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Hausse de 7 % des crimes haineux au Canada en 2019

C'est à Hamilton que le taux de crimes haineux par habitant est le plus élevé

Un homme nettoie une croix gammée rouge peinte sur une porte

Un homme nettoie un graffiti antisémite peint sur la porte du centre de prières juif The Glebe Minyan à Ottawa en 2016. Statistique Canada rapporte une augmentation de 36 % des crimes haineux en Ontario entre 2016 et 2019.

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les crimes haineux ont augmenté de près de 7 % au pays en 2019, selon les dernières données publiées par Statistique Canada sur les crimes rapportés par la police.

Au cours de l’année, 1946 crimes haineux ont été rapportés, ce qui est une hausse par rapport à 2018, mais un chiffre qui se situe sous le record de 2073 cas rapportés en 2017.

Ces données fournissent une bonne estimation des tendances, explique Barbara Perry, directrice du centre sur la haine et l’extrémisme de l’Université Ontario Tech. 

Elle remarque que les statistiques des dernières années indiquent que les crimes haineux sont en hausse au pays.

« Toutefois, en termes de nombres absolus, les chiffres ne montrent que la partie émergée de l’iceberg. On estime habituellement qu’il n’y a pas plus de 25 ou 30 % des crimes haineux qui sont rapportés. »

— Une citation de  Barbara Perry, directrice du centre sur la haine et l’extrémisme de l’Université Ontario Tech

Hamilton, capitale des crimes haineux

La police de Hamilton a rapporté 15,7 crimes haineux pour 100 000 habitants.

C’est le taux le plus élevé au pays. Il surpasse de loin ceux de Vancouver (8,2), Toronto (7,1), Montréal (5,4) et Calgary (5,2).

Le chef adjoint de la police de Hamilton, Frank Bergen, souligne que les policiers ont rapporté un total de 92 crimes haineux en 2019. Les deux tiers étaient des graffitis, selon lui.

Il n’y a pas de raison de se réjouir, parce que ce genre de langage, désobligeant et oppressif, n’est pas acceptable, dit-il.

Il affirme que le service de police prend le problème au sérieux et fait des efforts pour inciter les victimes à dénoncer. Par exemple, depuis mars dernier, celles-ci peuvent porter plainte en ligne pour un crime haineux.

Augmentation à prévoir en 2020

Barbara Perry s’attend à une hausse substantielle du nombre de crimes haineux pour 2020 étant donné le nombre d’incidents rapportés publiquement durant l’année.

C’est ce qu’on entend des policiers et des organisations communautaires, spécialement pour la violence envers les communautés asiatiques et juives. C’est lié à la pandémie et à la recherche de boucs émissaires, affirme la chercheuse. 

Une croix gammée peinte sur le trottoir.

Un graffiti peint sur la rue Dundas à Hamilton en septembre 2020.

Photo : David Arbuckle

Dès janvier 2020, la communauté chinoise de la région de Toronto dénonçait la stigmatisation et le racisme dont elle était victime. 

À Vancouver, le service de police a signalé une augmentation des crimes haineux de 116 %, de janvier à décembre 2020, comparativement à la même période l’année précédente.  La hausse est particulièrement marquée pour les crimes contre les Asiatiques.

Des nœuds coulants ont aussi été retrouvés sur des chantiers de Toronto. La police pense qu’il s’agissait d’un crime haineux visant les Noirs.

En octobre, le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) a aussi dénoncé des menaces violentes proférées contre une mosquée de Toronto.

Selon l’organisation, ces menaces faisaient référence aux attentats de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, qui ont fait au moins 50 morts.

Une foule de personnes réunies devant l'hôtel de ville, dont une femme au premier plan qui tiennent une pancarte avec écrit « unis contre l'islamophobie ».

Des centaines de personnes réunies à l’hôtel de ville de Toronto en 2019 pour une veillée à la chandelle en hommage aux victimes de la fusillade en Nouvelle-Zélande.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Morissette

Ça nous fait trembler lorsque des menaces du genre sont proférées contre une mosquée, affirme Omar Khamissa, un employé du CNMC basé à Toronto.

Il affirme que les responsables de la mosquée préfèrent rester anonymes, entre autres pour éviter d’être visés par d’autres gestes du genre.

Selon lui, les gestes haineux envers les musulmans sont en hausse depuis l’attentat qui a fait six morts il y a quatre ans à la grande mosquée de Québec.

Il y a des gens qui se sont fait insulter dans des stationnements, en décembre deux femmes ont été agressées dans un centre commercial d’Edmonton. Ce genre d’événements est choquant pour nous, ajoute-t-il.

La police de Toronto prévoit publier ses statistiques sur les crimes haineux en 2020 d’ici la fin du mois de mars, tandis que Statistique Canada indique que les données nationales devraient être publiées en juillet.

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