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La vente du 219 Provencher, une claque qui nécessite la mobilisation de la communauté

L'hôtel de ville de Saint-Boniface vue de haut.

Des résidents de Saint-Boniface soutiennent que la valeur de l’ancien hôtel de ville est inestimable et l’édifice devrait revenir aux francophones si la Ville de Winnipeg n’en veut plus.

Photo : Radio-Canada / Trevor Lyons

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Des membres de la communauté franco-manitobaine se disent grandement déçus par la décision d’un comité de la Ville de Winnipeg qui a donné son aval pour que l’ancien hôtel de ville et la caserne de pompiers de Saint-Boniface soient vendus à l’organisme Manitoba Possible.

Selon ces derniers, il s’agit d’une braderie de l’héritage et du patrimoine francophone au mépris des intérêts de la communauté. Ceux-ci indiquent qu’il est impératif qu’une mobilisation s’organise afin de sauver si possible l’ancien hôtel de ville.

C’est l’âme physique de notre communauté , affirme le directeur général de la Société de la francophonie manitobaine (SFM), Daniel Boucher. Ce dernier souligne que les francophones n’accepteront jamais d’une façon ou d’une autre, la décision de la Ville de Winnipeg.

Personne n’aurait pu imaginer qu’on vendrait notre patrimoine à 10 000 $ , déclare l’artiste multidisciplinaire Éric Plamondon qui est par ailleurs un ancien directeur général de la Maison des artistes visuels francophones.

M. Plamondon explique que durant des années, la communauté s’est investie dans l’entretien et le développement du carré civique de Saint-Boniface, car il représente un bien d’une grande valeur historique identitaire et culturelle. Le vendre comme la Ville de Winnipeg l’a fait est une claque en pleine face.

Le visage d'Éric Plamondon.

« L’hôtel de ville de Saint-Boniface est un phare qui appelle les gens [...] c'est un ambassadeur de la francophonie » , note Éric Plamondon.

Photo : David Greisman

Cet argument est appuyé par Carole Freynet-Gagné qui déplore un manque d’inclusion des francophones dans tout le processus depuis le début. Elle affirme que le 219 n’aurait jamais dû être sur la liste des édifices excédentaires.

On ne met pas le patrimoine d’un groupe en tant que surplus , lance Mme Freynet-Gagné en décriant qu’il n’y a jamais eu de communication avec la communauté.

Une incompréhension

D’après Robert Loiselle, les élus de la Ville de Winnipeg sont en déphasage par rapport à la population.

L’hôtel de ville de Saint-Boniface est un symbole vivant de la francophonie. Si on le perd, on perd un peu de nous-mêmes, soutient M. Loiselle en soulignant qu’il s’est senti ignoré et effacé en tant que francophone à l’annonce de la décision de la Ville de Winnipeg.

Pas contre Manitoba Possible

Ces responsables communautaires et citoyens notent que leur frustration n’est pas contre l’organisme Manitoba Possible qui est spécialisé dans le service des personnes qui vivent avec un handicap.

D’après eux, le travail de l’organisme est salutaire, mais la préservation de l’héritage francophone aurait dû être prioritaire.

Carole Freynet-Gagné déplore que la proposition de Manitoba Possible ne mentionne pas la communauté francophone et ne donne aucune garantie à long terme.

Portrait d'une dame d'âge mûr aux cheveux mi-longs bruns foncés qui s'exprime.

Carole Freynet-Gagné croit que les conseillers municipaux auraient pu prendre une autre décision favorable pour toutes les parties, notamment celle qui excluait l’hôtel de ville et le jardin des sculptures de l’achat.

Photo : Radio-Canada

Dans sa proposition, Manitoba Possible indique qu’il travaillerait avec les locataires actuels de l’ancienne mairie afin de sécuriser des locations à long terme, de plus de dix ans.

Si une entente ne peut pas être conclue en un an, à compter de l’achat du bâtiment, l’acheteur n’a pas l’obligation de prolonger les baux des locataires au-delà de leur date de fin en 2025.

Je ne peux pas être locataire de mon patrimoine, lance Mme Freynet-Gagné.

Agir dans l’urgence

Éric Plamondon croit que les membres de la communauté franco-manitobaine doivent se mobiliser et définir le leadership nécessaire pour le suivi de ce dossier au-delà des frustrations exprimées dans les réseaux sociaux.

Plus que jamais, tout le monde doit se retrousser les manches et être prêt à préserver notre patrimoine. Tout le monde doit être honnête et transparent , déclare M. Plamondon.

Ce message est également celui de Carole Freynet-Gagné et Robert Loiselle.

On doit se battre encore plus fort pour garder notre patrimoine, martèle Mme Freynet-Gagné.

Robert Loiselle.

« Il y a une bataille qu’on doit s’organiser à gérer » , lance Robert Loiselle.

Photo : Radio-Canada

Robert Loiselle affirme être prêt à apporter une contribution financière pour sauver l’ancien hôtel de ville et soutient que de nombreux autres francophones le feront également si c’est nécessaire.

De son côté, Daniel Boucher espère que la SFM pourrait dans les prochains jours avoir une rencontre avec les autres membres de la communauté afin d’évaluer s’il y a une possibilité de faire changer la décision de la Ville de Winnipeg.

Daniel Boucher assis dans une salle avec des drapeaux derrière lui.

Daniel Boucher, directeur général de la Société de la francophonie manitobaine.

Photo : Radio-Canada / Ron Boileau

Radio-Canada a contacté Manitoba Possible pour avoir sa réaction par rapport aux préoccupations des résidents de Saint-Boniface, mais n’a pas reçu de réponse au moment de publication de cet article.

Après la décision rendue vendredi, l’administration municipale doit maintenant négocier les conditions de vente des propriétés, un processus qui prendra vraisemblablement au moins six mois.

Avec des informations de Camille Kasisi-Monet

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