Kakakew, une exposition consacrée à l'art des Premières Nations

La galerie AMF propose KAKAKWE, une sélection d'œuvres d'artistes autochtones d'un peu partout au pays..
Photo : Galerie AMF
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La galerie Alexandre Motulsky-Falardeau (AMF) propose depuis quelques jours Kakakew, une exposition passionnante sur l'art autochtone en Kanata.
Le commissaire de Kakakew, le sociologue wendat bien connu Guy Sioui Durand, n'hésite pas à parler d'événement rare quand vient le temps de décrire cette exposition.
C'est une des rares expositions en galerie privée sur l'art des Premières Nations
, soutient celui qui l'a conçue en un temps record.
J'ai pensé l'exposition à partir des grandes trames qui définissent l'art autochtone, comme les animaux, les territoires géographiques, artistiques et culturels, qui rejoignent l'actuel mouvement de revitalisation des langues, où on nomme dans nos mots les lieux, comme les Innus vont parler du Nitassinan
, explique-t-il.
Kakakew se visite d'est en ouest et invite à un voyage du Kanata, à la découverte de ses artistes.
De l'Ontario à la Colombie-Britannique, des oeuvres de l'école des Woodlands à celles de la côte nord-ouest, c'est tout un monde qui s'ouvre aux visiteurs, avec des artistes de tous les territoires, comme autant d'imaginaires à découvrir.
Entre tradition et modernité
On retrouve dans Kakakew — qui signifie joueur de tours
en atikamekw — des oeuvres des grands maîtres autochtones comme Norval Morisseau ou encore Daphne Odjig.

L'exposition «Kakakew» est présentée à la Galerie Alexandre Motulsky-Falardeau jusqu'au 28 mars 2021.
Photo : Galerie AMF
On peut aussi admirer des pièces plus récentes d'Isaac Bignell ou même résolument contemporaines, comme cette création de Michel Teharihulen Savard qui allie le mythe de la fondation du monde à l'extrême modernité.
Eruoma Awashish est l'artiste — sinon l'une des artistes — la plus importante au Québec en 2020.
L'artiste phare de cette exposition est peut-être cependant l'Atikamekw Eruoma Awashish, qui s'est fait remarquer cette année avec sa grande murale exposée au Musée d'art de Joliette intitulée Mackwisiwin (La force) et créée à la suite de la mort tragique de Joyce Echaquan, survenue le 28 septembre 2020.

«Kekwan ka wapataman?» («Que vois-tu?»), Eruoma Awashish, Acrylique et encre de Chine sur papier 300g, 2021.
Photo : Galerie AMF
Celle que Guy Sioui-Durand n'hésite pas à qualifier d'artiste majeure
y présente ses cinq dernières oeuvres.
Trois éléments la distinguent
, soutient le commissaire de l'exposition : son utilisation de l'esprit des animaux – on retrouve souvent le corbeau dans son travail –, le cercle et la couleur rouge. Elle utilise aussi la feuille d'or. C'est magnifique!
s'exclame-t-il.
Au total, c'est une quarantaine de toiles, installations et sérigraphies qui sont offertes au regard des visiteurs.
L'exposition Kakakew est une véritable invitation à la découverte de ces artistes autochtones que l'on connaît encore trop peu. Elle est présentée à Québec jusqu'au 28 mars.