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Qui meurt de surdoses en Colombie-Britannique?

En 2020, les substances illicites ont tué presque deux fois plus que la COVID-19 dans la province.

Trois personnes qui sont mortes d'une surdose.

En Colombie-Britannique, 1716 personnes sont mortes d’une surdose en 2020.

Photo : Radio-Canada

« Elle était poète, elle adorait écrire. C’était un être humain et elle ne méritait pas de mourir seule, isolée », dit Guy Felicella à propos de son amie de longue date, l’une des 1716 personnes mortes d’une surdose en 2020 en Colombie-Britannique.

C’est difficile de dire combien c’est triste, raconte celui qui est conseiller clinique au centre provincial d'intervention d'urgence en cas de surdose.

Lors du service funéraire, il a dit à la famille combien son amie était appréciée dans sa communauté du Downtown Eastside, à Vancouver. Merci de l'avoir aimée , a répondu son père, ajoutant que, rongée par la honte, sa fille ne permettait à sa famille de l'aimer que de loin.

Guy Felicella n'a pas nommé son amie, mais rappelle que, derrière chaque statistique, il y a une personne comme elle et une famille survivante endeuillée.

Un sombre portrait 

Le bilan est lourd : 1716 personnes sont mortes après avoir consommé une substance illicite en Colombie-Britannique en 2020, indique le Bureau des coroners. C’est presque deux fois plus que le nombre de décès liés à la COVID-19 survenus pendant la même période, soit 901.

Hannah Jarvis tient une photo de sa sœur, Marni Jarvis, morte d'une surdose le 2 mai, à Vancouver.

À l’âge de 28 ans, Marni Jarvis (sur la photo) est devenue l’une des 170 personnes à avoir perdu la vie en raison de la drogue au mois de mai 2020.

Photo : Radio-Canada / Maggie MacPherson

Parmi les victimes de surdoses, 324 étaient âgées de moins de 30 ans.

Si les substances illicites ont emporté 324 femmes, 81 % des victimes sont des hommes, et la majorité d’entre eux étaient âgés de 30 à 60 ans.

Sans surprise, les centres urbains populeux que sont Vancouver, Victoria et Surrey comptent le plus grand nombre de décès. Toutefois, c’est la région du nord de la province qui a le plus fort taux de mortalité par habitant.

Au cours de l’année 2020, aucun décès n'a été signalé dans les centres d’injection supervisée ou dans les établissements de prévention des surdoses.

John Butler tient une photo de sa fille Olivia.

John Butler a découvert le corps inanimé de sa fille, Olivia, dans son appartement le 22 octobre.

Photo : Ben Nelms/CBC

De la drogue plus coupée, plus mortelle

La tendance encourageante à la baisse observée en 2019 a rapidement été freinée par les mesures restrictives imposées par la pandémie, affirment les autorités provinciales.

Non seulement les services de soutien aux personnes vivant avec des dépendances ont été réduits, mais la fermeture des frontières a fait en sorte que la drogue circulant dans la province est plus coupée, et ainsi plus mortelle.

Les résultats des rapports de toxicologie montrent un plus grand nombre de cas avec de concentrations extrêmes de fentanyl à partir du mois d'avril.

Parfois 40 fois plus puissant que l’héroïne et 100 fois plus puissant que la morphine, le fentanyl est moins cher à produire que les autres drogues et peut se retrouver dans d'autres substances illicites à l'insu du consommateur, explique Santé Canada.

Ian Harrington dans un ring de boxe.

À 39 ans, Ian Harrington était sur la voie de devenir entraîneur d’arts martiaux et de boxe lorsqu’il est mort d’une surdose.

Photo : Fournie par Stephanie Harrington

L'urgence d'agir

C’est très douloureux, dit Guy Felicella, expliquant qu'il doit combattre quotidiennement le traumatisme que lui causent ces pertes.

Le plus déchirant, selon lui, c’est de ne pas être en mesure de leur dire au revoir comme il l’aurait souhaité. Leur dire à quel point ils comptent pour moi et combien je suis triste qu'ils soient partis.

Une fois de plus, il appelle le dirigeants à prendre des moyens pour endiguer l’épidémie. C'est injuste de devoir porter toute cette tristesse en moi à cause du manque d'urgence pour faire face à cette crise.

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