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L’Université Laurentienne veut se mettre à l’abri de ses créanciers

Le panneau à l'entrée du campus de l'Université Laurentienne à Sudbury.

L'Université Laurentienne fait face à des difficultés financières. (Archives)

Photo : Radio-Canada / Yvon Thériault

Radio-Canada

L'Université Laurentienne fait face à « des défis financiers sans précédent » et souhaite se mettre à l'abri de ses créanciers.

Le gouvernement ontarien annonce la nomination d’un conseiller spécial pour soutenir l’Université Laurentienne de Sudbury.

Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre ontarien des Collèges et Universités Ross Romano indique qu’il a nommé Alan Harrison comme conseiller spécial chargé de [lui] fournir des options qui permettraient à l’Université Laurentienne de retrouver sa viabilité financière et, au bout du compte, de stimuler sa compétitivité et sa réussite à long terme.

L’annonce a été faite en réponse à la demande, par l’Université Laurentienne, de protection judiciaire en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).

Dans une déclaration, le recteur de l’établissement postsecondaire Robert Haché explique que la procédure a été mise en œuvre après mûre réflexion et à l’invitation du conseil des gouverneurs, car l’Université [fait] face à des défis financiers sans précédent.

Malgré tout ce que nous avons tenté l’année dernière, la Laurentienne est en situation d’insolvabilité.

Une citation de Robert Haché, recteur de l’Université Laurentienne
Robert Haché devant une grande table dans une salle de réunion.

Robert Haché est recteur de l'Université Laurentienne.

Photo : Université Laurentienne

Crise à l'Université Laurentienne

Consulter le dossier complet

Blason bleu et jaune.

Dans le cadre de la procédure applicable en vertu de la LACC et à la demande de l’Université, c’est le cabinet Ernst & Young Inc. qui a été nommé contrôleur par le tribunal. Le rôle du contrôleur consiste, entre autres, à aider à formuler et à mettre en œuvre notre plan de restructuration sous la supervision du tribunal, poursuit M. Haché dans le communiqué.

Le recteur souligne que la première étape devrait prendre environ trois mois, au terme desquels [l’Université Laurentienne devrait] disposer d’un cadre restructuré proposant une démarche viable et claire.

M. Haché assure toutefois que la restructuration sous supervision judiciaire de l’établissement postsecondaire ne changera rien aux activités quotidiennes de l’Université, pas plus qu’à l’expérience d’apprentissage.

Il est très préoccupant que l'Université Laurentienne se soit retrouvée dans une situation où des mesures aussi draconiennes et immédiates sont nécessaires pour assurer sa viabilité à long terme.

Une citation de Ross Romano, ministère des Collèges et Universités de l’Ontario
Un homme souriant regarde la caméra.

Ross Romano est ministre des Collèges et Universités de l'Ontario.

Photo : Radio-Canada / Angela Gemmill

En octobre, l’Université Laurentienne avait annoncé l’embauche de la firme Ernst & Young pour trouver des solutions à ses problèmes financiers. L’établissement accusait déjà un déficit de 7 millions de dollars avant la pandémie. Cette dernière a eu un impact supplémentaire d’environ 5 à 10 millions de dollars, selon les prévisions de l'université l'an dernier.

La communauté universitaire réagit

Le président de l'association représentant les étudiants francophones s'est dit surpris d'apprendre la nouvelle de la décision de lundi.

Il souligne toutefois que cette éventualité avait été envisagée, étant donné la situation financière de l'université en raison de la pandémie.

Ils ont pris la décision qui avait besoin d'être prise. Donc, on doit faire de notre mieux pour ménager les affaires [...] afin que l'université puisse continuer.

Une citation de Simon Paquette, président de l'Association des étudiantes et étudiants francophones de l’Université Laurentienne

M. Paquette indique qu'il est important que les étudiants ne soient pas affectés par ce processus.

Il explique que la vie étudiante devrait rester à la normale, mais admet que l'administration de l'université aura des décisions difficiles à prendre.

D'ailleurs, le maintien des programmes offerts en langue française reste une source d'inquiétude.

Il va falloir déterminer quels programmes vont pouvoir rester et quels sont ceux qui devront être [abandonnés]. Mais ça n'affectera pas les étudiants présentement.

Une citation de Simon Paquette, président de l'Association des étudiantes et étudiants francophones de l’Université Laurentienne

M. Paquette conclut en affirmant que les étudiants actuels pourront obtenir leur diplôme dans le programme qu'ils ont commencé, mais certains de ces programmes pourraient être abandonnés dans les prochaines années.

De son côté, l'Association des professeures et professeurs de l'Université Laurentienne (APPUL) dénonce un manque de transparence de la part de l'institution.

Les deux parties se livrent à un bras de fer, alors que les négociations de renouvellement de la convention collective du syndicat piétinent.

L'association avait d'ailleurs donné jusqu'à vendredi dernier à l'Université pour révéler ses états financiers, sous menace de déposer une plainte à la Commission des relations de travail de l'Ontario.

Limiter les obligations financières

Dans son analyse de la situation, Gilles Levasseur, professeur de droit et de gestion à l'Université d'Ottawa, estime que l'université fait face à des besoins criants de revenus qui ne sont plus disponibles.

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Gilles Levasseur est professeur de droit et de gestion à l'Université d'Ottawa (archives).

Photo : Radio-Canada / Simon Lasalle

La manœuvre de l'Université Laurentienne serait, selon le professeur de gestion, une façon de limiter ses obligations financières et ses dépenses.

[C'est une] mesure de protection qui est surprenante. Ce n'est pas quelque chose que l'on voit souvent dans le milieu universitaire.

Une citation de Gilles Levasseur, professeur de droit et de gestion à l'Université d'Ottawa

M. Levasseur évoque des factures de fournisseurs, des loyers à payer, mais aussi les conventions collectives avec les employés.

Selon le professeur de gestion, cela pourrait même permettre à la limite une réorganisation des obligations financières qui sont prévues dans les conventions collectives.

La pandémie a été un dernier coup de massue sur l'organisation.

Une citation de Gilles Levasseur, professeur de droit et de gestion à l'Université d'Ottawa

Gilles Levasseur explique qu'environ les deux tiers du financement des universités proviennent des gouvernements fédéral et provincial.

C'est ce qui, selon lui, explique la nomination d'un conseiller du gouvernement auprès de l'Université Laurentienne.

Devant cette situation de crise, le professeur estime que le gouvernement se devait d'agir afin de protéger l'établissement et ne pas pénaliser les étudiants.

De plus, M. Levasseur souligne l'importance de protéger la réputation de l'établissement d'enseignement afin de protéger la valeur des diplômes qu'elle a délivrés et qu'elle continuera de délivrer.

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