Joe Biden veut « une compétition extrême » avec la Chine, mais pas de conflit
Joe Biden a accordé une entrevue à la chaîne CBS, dont l'intégralité est diffusée dimanche après-midi.
Photo : Reuters / Kevin Lamarque
Le président des États-Unis, Joe Biden, continue d'afficher sa fermeté face à la Chine et à l'Iran. Lors d'un entretien diffusé dimanche sur une chaîne américaine, il a prévenu que la rivalité entre les États-Unis et la Chine prendrait la forme d'une « compétition extrême » et, par ailleurs, qu'il ne comptait pas lever les sanctions contre l'Iran tant que le pays ne respecterait pas ses engagements.
Le président américain a expliqué qu'il n'avait pas encore parlé avec son homologue chinois Xi Jinping, mais il a précisé qu'il n'avait aucune raison de ne pas l'appeler
.
« [Xi Jinping] est très dur. Il n'a pas une once de démocratie en lui, et je ne dis pas cela comme une critique, c'est juste la réalité. »
Joe Biden a accordé une entrevue à la chaîne CBS, dont l'intégralité sera diffusée dimanche après-midi.
La Chine est considérée unanimement à Washington comme l'adversaire stratégique numéro un des États-Unis, et leur principal défi sur la scène internationale.
Pour autant, le nouveau président américain est resté très vague sur ce dossier lors de son premier discours de politique étrangère prononcé jeudi. Il a promis d'être au rendez-vous face à l'avancée de l'autoritarisme, en particulier les ambitions croissantes de la Chine
.
Et il s'est engagé, sans dire comment, à contrer les abus économiques de la Chine
, ses actes agressifs
, et à défendre les droits de la personne, tout en travaillant avec Pékin, quand c'est dans l'intérêt de l'Amérique
.
Éviter tout conflit avec la Chine
Pressé sur CBS d'en dire un peu plus sur ses intentions, Joe Biden a affirmé qu'il voulait se concentrer sur les règles internationales
.
Je ne vais pas gérer cela comme Trump
, a-t-il répété. Nous ne devons pas avoir un conflit. Mais il y aura une compétition extrême
, a-t-il ajouté, soulignant connaître assez bien
Xi Jinping pour avoir eu, en tant que vice-président de Barack Obama entre 2009 et 2017, 24-25 heures d'entretiens privés avec lui
.
La confrontation entre les deux pays a pris des allures de nouvelle guerre froide sous la présidence de Donald Trump, malgré l'ambivalence de ce dernier, qui a d'abord concentré ses attaques sur le front commercial tout en affichant son amitié
pour Xi Jinping, avant de se ranger tardivement derrière la ligne dure de son secrétaire d'État Mike Pompeo.
Le président chinois a lui mis en garde fin janvier contre une nouvelle guerre froide
qui conduirait selon lui à une impasse
.
Maintenir la pression sur l'Iran
Le président des États-Unis a également affirmé qu'il ne lèverait pas les sanctions contre l'Iran tant que celui-ci ne respecterait pas ses engagements en matière nucléaire. Interrogé par CBS sur la possibilité de lever les sanctions pour convaincre Téhéran de revenir à la table des négociations afin de sauver l'accord sur le nucléaire iranien, Joe Biden a clairement répondu : Non
.
À la journaliste qui lui demande si les Iraniens doivent d'abord cesser d'enrichir de l'uranium
, le président américain répond avec un acquiescement de la tête.
Les États-Unis ont conclu en 2015, après de longues et difficiles négociations, un accord avec l'Iran censé l'empêcher de se doter de la bombe atomique. Les autres grandes puissances, Chine, Russie, Allemagne, France et Royaume-Uni, ont également signé ce texte, ensuite ratifié par l'ONU
.Mais Donald Trump a retiré Washington de cet accord trois ans plus tard, jugeant qu'il était insuffisant sur le plan nucléaire et aussi pour contrer les autres activités déstabilisatrices
de la République islamique. L'ex-président a rétabli puis durci toutes les sanctions contre l'Iran qui avaient été levées en échange de ses engagements nucléaires, et Téhéran a en retour commencé à s'affranchir de ces restrictions.
Joe Biden a promis de revenir dans l'accord sur le nucléaire, à la condition que l'Iran renoue d'abord avec ses engagements. Or, les dirigeants iraniens ont encore prévenu dimanche que les États-Unis devraient d'abord lever entièrement
les sanctions avant qu'ils respectent à nouveau les restrictions imposées à leur programme nucléaire.