Aggravation de l'éclosion de COVID-19 à la prison de Maplehurst
Le syndicat des agents correctionnels demande des comparutions virtuelles individuelles en cellule pour éviter tout déplacement.

Le complexe correctionnel de Maplehurst à Milton, en Ontario
Photo : Radio-Canada / Craig Chivers/CBC News
Le nombre de cas de COVID-19 a augmenté de 29 % en une semaine dans la population carcérale de cette prison provinciale en banlieue de Toronto. Au total, 116 détenus ont été déclarés positifs depuis l'éclosion du mois dernier.
À ce nombre s'ajoutent 62 employés et agents correctionnels infectés pour 178 cas de COVID-19 en tout depuis l'apparition du premier cas le 18 janvier.
Le ministère de la Solliciteure générale de l'Ontario confirme que le nombre de personnes contaminées a augmenté de 26 en une semaine seulement.
La prison compte pour l'heure quelque 800 prisonniers, selon le syndicat des agents correctionnels, le SEFPO.
Les détenus contaminés ont été isolés pour éviter la propagation du virus dans l'enceinte du complexe d'une capacité maximale de 1200 personnes.
Le Centre Vanier pour femmes, adjacent à la prison de Maplehurst, enregistre lui aussi une éclosion, avec 9 détenues atteintes du virus. Cette prison est d'une capacité de 330 prisonnières.
Dans un courriel, un porte-parole du ministère précise que les détenus malades reçoivent des soins appropriés.
Il y est écrit que le ministère fait de la santé et de la sécurité de son personnel et des prisonniers sa priorité.
Il ajoute qu'il travaille avec les autorités de la santé publique de la région de Halton pour y effectuer des tests de dépistage volontaires auprès de la population carcérale.
Inquiétudes du syndicat
Le SEFPO
se dit néanmoins inquiet, même si ses membres sont tous munis d'équipement de protection individuelle. La prise de leur température est en outre obligatoire à leur arrivée au travail.Son porte-parole, Ryan Graham, demande que les comparutions au tribunal par lien vidéo ou par téléphone se fassent en cellule pour éviter le déplacement des détenus dans l'établissement. Il faut y réduire les risques de contagion et de contamination au maximum
, dit-il.
Il suffirait de charger l'ordinateur et l'écran sur un chariot pour circuler d'une cellule à l'autre, parce qu'il est souvent difficile de nettoyer rapidement la cabine fixe dans laquelle les détenus doivent comparaître brièvement par lien vidéo les uns après les autres
, ajoute-t-il.
Le ministère du Procureur général de l'Ontario rétorque que les comparutions au tribunal se poursuivent comme d'habitude à partir du centre de détention pour ceux qui attendent leur remise en liberté provisoire.
Les comparutions en personne ont toutefois été suspendues jusqu'à nouvel ordre pour éviter d'exporter le virus dans les tribunaux de la région.
Modification des procédures
Le ministère de la Solliciteure générale a apporté des changements dans cet établissement depuis le début de la pandémie.
Les détenus nouvellement arrivés peuvent se soumettre à un test de dépistage. Ils sont incarcérés dans une aile spécifique de l'établissement et séparés des autres détenus pendant 14 jours.
Des masques sont offerts aux prisonniers qui veulent en porter un.
Tous les visiteurs ont l'obligation de porter un masque au parloir de la prison et de se soumettre à un contrôle de température corporelle.
Les mesures de nettoyage des lieux physiques ont en outre été renforcées.