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La santé mentale des Britanno-Colombiens écorchée par la COVID-19, selon un sondage

Une femme porte un masque et regarde par la fenêtre de chez elle.

Une femme confinée à domicile.

Photo : Getty Images / Ozgurcankaya

Selon un sondage mené par Insights West, l'état de la santé mentale des Britanno-Colombiens a décliné depuis le début de la pandémie, alors que plus de deux Britanno-Colombiens sur cinq évaluent leur santé mentale comme « passable », « mauvaise » ou « très mauvaise ».

Dans le quartier Kitsilano de Vancouver, quelques personnes rencontrées au hasard ont presque toutes une histoire sur l’impact de la COVID-19 sur leur santé mentale.

C’est l’anxiété d’aller à l’extérieur, de voir ce qui se passe au quotidien. Ça augmente l’anxiété au quotidien d’être un peu plus isolé, confie Émilie Roy.

Emilie Roy et Robert Bryce, portant un masque et des vêtements d'automne, sont photographiés sur un trottoir, près d'une terrasse.

Emilie Roy et Robert Bryce dans le quartier Kitsilano en Colombie-Britannique.

Photo : Radio-Canada / Alexandre Lamic

Les difficultés de Robert Bryce à conjuguer avec la pandémie se sont estompées avec le temps. Au début, j’ai vécu de l’anxiété, mais pas récemment. Il y a eu un temps où je ne quittais pas mon appartement durant une semaine, mais maintenant, je crois que tout est comme avant. Je tente de rester occupé.

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Une représentation du coronavirus.

Les récentes mesures visant à limiter la propagation du virus affectent le moral de Sophie Thoreau. J’ai l’impression qu’au fil des mois, c’est un peu comme l’hiver, vous rajoutez des couches. Là, il y a des petites couches de stress qui viennent s’additionner au fil des mauvaises nouvelles quotidiennes.

Sophie Thoreau, portant un masque, se tient les bras croisés.

Sophie Thoreau habite en Colombie-Britannique.

Photo : Radio-Canada / Alexandre Lamic

L'annonce de nouvelles restrictions au sujet des voyages internationaux par Ottawa vendredi en est une de plus. Il se trouve qu’on a une partie de notre famille qui est en France.

On se sent encore plus loin. Il y a une absence de liberté qui commence à peser, même si on comprend totalement.

Une citation de Sophie Thoreau

Inquiétudes, stress et ennui

Un sondage commandé par la Croix Bleue du Pacifique et mené par Insights West affirme que l'état de santé mentale de nombreux Britanno-Colombiens est précaire.

Selon le sondage, 43 % d'entre eux qualifient leur santé mentale de passable, médiocre ou très faible, comparativement à 19 % avant la COVID-19. Le problème touche particulièrement les femmes et les jeunes âgés de 18 à 34 ans, souligne le sondage.

Selon Insight West, 62 % des Britanno-Colombiens se disent plus inquiets qu'avant la pandémie. La firme ajoute qu'une majorité d'habitants de la Colombie-Britannique affirment ressentir plus de stress, d’anxiété et d’ennui qu’avant. Le sentiment de solitude a aussi augmenté.

Ailleurs sur le web :

Radio-Canada n'est pas responsable du contenu des sites externes.

Patrick Reynard porte un masque gris et une casquette dans un restaurant.

Patrick Reynard travaille dans le quartier Kitsilano.

Photo : Radio-Canada / Alexandre Lamic

L'anxiété est, en effet, bien présente autour de lui, admet Patrick Reynard. [J'en vois] beaucoup beaucoup. Un exemple, c’est quand tu prends l'ascenseur. Les gens ont peur de se regarder, de dire un mot.

L’anxiété vient de gauche et de droite, d’en avant et d’en arrière. Tout le monde a peur de faire la mauvaise chose.

Une citation de Patrick Reynard

Le directeur de programmes en counselling clinique de Family Services of Greater Vancouver, Greg Taylor, n'est pas surpris. En tant qu’êtres humains, nous aimons connaître le futur. Et le défi, avec la pandémie, c’est quelque chose qu’on ne peut pas prévoir, qu’on ne peut pas contrôler.

L’impact sur la santé mentale s’est fait ressentir dès le début de la pandémie et a créé beaucoup de stress, souligne la psychologue Nicole Aubé.

Troisième vague

Pour Greg Taylor, il n’y a aucun doute que la pandémie a un impact significatif et sérieux sur la santé mentale des gens vivant en Colombie-Britannique.

Il note que certains ont perdu leur travail. D’autres ont dû composer avec le travail tout en ayant des enfants à la maison. La diminution des relations sociales a également des conséquences.

Il poursuit en disant que la santé mentale pourrait être la troisième crise du moment. Il y a la crise sanitaire, la crise économique et il y aura celle de la santé mentale.

Profil en noir d'un homme assis sur une chaise et qui a le front appuyé dans sa main.

Greg Taylor, directeur de programme de Family Services of Greater Vancouver, recommande aux personnes qui éprouvent des difficultés de communiquer avec un professionnel de la santé ou d'appeler des lignes de crises pour obtenir du soutien immédiat.

Photo : iStock

La psychologue Nicole Aubé croit, pour sa part, que la majeure partie des gens vont retrouver leur quotidien, mais il y en a qui vont rester blessés parce que cela a été difficile, prévient-elle.

Ils se sont peut-être rendu compte à quel point ils sont seuls, à quel point leur système de support n’était pas bien établi. Ils se sont peut-être rendu compte qu’ils n’étaient pas heureux dans leur quotidien.

Espoir au milieu de la crise

Il y a aussi du positif, soutient Mme Aubé. Elle rappelle que, pour certains, la crise a permis de se rapprocher de membres de leur famille, d’obtenir du soutien et même de développer une meilleure alimentation.

Janet Rivers, par exemple, a trouvé son compte dans certains effets de la pandémie. C’est bien pour moi, dit-elle. Ça m’a permis de me reposer et de faire mes projets. Je suis vraiment chanceuse de ne pas ressentir de l'anxiété comme d’autres. Je suis de tout coeur avec eux.

Une femme âgée portant un masque gris dans le quartier Kitsilano, à Vancouver.

Janet Rivers croit que la COVID-19 a eu un impact positif pour sa santé mentale.

Photo : Radio-Canada / Alexandre Lamic

Le sondage d'Insight West avance que 25 % des gens croient que leur santé pourra s’améliorer au cours des prochaines semaines et que plus de 40 % pensent que cela se fera au cours des prochains mois.

Greg Taylor rappelle que tous les Britanno-Colombiens peuvent jouer un rôle en santé mentale. Ça pourrait être de frapper à la porte d’une personne âgée qui ne reçoit plus de visite [et], tout en gardant la distanciation physique, de lui demander si elle a besoin de quelque chose.

Méthodologie :

Insights West a réalisé ce sondage en ligne du 20 au 25 janvier 2021 auprès de 815 habitants de la Colombie-Britannique. La marge d'erreur est de +/- 3,4 points de pourcentage, 19 fois sur 20. Les écarts entre les totaux sont dus à l'arrondissement.

Avec la collaboration d’Alexandre Lamic

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