne 2020 qui devaient couvrir 100 % des coûts d'entretien et de fonctionnement des systèmes d'eau, mais sans formule actualisée, souligne le rapport, il n'y a aucun moyen de savoir si le financement est réellement suffisant.

Manque d'opérateurs formés

Le rapport a également constaté que les salaires des opérateurs de systèmes d'eau dans les communautés des Premières Nations étaient 30 % moins élevés qu'ailleurs, ce qui entraîne des problèmes pour retenir des opérateurs qualifiés dans les Premières Nations.

Un quart des 717 systèmes publics d'approvisionnement en eau des communautés des Premières Nations n'ont pas d'opérateur pleinement formé et certifié. Au total, 56 % n'ont pas d'opérateur de secours pleinement formé et certifié.

En outre, le rapport constate qu'il n'y a toujours pas de régime réglementaire en place pour garantir l'accès à l'eau potable dans les Premières Nations, malgré le fait qu'un tel régime ait été recommandé pour la première fois dans un rapport en 2005.

Le ministère des Services aux Autochtones dit travailler avec les Premières Nations à l'élaboration d'un cadre législatif pour soutenir le développement d'un régime réglementaire.

D'après les informations de CBC

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