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Pourquoi les entreprises investissent maintenant dans le bitcoin

Un jeton de bitcoin sur un journal.

Le bitcoin devient une valeur refuge pour certaines institutions, comme l'a été l'or.

Photo : afp via getty images / Ina Fassbender

Alors que la valeur du bitcoin a atteint, mardi, un record de 50 000 dollars américains, la confiance de grands joueurs de Wall Street pousse de nombreuses petites et moyennes entreprises à investir dans la monnaie virtuelle mondialement connue. Le pari reste toutefois risqué.

C’est le futur

La société Bitcoin Well est en pleine ébullition. Pourtant, dans leurs locaux d'Edmonton, l’ambiance est décontractée et l'esprit d'entreprise émergente est dans toutes les pièces. Les employés n’ont pas plus que la trentaine et les boîtes de pizza côtoient les canettes de boissons gazeuses.

Une vingtaine d’entre eux développent des solutions pour rendre facile et sécuritaire l'achat et la vente de bitcoins grâce à un réseau de guichets automatiques. Bitcoin Well en compte plus d'une centaine sur tout le territoire canadien.

En un an, Adam O'Brien, son fondateur, a vu se multiplier par deux le nombre de chefs d'entreprises albertaines souhaitant investir dans la cryptomonnaie.

Adam O'Brien, dans son bureau d'Edmonton.

Adam O'Brien a créé sa société Bitcoin Well en 2013.

Photo : Radio-Canada / Axel Tardieu

Ils viennent pour être conseillés, pour être sûrs de bien comprendre le bitcoin et pour investir en toute sécurité, explique-t-il.

Quand cet autodidacte de l’investissement a découvert le bitcoin, en 2013, sa valeur n’était que de 100 $ l’unité. Pour en acheter, il fallait rencontrer un inconnu dans la rue ou passer par des sites Internet douteux.

Mon rêve avec le bitcoin est une histoire d’amour. C’est le futur. Le bitcoin va avoir un effet sur notre rapport à l’argent aussi important que la révolution d’Internet sur les communications, assure Adam O’Brien.

Ce pari sur un avenir virtuel réussit pour l’instant à la société albertaine Bitcoin Well.

En 2021, elle devrait entrer à la bourse de Toronto et déménager dans un immeuble cinq fois plus grand.

Un guichet automatique de bitcoins

Un guichet automatique de bitcoins

Photo : Radio-Canada

Quand Wall Street s’en mêle

Les médias internationaux suivent de très près les envolées et plongées vertigineuses du bitcoin depuis sa popularisation en 2017.

La liste des grands de Wall Street qui soutiennent la monnaie virtuelle s'agrandit depuis l'années dernière, après que l’entreprise de paiement Square a annoncé avoir acheté pour 50 millions de dollars américains de bitcoin.

Le développeur de logiciel MicroStragegy, lui, en a acquis 72 000, ce qui représente 3,6 milliards de dollars, selon le cours de la monnaie mi-février.

Le cours du bitcoin s’est envolé, le 8 février, atteignant un nouveau pic de plus de 43 000 dollars américains.

La raison ? Le constructeur de véhicules électriques Tesla a investi 1,5 milliard de dollars dans la devise virtuelle et dévoile qu’il sera bientôt possible d’utiliser ce moyen de paiement pour l’achat de ses voitures.

Le dirigeant de Tesla, Elon Musk, en Allemagne, en 2020, devant une voiture.

Elon Musk, dirigeant de Tesla, est un fervent défenseur des cryptomonnaies.

Photo : afp via getty images / Odd Andersen

Investissement à long terme

La cryptomonnaie, autrefois décriée et vue comme une devise de rebelles et de criminels, se transforme en valeur refuge.

Le bitcoin devient accepté par les grandes institutions. C’est un premier pas important pour l’acceptabilité et la crédibilité du bitcoin, ce qui lui manquait, décrypte Mario Lavallée, professeur de finance à l’Université de Sherbrooke.

Début 2021, la banque JP Morgan envisage un cours à terme de 146 000 dollars américains, tandis que sa consœur, Citibank, l’imagine à 300 000 dollars.

Ces annonces poussent des entreprises à franchir le pas partout au Canada.

Julien Mbony, cofondateur de l'entreprise québécoise Valeo X, a ressenti cette vague d'intérêt sans précédent.

Julien Mbony de l'entreprise Valeo X dans un bureau.

En 2014, Julien Mbony a organisé la première conférence sur le bitcoin à Québec.

Photo : Sylviane Robini

Le jour de l’annonce de Tesla, il n’a pas eu le temps de manger, trop occupé à répondre à ses clients impatients d’investir.

Depuis 2019, près de 150 entreprises sont venues le consulter pour placer des centaines de milliers de dollars.

lls mettent une partie de leur profit en bitcoin. Leur horizon de placement varie de un à cinq ans. C’est du monde qui y croit. Pour eux, ce n’est pas une phase spéculative, dit-il.

Le bitcoin est de plus en plus utilisé par les investisseurs dans une stratégie de diversification.

C’est l’argument avancé par Evan Gappelberg, président de l’entreprise NexTech spécialisée dans la réalité augmentée et basée à Vancouver, qui a investi 4 millions de dollars à la fin du mois de décembre 2020 et au début de janvier.

Le bitcoin est la version virtuelle de l’or, peut-on lire sur un communiqué de presse de l'entreprise. Cet investissement reflète notre conviction que le bitcoin est une valeur refuge à long terme et un actif d'investissement attrayant.

Forte volatilité

Créée par des personnes restées anonymes en 2009, la première cryptomonnaie de l'histoire ne dépend d'aucune institution et n'est pas réglementée.

Ses principaux avantages sont aussi ses grands défauts, selon certains. Le bitcoin reste très volatile, rappelle Mario Lavallée.

C’est dangereux. Je crains que certaines personnes investissent de l’argent et en perdent beaucoup, explique-t-il. L'investissement dans les cryptomonnaies ne devrait pas dépasser 10 % à 20 % d’un portefeuille. C’est comme acheter un billet de loterie.

Dans un sondage publié en janvier par la Deutsche Bank, qui a consulté 627 professionnels, les risques de bulle financière autour du bitcoin sont considérés comme étant extrêmement élevés.

Certaines institutions, qui avaient investi dans la monnaie virtuelle en 2020, préfèrent se retirer plus tôt que plus tard.

Evan Gappelberg, de l'entreprise canadienne NexTech, a fait savoir, le 22 janvier, que les bitcoins de la société ont été revendus, engendrant un profit de 200 000 dollars en moins d’un mois.

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