10 000 Québécois sont morts de la COVID-19 depuis le début de la pandémie
Le Québec a franchi dimanche le cap des 10 000 morts de la COVID-19.

Des dizaines de personnes sont décédées au CHSLD Yvon-Brunet à Montréal.
Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
En moins d’un an, 10 000 Québécois sont morts de complications liées à la COVID-19. Retour sur ce triste bilan qui n'a pas fini d'augmenter.
La COVID-19 a été la troisième cause de décès au Canada en 2020, et la moitié de ces décès dus au virus sont survenus au Québec.
Pour connaître le bilan des autorités sanitaires québécoises sur la COVID-19 pour la journée de dimanche, cliquez sur ce lien.
Ces 10 000 personnes décédées, c’est l’équivalent de la population de Bois-des-Filion, de Farnham, de Mont-Tremblant ou de la Tuque. Ou l’équivalent de la moitié des spectateurs d’un match de hockey au Centre Bell.
Depuis le début de la pandémie, le Québec a perdu beaucoup de monde, beaucoup trop tôt. On ne doit jamais oublier que, derrière les chiffres, il y a des personnes, des familles
, a dit le premier ministre François Legault lors d'un point de presse le 29 janvier, où il a annoncé une journée de commémoration en hommage aux victimes de la COVID-19 le 11 mars prochain.
Il y a presque un an, le 14 mars 2020, le premier ministre avait déclaré que la pire chose qui pourrait arriver, c'est que le virus se propage dans les centres pour personnes âgées
. Ses paroles sont devenues réalité quelques jours plus tard.
Le 17 mars 2020, Mariette Bernier-Tremblay, une femme de 82 ans qui habitait dans une résidence pour aînés de Lavaltrie, dans la région de Lanaudière, était la première victime de cette pandémie au Québec. Elle avait été malencontreusement contaminée par une proche revenue de voyage. Rappelons qu’à ce moment, le Québec n’avait recensé que 74 cas et que le Canada avait annoncé la veille les premières restrictions à la frontière avec les États-Unis.
Au total, près d’une cinquantaine de personnes habitant la même résidence que Mme Bernier-Tremblay ont été infectées; six résidents ont perdu la vie. Cette éclosion a marqué le début d’une hécatombe dans de nombreuses résidences pour aînés à travers le Québec qui s'est poursuivie pendant plusieurs mois.
Il faut souligner que la moitié des 10 000 décès dans la province sont survenus dans des CHSLD et 20 % dans des résidences pour aînés (RPA).
En fait, plus de 5210 personnes vivant en CHSLD – soit 13 % des quelque 40 000 Québécois vivant dans ces résidences – sont décédées.
Il est toutefois difficile de dire précisément combien il y a eu de morts dans chacune des résidences pour aînés et CHSLD, puisque le gouvernement n’a jamais fourni une liste complète.
Mais le nombre de morts dans plusieurs résidences est particulièrement élevé.
Rappelons qu’une centaine de résidents du CHSLD Sainte-Dorothée à Laval et plus de 60 résidents de la Résidence Herron à Dorval sont morts de la COVID-19, ce qui a déclenché une enquête publique du coroner.
À Montréal, au centre d'hébergement Vigi Mont-Royal, tous les résidents ont été infectés et au moins 70 aînés sont morts; au CHSLD Yvon-Brunet, près de 70 personnes sont décédées.
Dans son dernier rapport du 3 février, le gouvernement fait état de 67 décès au Centre d'hébergement Hôtel‐Dieu‐de‐Saint‐Hyacinthe, 49 décès au CHSLD St‐Antoine (Québec), 44 décès au Centre d'hébergement Frederick-George-Heriot (Drummondville) et 42 décès au CHSLD Marcelle‐Ferron (Brossard).
Une première vague plus mortelle
Le 29 avril marque le jour le plus mortel de la pandémie dans la province, avec le décès de 152 Québécois. La veille, le Québec enregistrait 138 décès, 126 le 19 avril. De bien tristes records.
