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La techno à l’aube de révolutionner les uniformes militaires

Le ministère de la Défense nationale a décidé d’octroyer à cinq universités canadiennes 9 millions de dollars sur trois ans pour la recherche d’équipement militaire futuriste.

Un homme et une femme en uniformes de militaires du Canada portent des masques à l'extérieur.

Cinq universités canadiennes ont reçu une enveloppe de 1,5 million de dollars pour financer la recherche sur des vêtements futuristes pour les militaires.

Photo : Autre banques d'images / Guy Leblanc

CBC News

Du camouflage caméléon aux vêtements qui se réparent automatiquement, la Défense nationale cherche à équiper ses troupes d'un matériel de nouvelle génération qui offre une meilleure protection sur le champ de bataille.

Le camouflage adaptatif ressemblerait à un caméléon qui se modifierait de lui-même selon le paysage. Ainsi, si vous vous trouvez devant un mur noir, votre camouflage pourrait être plus sombre. Si vous êtes devant un mur plus blanc, votre camouflage serait plus clair, explique Éric Fournier, directeur général de l'innovation pour le ministère de la Défense nationale.

Cette technologie existe et on y travaille en ce moment.

Une citation de Éric Fournier

Une poignée d'entreprises participent à la recherche, notamment le fabricant de vêtements de sport Lululemon Athletica et la société d'ingénierie et de fabrication Precision ADM.

Mais ce sont surtout cinq universités qui ont été mandatées pour mener des recherches sur ces matériaux révolutionnaires : l'Université de Carleton, Polytechnique Montréal, l'Université du Manitoba, l'Université de la Colombie-Britannique et l'Université de Sherbrooke.

Des matériaux avancés

Chaque université mène des recherches sur ce que l'on appelle les matériaux avancés, qui sont conçus pour remplir une série de fonctions spécifiques.

Shona McLaughlin, responsable du portefeuille des scientifiques, donne l’exemple des vêtements autoréparables : une simple capsule intégrée dans une chemise ou une veste blindée pourrait, lorsque le vêtement ou l'équipement est endommagé, éclater et libérer un liquide qui se solidifie et bouche le trou.

Des recherches sont également menées sur de nouveaux matériaux qui pourraient un jour remplacer le Kevlar et la céramique comme principales composantes des gilets pare-balles.

Nous étudions actuellement des matériaux dont nous pouvons régler les propriétés afin de les rendre plus légers, plus résistants et moins encombrants.

Une citation de Shona McLaughlin

L'objectif est d'avoir un blindage qui résiste mieux aux balles, à la balistique à haute vitesse et aux éclats d'obus, et qui soit plus confortable pour la personne qui le porte.

Vers un équipement militaire plus léger

Cette innovation serait extrêmement utile aux troupes sur le champ de bataille, selon Randy Turner, un soldat retraité des forces spéciales ayant des années d'expérience dans les zones de combat.

Cet ancien militaire faisait partie de la Force opérationnelle interarmées 2 (JTF2) des Forces armées canadiennes, une unité hautement entraînée qui s'occupe de missions complexes et risquées dans le monde entier.

Selon Randy Turner, les militaires en service portent des équipements qui pèsent en moyenne de 60 à 65 livres.

Un soldat ou une soldate passe beaucoup de temps debout. [...] Tout ce qui pourrait être un peu plus petit, un peu plus léger, serait aussi un peu moins éprouvant pour le corps.

Une citation de Randy Turner

Si ce soldat retraité reconnaît que les déchirures d’uniformes sont monnaie courante, il appréhende néanmoins l’ajout de technologie, se demandant si le fait de porter des vêtements techniques pourrait distraire les militaires dans leur travail.

Quelqu'un a-t-il demandé ce dont le personnel de l’armée a besoin? [...] Je suis prêt à parier que la première chose qui leur vient à l'esprit ne sera pas un uniforme, soulève-t-il.

[Neuf millions de dollars], c'est beaucoup d'argent qui pourrait, à mon avis, être mieux utilisé pour donner à une unité d'infanterie quelques balles afin qu'elle puisse s'entraîner et devenir plus habile avec ses armes à feu, mentionne-t-il.

D’autres avancées

Dans les universités, la recherche se poursuit avec des équipes qui travaillent sur des tissus pouvant bloquer les signaux radio. Des appareils électroniques imprimables pouvant être tissés dans les vêtements sont également dans la ligne de mire des scientifiques.

Si l'électronique imprimable peut remplir un certain nombre de fonctions, c’est surtout sur le plan de la surveillance de la santé des militaires qu’elle serait utile, selon Mme McLaughlin.

La chaleur, la pression sanguine et le stress réel de l'effort sont des éléments que vous pourriez vouloir garder à l'œil.

Une citation de Shona McLaughlin

Éric Fournier ne doute pas que ces nouveaux systèmes pourraient contribuer à sauver des vies.

L’armée se rend partout dans le monde pour toutes sortes de missions, souligne-t-il. Juste d’informer la personne lorsqu’elle se déshydrate pourrait avoir un effet sur la façon dont les missions se déroulent.

Des défis à venir

Bien que des équipes travaillent sur ces équipements militaires futuristes depuis un peu plus d'un an et que des progrès aient été réalisés, personne n'a encore présenté de projet achevé. Selon M. Fournier, un travail comme celui-ci peut prendre des années et il n'y a aucune garantie de produit final.

L'important, selon lui, est que l'équipe de recherche continue de faire avancer la science de ces matériaux.

En fin de compte, nous ne nous retrouverons peut-être pas avec un nouvel équipement de protection, mais nous aurons beaucoup appris sur la fabrication de cet équipement pour l'avenir.

Une citation de Éric Fournier

M. Fournier et l'équipe de recherche du ministère font par ailleurs preuve d'une grande discrétion sur les détails de l'efficacité de ce type de technologie et sur son fonctionnement exact.

Je ne suis pas sûr que nous soyons encore autorisés à parler de tout cela, avoue Shona McLaughlin.

La responsable du portefeuille des scientifiques de la Défense nationale appelle la population à tempérer ses attentes : Ce n'est pas aussi simple que de tout jeter dans un pot, de le remuer et boum : vous avez un matériau.

Il y a des difficultés de traitement que l'équipe de recherche doit surmonter. C'est donc l'une des grandes questions sur lesquelles elle travaille en ce moment... comment créer ces choses et comment les évaluer.

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