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Après 7000 morts par surdose en Colombie-Britannique, « où est le plan? »

Le nombre de surdoses mortelles a bondi de 74 % en un an.

Un homme tient une affiche sur laquelle on lit : « Réveillez-vous, nous mourons », en anglais.

Un homme tient une affiche sur laquelle on lit : « Réveillez-vous, nous mourons », en anglais, lors d'une manifestation visant à attirer l'attention du public sur la crise des surdoses à Vancouver, en février 2017.

Photo : La Presse canadienne / Darryl Dyck

Alors que la crise des opioïdes a coûté la vie à plus de 7000 personnes en Colombie-Britannique au cours des cinq dernières années, des voix s’élèvent pour réclamer des actions concrètes et immédiates pour freiner l’épidémie, qui ne fait qu’empirer.

Jeudi, la coroner en chef de la province, Lisa Lapointe, a fait le bilan des morts par surdose en 2020. Pas moins de 1716 personnes sont mortes après avoir consommé des substances illicites, un bond de 74 % par rapport à l’an dernier.

Selon Leslie McBain, qui a perdu son fils, âgé de 25 ans en 2014, il est grand temps que les bonnes intentions s’accompagnent de mesures urgentes.

J’aimerais demander au premier ministre Horgan, au ministre Dix, à la ministre Malcolmson de nous dire quel est le plan. Où est le plan?

Une citation de Leslie McBain, militante, Moms stop the harm

La coroner Lisa Lapointe a rappelé que des solutions possibles à la crise ont été retenues par de nombreux experts au fil des ans.

Mais même si tous les ordres de gouvernement répètent qu’ils travaillent à résoudre la crise, rien ne change, selon la coroner. Il faut changer la trajectoire avec un grand coup, dit-elle. Les processus sont lents, et il faut agir plus rapidement en agissant sur quatre grandes priorités.

Un tableau montrant le nombre de surdoses mortelles chaque année en Colombie-Britannique.

L'année 2020 a été la plus dévastatrice en terme de surdoses mortelles dans la province.

Photo : Radio-Canada

1. L'accès aux services

Les services essentiels de réduction des méfaits doivent continuer d’être offerts aux personnes aux prises avec des problèmes de consommation de drogues.

Cela comprend l'accès à la naloxone, un antidote contre le fentanyl, ainsi que l’accès aux centres de consommation supervisée ou de prévention des surdoses.

Consommer seul des substances illicites est terriblement dangereux, soutient la coroner. Toute personne qui en consomme doit le faire en présence d'une personne capable d'administrer de la naloxone et d'appeler les services d’urgence au besoin.

Une trousse d'injection de naloxone.

Des trousses de naloxone peuvent sauver des victimes de surdose.

Photo : La Presse canadienne / Chad Hipolito

2. Un approvisionnement de substances sécuritaires

L’accès à un approvisionnement sûr et à des produits pharmaceutiques prescrits est essentiel pour réduire la dépendance des personnes vulnérables à un marché de drogues illicites axé sur le profit et qui dépend de l'augmentation de sa base de consommateurs pour augmenter ses profits.

Encourager les médecins et les infirmières à prescrire des produits sécuritaires à leurs patients sauvera des vies, dit Lisa Lapointe.

3. Traitements accessibles

Construire un accès à des traitements réglementés, fondés sur les données géographiques et économiques. Il faut s’assurer que les traitements sont disponibles lorsque les gens les recherchent, ne plus accepter des semaines et des mois d'attente, qui peuvent faire la différence entre la vie et la mort.

En août 2020, le gouvernement a investi 36 millions de dollars pour doubler le nombre de lits réservés aux soins des personnes aux prises avec des dépendances de moins de 25 ans.

Un patient d'un hôpital psychiatrique assis sur un lit regardant par la fenêtre.

Il faut s’assurer que les traitements sont disponibles lorsque les gens en ont besoin, dit la coroner Lisa Lapointe.

Photo : Radio-Canada

4. Décriminalisation

Mettre fin à la criminalisation des personnes qui ont des problèmes de toxicomanie. Nous savons que des décennies d'une approche qui pénalise et stigmatise nous a conduits à l’endroit extrêmement critique où nous nous trouvons aujourd’hui, affirme Lisa Lapointe.

Appuyée par la médecin hygiéniste en chef de la province, Bonnie Henry, cette mesure a trouvé des alliés de taille, lorsque l'Association canadienne des chefs de police et le premier ministre de la Colombie-Britannique ont tour à tour demandé à Ottawa de se pencher sur la décriminalisation de la possession simple de drogues.

En novembre dernier, les membres du conseil municipal ont adopté à l’unanimité une motion exigeant d'Ottawa le pouvoir de dépénaliser la possession simple de drogues illicites.

Un ambulancier pousse un brancard.

Il y a eu 1716 décès liés à des surdoses en un an en Colombie-Britannique.

Photo : CBC/Ben Nelms

Des besoins immédiats

Les personnes qui meurent de surdose, rappelle Mme Lapointe, vivent dans toutes les communautés de la province et sont issus de tous les milieux.

Où est l'ensemble de soins dont nous avons besoin? répète Leslie McBain. Nous avons eu des décennies pour construire cela, et nous en avons besoin maintenant, nous en avions besoin il y a cinq ans.

Réagissant au rapport de la coroner, la ministre des Dépendances et de la Santé mentale, Sheila Malcolmson, a promis qu'elle était déterminée à continuer de travailler pour endiguer la crise.

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