Le 12 février 1996, Yasser Arafat est assermenté président de l’Autorité palestinienne

Yasser Arafat est assermenté président de l'Autorité palestinienne le 12 février 1996.
Photo : Radio-Canada
Le 12 février 1996, Yasser Arafat, chef historique de l’Organisation de la libération de la Palestine (OLP), est assermenté président de l’Autorité palestinienne. Retour sur un événement qui se voulait une importante étape dans la reconnaissance d’un État palestinien indépendant et dans le processus de paix avec Israël.
Une étape historique?
Après une campagne officielle de 14 jours […] un million de Palestiniens auront le droit d’élire pour la première fois leur propre gouvernement.
C’est à la fois un vote très important et historique pour le peuple palestinien.
Le 12 février 1996, le chef de l’OLP, Yasser Arafat, est assermenté premier président de la toute nouvelle Autorité palestinienne.
Le 20 janvier 1996, il avait triomphalement remporté les élections organisées pour doter la nouvelle entité d’un président et d’un conseil législatif.
Radio-Canada a dépêché un envoyé spécial, Michel Morin, pour observer ce processus électoral qui se veut une étape historique dans la mise en place de la paix avec Israël et la création d’un État indépendant palestinien.

Téléjournal, 17 janvier 1996
Un premier reportage de Michel Morin, présenté au Téléjournal le 17 janvier 1996, montre comment s’organise le processus électoral.
Michèle Viroly anime le Téléjournal ce jour-là.
Un des Palestiniens les plus populaires parmi les siens, le docteur Haider Abdel-Shafi, confie à Michel Morin espérer que cette élection va favoriser l’émergence d’un État indépendant palestinien.
Il souhaite également qu’elle contribue à sortir de l’impasse dans laquelle ses concitoyens se trouvent coincés.

Téléjournal, 20 janvier 1996
Trois jours plus tard, Michel Morin présente un reportage au Téléjournal qui parle d’une double victoire pour Yasser Arafat.
Le reportage de l'envoyé spécial nous amène cependant à conclure que cette élection ne règle pas le conflit entre Israéliens et Palestiniens.
Chez les Palestiniens, plusieurs contestent un scrutin qui a été sévèrement contrôlé par Israël et qui se serait déroulé dans l’intimidation à certains endroits.
Certains d’entre eux qualifient même l’exercice de farce.
En Israël, plusieurs citoyens se braquent farouchement contre un processus qui pourrait déboucher sur une paix qui aboutirait à la création d’un État palestinien. Cette éventualité, ils ne veulent absolument pas en entendre parler.
On est encore loin du règlement d’un conflit qui oppose Israël aux Palestiniens et à l’ensemble du monde arabe depuis des décennies.
Un interminable et insoluble conflit…

5 sur 5, 4 novembre 2001
Le 4 novembre 2001, l’animateur de l’émission 5 sur 5, Bernard Derome, nous rappelle les racines de cet interminable conflit entre Israël, la Palestine et le monde arabe.
Bernard Derome met en relief quelques dates déterminantes dans les origines et l’évolution de ce conflit.
Détaillons les quatre premières :
- 1917 : Promesse simultanée de la création d’un royaume arabe et d’un foyer national juif par les Britanniques sur le territoire de la Palestine.
- 1947 : Création d’Israël. L’État arabe palestinien est relégué aux oubliettes. 800 000 Palestiniens deviennent des réfugiés. C’est la naissance de ce qu’on appelle la question palestinienne.
- 1967 : Israël s’empare de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, des territoires qui appartiennent alors à la Jordanie et à l’Égypte voisines. C’est la naissance de ce qu’on appelle les territoires occupés.
- 1993 : Israël et les Palestiniens signent les Accords d’Oslo qui posent les premiers jalons d’une résolution du conflit israélo-palestinien.
Mais les Accords d’Oslo se dirigent vite vers un échec.
… que cherchent à régler les Accords d’Oslo
Julie, l’événement d’aujourd’hui, c’est un ingrédient de plus dans la consolidation d’un État palestinien. Mais ce n’est pas encore la paix totale n’est-ce pas ?

Téléjournal, 28 septembre 1995
Le 28 septembre 1995, la correspondante à Washington Julie Miville-Dechêne présente au Téléjournal un reportage sur la signature d'une nouvelle mouture des Accords d'Oslo.
Bernard Derome anime l'émission ce jour-là.
Julie Miville-Dechêne confirme que le texte de 400 pages est très concret en ce qui concerne l’autonomie négociée des territoires occupés.
Il établit notamment la création d’un conseil législatif et d’un conseil exécutif.
C’est cette disposition qui permettra à Yasser Arafat de devenir président de l’Autorité palestinienne quelques mois plus tard.
Les Accords d’Oslo II comprennent également d'autres dispositions visant à favoriser la paix entre Israël et les Palestiniens.
Les chefs israélien et palestinien, pendant la cérémonie de signature, supplient que, de part et d’autre, on renonce à la violence et au terrorisme.
Mais comme le souligne le reportage en conclusion, les extrémistes des deux côtés rejettent les Accords d’Oslo II.
L’Autorité palestinienne, avec un président élu, existe toujours.
Par contre, la possibilité d’une Palestine indépendante, et la paix entre les deux ennemis, semble encore lointaine.