La pandémie a fait augmenter la prise d’antidépresseurs au Québec

Un médecin et un flacon de médicaments.
Photo : Getty Images / megaflopp
Les ordonnances d'antidépresseurs ont augmenté l'an dernier au Québec, selon les données de l’Association québécoise des pharmaciens-propriétaires (AQPP), qui voit un lien entre la crise sanitaire et la consommation de ce type de médicaments.
Dans son étude, l’AQPPLeur consommation suit l'évolution de la pandémie
, note le président de l’association, Benoit Morin.
« Ce qui ressort, c'est qu'il y a une augmentation de la consommation ou de la prescription d'antidépresseurs qui suit l'évolution de la pandémie, c'est-à-dire qui suit même les vagues. La consommation de ces médicaments varie selon les périodes de confinement et de déconfinement. »
Ainsi, une hausse généralisée de prise d’antidépresseurs a été observée en mars et avril 2020 et a diminué avec la fin du confinement en mai. Avec la deuxième vague et le resserrement des mesures, la consommation a remonté et parfois de manière soutenue, selon l’AQPP
.Cette augmentation touche toutes les catégories d'âge, mais elle est davantage marquée chez les personnes plus âgées et les jeunes adultes. Chez les 18-34 ans, la prise de médicaments pour traiter la santé mentale a augmenté de 9,5 %.
Les jeunes sont privés de beaucoup d'activités qui les nourrissent sur le plan psychologique
, observe la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier.
Depuis la crise sanitaire, la durée des traitements est plus longue, ce qui représente un indicateur très représentatif de la gravité de l’impact de la pandémie
, souligne l’AQPP dans un communiqué.
Anxiété et détresse
Bien qu'il existe un lien entre la crise sanitaire et la hausse de consommation de médication pour traiter des problèmes de santé mentale, la pandémie n'est pas nécessairement la source de la détresse, selon la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier.
« La pandémie n'a pas créé la détresse psychologique, il y avait déjà un mal-être. La pandémie nous amène des sources de stress qui viennent exacerber les symptômes qui étaient déjà là. »
Pour Benoit Morin, l’anxiété ne serait pas étrangère à l’augmentation de la consommation d’antidépresseurs.
Ce qu'on sent et ce qu'on voit, [c’est qu’] il y a une espèce de fond d'anxiété. On détecte ça, on le voit. Les antidépresseurs ne sont pas juste pour la dépression, mais aussi pour l'anxiété
, souligne le pharmacien.
Avec les informations de Mélissa François