Les athlètes noirs des Gee-Gees forment un regroupement pour faire entendre leur voix
Le Conseil des étudiantes et étudiants-athlètes noirs de l'Université d'Ottawa veut notamment offrir plus d'occasions de se développer aux minorités.
Kennedy Banton-Lindsay (4e en partant de la gauche) portant un chandail Black Lives Matter avec des coéquipières de l'équipe de Rugby des Gee-Gees.
Photo : Gee-Gees de l'Université d'Ottawa / Greg Kolz
Les athlètes noirs de l’Université d’Ottawa s’unissent pour faire entendre leur voix sur le campus. L’établissement doit annoncer la création du Conseil des étudiantes et étudiants-athlètes noirs qui sera chargé d’assurer une meilleure représentation des athlètes des minorités et une meilleure valorisation de leurs opinions.
Je voulais m’engager pour faire changer les choses. La controverse autour du ‘’mot en N" a joué un rôle dans nos discussions et la création du Conseil
, explique la coprésidente du Conseil, Kennedy Banton-Lindsay.
La recrue de l’équipe de rugby a déjà fait bouger les choses au sein de sa formation. Elle a été encouragée par l’appui de ses coéquipières.
Nous avons fait beaucoup de choses pour que l’équipe soit inclusive, mais je ne voulais pas m’arrêter là. Je veux que toute l’Université le soit.
Le travail avait été entrepris bien avant la controverse à l'Université, l'automne dernier, alors que les étudiants-athlètes noirs étaient bousculés par la mort de George Floyd et le mouvement Black Lives Matter.
Il y avait beaucoup de frustration. Nous étions outrés de voir ce qui se passait dans le monde. On voulait voir du changement sur notre campus, en raison de différents incidents. C’est comme ça que le groupe s’est créé
, poursuit le capitaine de l’équipe de hockey, Yvan Mongo, qui avait déjà lancé un programme pour la diversité, l’été dernier.
L’exécutif du nouveau regroupement compte 12 athlètes de plusieurs disciplines différentes.
Ce qu'on veut, c'est de l'inclusivité. On n'est pas là pour diviser, pour être contre qui que ce soit. On ne veut pas que certaines personnes aient plus de droits que les autres. On veut juste chercher l'équité, l'inclusion de tous, pas juste les noirs, toutes les minorités visibles
, ajoute Yvan Mongo.
Les discussions ont été nombreuses avec les dirigeants de l’Université au cours des derniers mois. Le nouveau Conseil sera reconnu par l’établissement.
C’était important pour moi, parce que c’est plus simple de faire les changements de l’intérieur. Il faut écouter les opinions des autres et les différentes perspectives pour représenter tout le monde
, soutient Kennedy Banton-Lindsay.
Un regroupement durable qui veut faire la différence
Le Conseil des athlètes noirs veut faire valoir davantage l’opinion des minorités sur le campus et leur offrir des occasions de développement.
Si tu regardes le leadership de plusieurs équipes, c’est plutôt blanc. On veut que les athlètes sachent qu’ils peuvent avoir des opinions et les démontrer
, souligne Kennedy Banton-Lindsay qui rappelle au passage qu’il y aura aussi du travail à faire sur le personnel d’entraîneurs.
Il faut un meilleur réseautage et de meilleurs canaux de développement. Je crois que le Conseil aidera en ce sens. Nous avons déjà contacté plusieurs anciens des Gee-Gees pour que les étudiants noirs puissent regarder ces modèles
, ajoute-t-elle.
C'est important pour les étudiants-athlètes des minorités visibles de se sentir représentés. Je pense que ça aide à créer un environnement qui est plus agréable et plus favorable pour ces athlètes-là.
Les membres du nouveau conseil souhaitent qu’il soit pérenne. Ils se sont assurés de la description de leurs postes et de la structure du regroupement pour que son mandat se poursuive après leur départ.
J'aimerais voir une vraie politique antiracisme à l'Université, une politique d'embauche pour les minorités visibles et un programme d'éducation pour toute la communauté. Il y a beaucoup de projets que j'aimerais voir se réaliser
, rêve l'athlète à voix haute.
On estime que 20 % des 850 athlètes des Gee-Gees sont issus des minorités ethniques.
Le Conseil de défense des étudiantes et étudiants-athlètes noirs de l’Université d’Ottawa est l’un des premiers regroupements du genre dans le milieu des sports universitaires au pays. Un groupe similaire existe déjà à l’Université de Toronto.