Il y a eu par ailleurs une période de 14 jours, entre fin avril et début mai, où il y a eu quotidiennement plus de 100 morts.
Durant ces mêmes mois, il y a eu plus de 4600 morts dans les CHSLD, RPA et RI (ressource intermédiaire). Depuis novembre, il y a eu environ 2400 décès supplémentaires rien que dans des CHSLD, RPA et RI.
Depuis le début de la pandémie, le Québec a connu 65 jours lors desquels au moins 50 personnes mouraient.
Depuis mars, Montréal (4361), la Montérégie (1380), Laval (846) et la Capitale-Nationale (694) ont enregistré le plus grand nombre de décès dans la province.
Le nombre de décès lors de la deuxième vague en cours est cependant moins élevé qu’au printemps. Le nombre moyen de nouveaux cas quotidiens diminue graduellement depuis la fin janvier.
Mais tout de même, depuis le 1er janvier, plus de 1400 Québécois sont morts de la COVID-19.
Qui sont ces personnes?
Au Québec, plus de 9600 des quelque 10 000 personnes décédées avaient 60 ans et plus. Le taux de mortalité est encore plus élevé chez les 80 ans et plus. Depuis le début de la pandémie, 1,8 % des Québécois de plus de 80 ans ont succombé à la maladie.
Un peu plus de 53 % sont des femmes.
Mais il n’y a pas que des aînés qui sont morts après avoir été infectés par la COVID-19. Une vingtaine de personnes de moins de 40 ans sont décédées de la maladie, dont Don Béni Kabangu Nsapu, un Montréalais de 19 ans. Il est la plus jeune victime dans la province.
Plusieurs travailleurs de la santé sont également morts de la COVID-19. Parmi eux :
- Oscar Anibal Rodriguez, 58 ans, préposé aux bénéficiaires au CHSLD Saint-Antoine, à Québec
- Marcelin François (Nouvelle fenêtre), 40 ans, un demandeur d'asile qui travaillait comme préposé à la Résidence La Rosière, à Montréal
- Le Dr Huy Hao Dao, 44 ans, un spécialiste en santé publique de 44 ans de la Montérégie
- Sam Laguerre (Nouvelle fenêtre), 44 ans, adjoint administratif au CHSLD Providence Saint-Joseph, à Montréal
- Stéphanie Tessier, 31 ans, préposée aux services de soutien à la personne au CHSLD Lucien-G.-Rolland, à Saint-Jérôme
- Marie-Caona Lamitié (Nouvelle fenêtre), 65 ans, préposée aux bénéficiaires de la résidence Place Lacordaire, à Montréal
- Laurence Ménard, 33 ans, travailleuse sociale à Drummondville
- Thong Nguyen (Nouvelle fenêtre), 48 ans, préposé aux soins à l’hôpital Jean-Talon, à Montréal
- Sylvain Roy, 56 ans, préposé aux soins, CHSLD Lionel-Émond, à Gatineau
- Victoria Salvan, 64 ans, préposée aux services de soutien à la personne au Grace Dart Extended Care Centre, à Montréal
- Marina Thenor Louis (Nouvelle fenêtre), 45 ans, préposée aux services de soutien à la personne au CHSLD Cartierville, à Montréal
L’un des pires taux de mortalité
Le Québec a de loin le pire taux de mortalité dû à la COVID au Canada, soit 116 décès pour 100 000 habitants, suivi du Manitoba avec 61 décès pour 100 000 habitants et de l’Ontario avec 45 décès pour 100 000 habitants. Même en chiffres absolus, le Québec compte 3000 décès de plus que l’Ontario.
Le Québec est également parmi les endroits au monde où le taux de mortalité est le plus élevé. Le taux de mortalité du Québec s'apparente à celui de la France (118,6), mais est toutefois loin du taux de la Belgique (183,4), du Royaume-Uni (162) et de l’Italie (149,25).
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