La santé mentale de Saskatchewanais s'est détériorée pendant la pandémie

La directrice générale du RSFS, Frédérique Baudemont, explique qu'une partie de la population perd patience face à la pandémie de la COVID-19. (archives)
Photo : Radio-Canada / Albert Couillard
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Près de la moitié des personnes en Saskatchewan auraient vu leur santé mentale se détériorer pendant la pandémie de COVID-19. Une situation qui ne surprend pas la directrice générale du Réseau Santé en français de la Saskatchewan (RSFS), Frédérique Baudemont.
Selon la directrice du RSFS, il est possible que la situation d'incertitude dans laquelle le monde vit depuis un an a des effets sur la santé mentale. Le stress pendant la pandémie est une question particulièrement intéressante, d'après elle, car il serait causé par les ordonnances mises en place par les autorités sanitaires, comme le confinement ou le port du masque.
Les restrictions en vigueur pour arrêter la transmission du coronavirus ont aussi des conséquences sur la vie sociale des personnes, selon les réponses du sondage Ipsos commandé par Radio-Canada.
On se retrouve continuellement dans des périodes où l’on ne peut plus se rencontrer.
Parmi les conséquences du stress et de l'anxiété engendrées par la pandémie, on retrouve la hausse de consommation de tabac, d’alcool et d'autres substances. Un phénomène qu’a déjà soulevé le Service des coroners de la Saskatchewan en 2020 après la mort de 300 personnes des suites d’une surdose dans la province.
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La directrice générale du RSFS explique que la patience de la population est aussi mise à rude épreuve depuis le début de la pandémie au Canada. Les annonces concernant des vaccins, suivies par les problèmes logistiques créés par les retards de livraison, ont aussi provoqué des baisses de moral chez certaines personnes.
On commence seulement à repartir vers l’optimisme et cette fameuse patience devrait être récompensée à un moment donné. [...] On va encore probablement vivre des mois, et peut-être des années, difficiles où on va devoir s’adapter, car il y aura d'autres virus
, explique Mme Baudemont.
La population aura aussi un autre défi à surmonter à l'avenir, celui du retour à une vie sociale comme avant
. Une période de réadaptation sera donc à prévoir, avec la possible réalisation que les réseaux sociaux et Internet ne remplaceront jamais le contact avec d’autres êtres humains.
Frédérique Baudemont admet que certains risquent de s’être trop habitués à la vie loin des autres, en isolement chez eux, et qu’il faudra certainement un temps d’adaptation pour revenir à une vie près des autres.
C’est comme tous ces étudiants qui viennent de vivre un an de cours en ligne […] Ce sont des défis à considérer, car on va les encourager à retourner à une vie sociale dont ils ont certainement envie, mais qui ne sera pas facile.
Le RSFS incite les personnes à parler de leurs problèmes de santé mentale pour arrêter la stigmatisation autour de ce sujet et permettre aux personnes concernées de comprendre les causes de leurs problèmes.