Un pavillon de recherche de l’UQTR au centre-ville de Trois-Rivières?

Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)
Photo : Radio-Canada / Josée Ducharme
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) pourrait bien avoir pignon sur rue au centre-ville dans un avenir rapproché. Le ministre responsable de la Mauricie, Jean Boulet, a confirmé qu’un projet de centre de recherche universitaire a été approuvé par le ministère de l’Économie et de l’Innovation. Le projet représenterait un investissement de 30 millions de dollars.
Ce pavillon de recherche dédié aux technologies vertes pourrait voir le jour aux coins des rues Champlain et Saint-Georges et sera adjacent à l’Ouvrage, ce centre d’innovation agroalimentaire qui doit ouvrir cette année dans l’ancienne usine Germain et Frère.
Pour la Ville de Trois-Rivières, cela représente un investissement de 1,2 million de dollars. D’abord, elle a acquis le site en décembre dernier pour 443 000 $. Le site devra être décontaminé au coût de 800 000 $ avant que les travaux puissent commencer d’ici la fin de 2021. La Ville entend ensuite le céder gratuitement à l’UQTR.
Silence radio, déplorent des élus
Mais l’annonce du projet suscite de vives réactions chez les élus municipaux. Certains ont appris l’existence du projet dans les pages du quotidien Le Nouvelliste.
Tous les conseillers rencontrés par Radio-Canada disent saluer le projet qui a le potentiel de revitaliser ce secteur du centre-ville selon eux, mais déplorent que le maire, la direction d’Innovation et Développement économique (IDÉ) Trois-Rivières et les hauts fonctionnaires de la Ville aient agi dans le secret.
Pour écouter l'entrevue du directeur général d'IDÉ Trois-Rivières, Mario De Tilly, à l'émission En direct, cliquez ici.
Ils planchent sur ce projet depuis le mois de novembre. En décembre, les élus ont approuvé l’acquisition du site en pensant qu’il allait servir au centre d’innovation agroalimentaire voisin et accueillir un bassin de rétention des eaux.
Ce que je déplore, c’est de ne pas avoir été mis au courant qu’il y avait un projet qui s’en venait, on l’apprend par les journaux. Je trouve que c’est inacceptable. […] Souvent, il y a une culture du secret dans le milieu du cabinet et ça fait plusieurs fois qu’on se plaint
, explique le conseiller du district de Châteaudun, Luc Tremblay.
Pour écouter l'entrevue du conseiller du district de Marie-de-l'Incarnation, Denis Roy, à l'émission En direct, cliquez ici.
On nous avait dit qu’on en avait absolument besoin pour faire des infrastructures souterraines. C’est ça qu’on nous avait dit, qu’on avait besoin de ce terrain-là et accessoirement de faire peut-être un petit parc, une terrasse. […] Mais si on n’a pas tout l’ensemble des données, là on va se poser des questions et le lien de confiance peut être altéré et c’est jamais bon pour une organisation
, ajoute François Bélisle, conseiller de Pointe-du-Lac.
La conseillère du district des Carrefours, Valérie Renaud-Martin, déplore quant à elle le manque de transparence du maire Jean Lamarche dans ce dossier. Quand une résolution a été adoptée en décembre concernant l’achat du terrain, la conseillère aurait voulu connaître l'existence de ce projet de pavillon de l'UQTR pour appuyer sa décision sur l’ensemble des faits.
Ça n’aurait pas nécessairement changé la finalité, mais c’est dans le processus. C’est un manque de transparence et c’est ça qui me dérange.
Le maire prévoyait aviser les conseillers
De son côté, le maire de Trois-Rivières explique que le tout a progressé à vitesse grand V, chose rare pour un projet de cette ampleur, et que les partenaires impliqués souhaitaient qu’il demeure confidentiel pour le moment.
Jean Lamarche dit aussi avoir eu l’intention d’avertir les membres du conseil municipal prochainement.
Je comprends les conseillers d’avoir été surpris de l’apprendre de cette façon-là. C’est pas comme ça qu’on aurait souhaité le faire. Bien sûr, j’aurais aimé pouvoir en temps opportun d’abord en faire la présentation. Et on va se reprendre, parce que demain après-midi, on va faire la présentation du projet aux conseillers et j’espère que ceux-ci comprendront l’urgence d’agir et l’empressement avec lequel on va vers ce projet-là qui sera historique pour notre ville.
Pour écouter l'entrevue du maire Jean Lamarche à l'émission En direct, cliquez ici.
L’argent pour acquérir le site et pour le décontaminer provient d’une aide financière du gouvernement du Québec de 10 millions de dollars pour revitaliser des sites à haut potentiel économique.
Avec les informations de Jacob Côté