François Legault dénonce un tramway à 3,1 milliards « au centre-ville »

Le premier ministre François Legault a livré le fond de sa pensée sur le réseau structurant de transport en commun de Québec lors de la période de questions au Salon bleu. « 3,1 milliards pour le tramway au centre-ville et un petit 200 millions pour les banlieues, nous, ça ne fait pas notre affaire », a-t-il lancé en réponse aux questions répétées de la chef de l’opposition officielle.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, a renchéri le premier ministre. Le projet original qu'on avait accepté prévoyait un milliard pour la desserte des banlieues. Maintenant, le nouveau projet prévoit seulement 200 millions.

Il soutient que ce sont l’explosion des coûts du tramway et le retrait des lignes de trambus qui ont forcé son gouvernement à retirer son appui au projet et à reprendre les discussions avec la Ville de Québec.

Le maire de Québec est revenu à la charge avec un nouveau projet, insiste le premier ministre, parlant d’un tramway au centre-ville au sujet du tracé qui s’étend du secteur de Chaudière, à Cap-Rouge, jusqu’à la 76e rue à Charlesbourg.

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De passer d'un milliard pour les banlieues à 200 millions pour les banlieues, nous, ça nous inquiète. Ça nous inquiète, donc on poursuit les discussions avec la Ville de Québec.

Un immense fossé

La porte-parole libérale pour la région de la Capitale-Nationale, Marwah Rizqy, a été surprise de la réponse du premier ministre. Tout à coup, Charlesbourg et Cap-Rouge, c'est rendu dans le centre-ville de Québec, s’étonne-t-elle.

Ce que je trouve très paradoxal, c'est que c'est la fille de Montréal qui doit expliquer le tracé, banlieues et centre-ville, au premier ministre, lance la députée de Saint-Laurent.

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Il y a un immense fossé qui sépare la mairie de Québec et le gouvernement.

Marwah Rizqy doit rencontrer la ministre responsable de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, vendredi prochain. Elle espère notamment mieux comprendre ce que la Coalition avenir Québec (CAQ) considère comme une banlieue.

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Le député solidaire Sol Zanetti a donné rendez-vous à Radio-Canada à l'extrémité nord du tracé prévu, au coin de la 76e rue et du boulevard Henri-Bourassa. Son objectif? Interpeller l’ancien bras droit du maire de Québec devenu député caquiste dans Charlesbourg.

Le solidaire demande à Jonatan Julien de se lever et de prendre la parole pour défendre le projet.

Il doit se sentir très mal à l'aise actuellement dans ce dossier-là. Moi j'espère qu'il va jouer de son influence, sinon on va commencer à penser qu'il n'en a pas.

C’est 22 km

Au Conseil régional de l’environnement (CRE), le directeur général estime qu’il est faux de prétendre que les modifications proposées par la Ville de Québec viennent miner le service offert aux banlieues.

Changer un trambus par un métrobus, ça reste un autobus entre d'Estimauville et l'Université Laval et ça ne change rien à la desserte des banlieues, argumente Alexandre Turgeon.

Selon lui, les banlieues de Québec ont même tout à gagner avec le réseau structurant, notamment grâce aux pôles d’échanges et aux Parc-O-Bus. Il ajoute que le tramway permettra aussi de redéployer les autobus qui assuraient autrefois le service le long du tracé pour couvrir davantage de territoire.

Ça permet de redéployer les parcours express, les métrobus, les parcours réguliers et de jusqu'à doubler la fréquence de la desserte des banlieues dans lesquelles le tramway ne passe pas directement, estime-t-il.

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Le REM, à Montréal, dessert les banlieues. À Québec, le tramway dessert les banlieues. C'est 22 km. Je pense qu'il faut comprendre la géographie de Québec.

Après avoir laissé miroiter que des annonces s’en venaient pour le tramway et le 3e lien à Québec au cours de la dernière année, la CAQ n’avance plus désormais aucun échéancier pour ces deux projets d’infrastructures majeurs.