Sentiment d'isolement, d'étouffement : la pandémie fait la vie dure aux jeunes

Les jeunes peuvent avoir tendance à se replier sur eux-mêmes (archives).
Photo : Getty Images / AngiePhotos
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Souvent habités par des sentiments d'isolement, d'étouffement, les Gaspésiens et Madelinots qui font appel à l’organisme Tel-Jeunes le font en majorité pour aborder la santé psychologique. En ordre d’importance, les relations amoureuses suivent loin derrière à 16 %.
À l'échelle du Québec, Tel-Jeunes constate une hausse de 25 % des appels depuis le début de la pandémie.
En entrevue à l’émission Au cœur du monde, la coordonnatrice expertise et innovation à Tel-Jeunes, Myriam Day Asselin, explique que la pandémie prive les jeunes des activités ou des stratégies qui leur permettent de faire face à leur vie d’adolescents, comme les activités parascolaires par exemple.
Ils ont besoin de fréquenter leurs amis et de s'émanciper de la cellule familiale, ce qui est devenu compliqué
, rappelle-t-elle. Le sentiment d’isolement, ça revient depuis le début de la pandémie. Des fois, ils vont avoir tendance à se replier sur eux-mêmes.
Le climat familial préoccupe beaucoup les jeunes également. Les parents eux-aussi font face à d’importants défis et il devient difficile de gérer le stress de tout le monde à la maison
, mentionne Myriam Day Asselin. On leur donne des trucs pour mieux communiquer avec leurs parents. Habituellement, ça va les aider à traverser cette période plus difficile.
La coordonnatrice indique que les jeunes peuvent aussi vivre un sentiment d’étouffement, avoir l’impression de perdre des années précieuses, de ne pas pouvoir déployer toutes leurs compétences. Ils sont à l'âge où ils vivent des premières expériences, un premier amour, etc.
Les jeunes hésitent longtemps avant d’aller chercher de l’aide
La coordonnatrice explique aussi qu’il est difficile pour les adolescents d'aller chercher de l’aide.
Ils peuvent avoir peur d’être jugés et, en même temps, ça peut être difficile pour eux de mettre des mots sur ce qu'ils vivent
, observe-t-elle. Souvent, le jeune type qui nous appelle a attendu trop longtemps. Il a essayé de régler ses problèmes par lui-même et il vit une espèce de sentiment d’urgence.

L'organisme Tel-Jeunes peut venir en aide aux jeunes (archives).
Photo : Gracieuseté: Tel-Jeunes
L’intervenant tente d’ouvrir la conversation avec la personne. C’est avec nos questions d'exploration et en validant les émotions du jeune qu’on va arriver à ouvrir la discussion
, mentionne Myriam Day Asselin. Elle explique que le jeune est amené à aborder différents aspects qui lui font voir les choses sous un autre angle.
Comment agir comme parent?
En tant que parent, le fait de se rappeler son adolescence, comment on aurait réagi devant une situation semblable, peut aider à mieux communiquer avec son enfant.
On est mal à l'aise et on veut éviter que les jeunes ne se sentent pas bien
, ajoute-t-elle. On peut avoir tendance à chercher des solutions trop rapides. La première chose, c’est de ne pas banaliser leurs sentiments, de valider leurs émotions, de montrer qu’on les comprend. Ça fait une bonne partie du travail.
La coordonnatrice invite aussi les parents à rappeler aux jeunes les ressources dont ils disposent, comme Tel-Jeunes où les intervenants des services psychosociaux à l’école.