Guide de passage de la frontière canadienne en temps de pandémie
L'Agence des services frontaliers du Canada.
Photo : La Presse canadienne / Jeff McIntosh
À partir d’aujourd’hui et de la semaine prochaine, les règles changent (encore) aux frontières. Pas facile de s’y retrouver, alors voici un petit guide pour vous aider à y voir plus clair.
Qu’est-ce qui change à partir du 15 février?
Les règles aux frontières terrestres changent et s’alignent sur celles en place aux aéroports. Tous les voyageurs, à quelques exceptions près, devront fournir une preuve de test à la COVID-19 effectué aux États-Unis au cours des 72 heures précédant leur arrivée au Canada, sous peine de recevoir une amende allant jusqu'à 3000 $.
Ils peuvent aussi présenter un résultat positif obtenu de 14 à 90 jours avant l’arrivée, s’ils ont déjà contracté la COVID-19.
Il n’y a pas d’exemption pour ceux qui ont déjà été vaccinés.
« Les voyageurs pourraient aussi devoir se rendre dans un établissement de quarantaine désigné s’ils présentent des symptômes à leur arrivée à la frontière ou s’ils ne disposent pas d’un plan de quarantaine approprié. »
Y a-t-il des exemptions?
Pour l’instant, les populations transfrontalières et les travailleurs essentiels (camionneurs, fournisseurs de services d'urgence etc.), qui représentent la grande majorité des quelque 23 000 passages frontaliers quotidiens, ne sont pas visés.
Mais le Canada travaille avec les États-Unis pour adapter des mesures symétriques afin que ceux-ci soient testés sur une base régulière, a indiqué en entrevue à Tout un matin, le ministre Jean-Yves Duclos vice-président du Comité de réponse à la COVID-19.
Consulter la liste complète des exemptions ici (Nouvelle fenêtre).
Qu’est-ce qui change à partir du 22 février?
Deux autres tests vont venir s’ajouter pour TOUS les voyageurs, qu’ils arrivent par voie terrestre ou aérienne. En plus du test effectué au cours des 72 heures précédant leur arrivée et de la présentation de leur plan de quarantaine, ils devront en effet se soumettre à :
- un test à leur arrivée au pays
- un autre test à la fin de leur quarantaine
Dans les quatre aéroports internationaux et dans cinq postes frontaliers (dont celui de Lacolle au Québec), des lieux ont déjà été prévus à cet effet. On n’est pas obligé de passer par là, mais si on passe par là, le test se fait directement
, a souligné le ministre Duclos.
Les cinq postes frontaliers sont les suivants :
- Douglas (Colombie-Britannique)
- Coutts (Alberta)
- Pont Queenston-Lewiston, Niagara-on-the-Lake (Ontario)
- St-Bernard-de-Lacolle (Québec)
- 3e pont à St. Stephen (Nouveau-Brunswick)
« Si les gens passent par l’un des 112 autres postes frontaliers, ces gens vont recevoir des instructions des agents de la douane pour passer leur test rapidement. »
Onze autres postes frontaliers terrestres s’ajouteront à la liste, le 4 mars.
- St-Armand (Québec)
- Stanstead (route 55) (Québec)
- Pont Ambassador, Windsor (Ontario)
- Pont Blue Water, Point Edward (Ontario)
- Fort Erie (pont Peace) (Ontario)
- Lansdowne (pont des Mille-Îles) (Ontario)
- Pont Rainbow, Niagara Falls (Ontario)
- Tunnel de Détroit-Windsor (Ontario)
- Emerson West Lynne (Manitoba)
- Huntingdon (Colombie-Britannique)
- Pacific Highway (Colombie-Britannique)
Les 117 points d’entrées ne seront pas tous équipés, puisque tous ne disposent pas des infrastructures adéquates.
Les voyageurs devront aussi se soumettre à un troisième test, à la fin de leur quarantaine. On va leur remettre un petit kit et ils vont pouvoir se tester à la maison et faire parvenir le tout à Santé Canada
, a expliqué en entrevue à RDI Matin, Jean-Pierre Fortin, président national du Syndicat des douanes et de l’immigration.
À partir de la semaine prochaine, peu importe que l’on passe par les aéroports ou par la frontière terrestre, il va y avoir trois tests d’administrés : un avant l’entrée, un à l’entrée et un à la fin de la quarantaine
, a résumé le ministre Duclos.
Cette nouvelle mesure à la frontière terrestre était nécessaire pour une meilleure cohérence entre les mesures aux aéroports et aux postes frontaliers canadiens, affirme l'avocat en immigration Len Saunders.
« Beaucoup de clients qui voulaient entrer au Canada me demandaient s'ils pouvaient prendre un vol jusqu'à Seattle et ensuite conduire ou prendre un taxi jusqu'à la frontière canadienne. »
Qui devra rester trois jours à l’hôtel?
Ce sont les passagers arrivant par avion qui seront soumis à un début de quarantaine à l’hôtel, le temps d’obtenir les résultats de leur test. Ils seront dirigés vers l’hôtel supervisé qu’ils auront au préalable choisi. L’attente devrait durer entre deux à trois jours et coûter 2000 $.
Même si ce test est négatif, les voyageurs devront terminer leur quarantaine à la maison.
Cette mesure ne s’applique pas aux arrivées par voie terrestre. La frontière terrestre compte 117 postes dont plusieurs très éloignés, en région rurale, très loin des hôtels, très loin de la capacité pour eux de se rendre à un hôtel supervisé
, a mentionné M. Duclos. Il a en outre souligné que les voyages non essentiels ne représentent actuellement que 5 % des passages aux frontières terrestres.
Néanmoins l'exemption actuellement offerte aux travailleurs essentiels traversant la frontière pourrait être resserrée et un dépistage régulier instauré, ce qui ne ferait pas l'affaire des camionneurs. Il y en a qui traversent une fois par semaine, mais même ça, c’est compliqué, on revient avec un voyage, il faut aller faire notre livraison. Prendre rendez-vous pour faire un test, c’est irréalisable, c’est pas pensable
, a remarqué un camionneur rencontré par Radio-Canada.